6 - Ne jamais baisser les yeux !

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Raquel, à l'hôpital...

Cependant, mon sourire s'effaça à la seconde où IL entra, sans même avoir frappé.

- Bonjour, Raquel.

Il ouvrit plus amplement la porte en m'adressant un sourire narquois et mesquin qui me fit trembler de tout mon être. Je luttais intérieurement pour ne pas dévier le regard, pas me rabaisser encore une fois. Il ne gagnerait pas cette fois-ci. Je ne pouvais pas empêcher l'angoisse de monter et mon cerveau s'était mis en mode « Alerte maximale ». Cependant, mon calme revint quand je vis ma fille derrière, courant vers mon lit.

- Maman ! Pourquoi t'es là ?

- Il faut que je me repose. Viens là ma puce.

Je la hissai sur le lit et la pris dans mes bras. Je fermai les yeux pour éviter de croiser le regard d'Alberto posé sur moi, certainement rempli de mépris.

- Mais tu t'es fait mal quelque part ?

- Non, ne t'inquiète pas, je suis ici pour dormir un peu car je suis fatiguée mais tout va bien. Ce soir, je serai de retour à la maison.

- D'accord ! Papa va venir aussi ?

- Tu sais que c'est compliqué ma puce...

- Ta mère ne veut pas, il ne faut pas insister et puis si tu veux, tu peux venir chez moi avec tata Laura. Répliqua son père, profitant de la situation pour en tirer profit.

Je le fusillai du regard et voulus lui hurler que ma fille rentrerait avec moi coûte que coûte. Mais je ne fis rien, surtout quand Paula répondit.

- Heu... non, je veux voir mamie ce soir aussi.

Mon sang se glaça, pensant qu'il fallait que je lui apprenne la nouvelle. J'omis ses paroles et restai silencieuse, la tenant toujours fort dans mes bras. Sa seule présence me permettait de tenir le coup mais il était trop tôt pour supporter la perte de ma mère.

- Paulita, tiens, je te donne cinq euros. Tu veux bien descendre dans le hall, chercher un café pour maman et tu peux prendre ce que tu veux aussi. Lui demanda Alberto.

La petite sauta du lit, joyeuse. La seule envie d'un chocolat chaud se lisait sur son visage. Elle prit le billet, l'admira et sortit de la chambre. Je lui souris mais dès que la porte se ferma, la panique me submergea. Je ne voulais pas lui laisser le temps de parler. Attaquer en premier est la meilleure défense, enfin en théorie...

- Dois je te rappeler que tu as une ordonnance d'éloignement et que tu ne devrais pas être ici ? Sors.

Mon ton n'était pas le plus ferme mais il imposait une certaine autorité. Mais comme pour anéantir toutes paroles, il s'avança vers mon lit.

- Raquel, parlons comme des gens civilisés. La petite voulait venir te voir. Il fallait bien que je l'emmène.

- Comment elle a su que j'étais dans un hôpital d'ailleurs ?! Pourquoi tu lui as dit ?! Éructai-je, surprise et en colère.

Il leva les mains au ciel, tel un criminel se faisant arrêter.

- Je ne lui ai rien dit du tout. Elle a vu les informations chez Lola ce matin, elles passaient en boucle ! La mère de Lola m'a appelé et voilà.

- Très bien. Merci. Mais dès qu'elle revient, tu l'emmènes à l'école car on est mardi. Elle devrait s'y trouver.

- Oui mais tous les évènements l'ont atteinte. Sans compter que tu ne lui as pas dit que sa grand-mère était morte !

La casa de papel // Et si... (Serquel)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant