Epilogue - partie B : ...but at the end, it doesn't even matter...

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En Espagne, durant le braquage...

Pablo patientait nerveusement dans la voiture. Le bon moment approchait et il ne devait pas flancher ni le rater. Son erreur coûterait cher à la bande et il le savait. Alors, il tentait de se concentrer sur l'objectif principal mais son esprit revenait inlassablement sur deux sujets qualifiés de tabous. Le premier : son frère, Paolo. Chaque jour, il regrettait ses paroles et ses actes. Il commençait à comprendre les sentiments et émotions du professeur qui en plus de dépérir dans sa solitude, galérait à se débarrasser de sa culpabilité. Pour Pablo, c'était la même chose. Ils avaient agi quelques mois plus tôt, ils avaient fait leur choix. Mais celui-ci ne cessait de trotter dans la tête de Pablo...

Le deuxième sujet, secret défense, était la fliquette du Professeur. Pablo savait pertinemment que son patron se morfondait à cause d'elle mais il ne pouvait rien n'y faire. Il se demanda si son neveu allait également le voir comme Raquel voyait le Professeur... Il avait néanmoins eu un espoir quand celui-ci lui avait demandé de donner la lettre à Shana pour qu'elle la lui transmette. Peut-être s'inquièterait-elle des nouveaux évènements et déciderait-elle de lui pardonner ? Il ne savait pas et ce n'était pas ses oignons après tout...

Aujourd'hui était le jour le plus important du plan, l'évasion. Jusque-là, tout se passait à peu près comme prévu, excepté les gardes du corps du gouverneur qui n'avaient pas voulu sortir avec les boites rouges... Ils étaient attachés, surveillés et aucun blessé n'était à déplorer. Pour l'instant... Mais il n'avait pas eu les toutes dernières nouvelles... Rio avait évidemment pu rejoindre les siens dans la banque et tous avaient mis la main à la pâte pour fondre l'or. Ce n'était plus qu'une question de minutes maintenant pour que les 90 tonnes soient complètement transformées en billes.

Pablo essayait de se rassurer, en vain. Il sentait au plus profond que tout n'irait pas comme prévu, qu'il y aurait un hic quelque part. Tout n'était pas blanc ou noir dans cette vie.

Cette boule au ventre qu'il trainait depuis le début de la journée s'accentuait d'heure en heure et malheureusement, elle se concrétisa plus vite qu'il ne crut. La radio grésillait et laissait échapper les conversations des policiers. Il écouta attentivement et tenta de respirer tranquillement. Impossible. Il essaya de contacter le Professeur dans sa planque, personne ne répondit. Le Plan Paris était déjà lancé et le Professeur injoignable. C'était trop tard. Tous allaient périr. Et Pablo se sentit impuissant dans sa voiture, seul. Alors il maudit les policiers qui n'en faisaient qu'à leur tête, le Professeur pour ce plan totalement fou, Marsella pour sa désertion même s'il devait rentrer dans la banque pour sauver les autres. Mais surtout il se maudit lui-même pour ne rien pouvoir faire.

Une idée lui vint à l'esprit. Il dérogerait au plan mais celui-ci partait en cacahuètes actuellement alors il mit sa ceinture de sécurité. Il fallait toujours qu'une personne se prenne pour le héros de l'année et fasse tout capoter. Encore. Et si deux personnes de différents camps s'y attelaient ? Est-ce que cela équilibrerait les poids ? Pas sûr mais Pablo n'hésita pas. Il appuya sur l'accélérateur et partit en trombe.

Pendant ce temps, la radio de Shana, réglée également sur les mêmes fréquences trafiquées, émit des informations similaires. Au volant, elle fonça, espérant ne pas arriver trop tard.

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Flashback : 

Jour 17 : Le Professeur en revenant...

Se concentrer sur l'objectif de mon retour était primordial. Vraiment. Ne pas penser à Raquel ou à Paula. Non. Les oublier. « Je ne peux pas. » Alors j'essayais.

- Nous arrivons, Prof... Me prévint Coral qui m'avait récupéré auprès de Pedro quelques heures plus tôt.

Evidemment, nous avions pris les chemins les moins connus pour éviter les barrages des policiers et Pablo avait pris place dans ce qu'on aurait pu appeler « sa maison de campagne ». La voiture s'arrêta enfin dans un garage. Les portes coulissantes se refermèrent derrière nous, plongeant la pièce dans l'obscurité. Nous descendîmes et les néons crasseux tentèrent une percée, nous laissant le temps de nous habituer à la lumière soudaine. Pablo nous accueillit sans grande joie et nous entraina dans la pièce à côté. Il ne nous dit rien, nous savions déjà l'histoire. La seule chose à faire était de régler ce problème. Mais comment ?

La casa de papel // Et si... (Serquel)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant