Amour inattendu

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   ...devant la porte d'un glacier situé dans les rues d'un quartier très fréquentées.

   A partir de cet instant pourtant, Olivia sentit la situation lui échapper. Elle avait conscience qu'elle devait noter mentalement les points positifs et les points négatifs de l'établissement mais, quand Kids insista pour lui faire goûter la glace vanille qu'il avait commander, son reliquat de concentration s'envola. Comment ne pas l'imaginer faisant ce même geste dans un endroit beaucoup plus intimes — sa chambre par exemple ?

   - Vous êtes supposée me faire la même gâterie, princesse, murmura-t-il.
Perdue, Olivia s'empourpra violemment. Qu'attendait-il par «gâterie» ? Elle espérait qu'il voulait seulement qu'elle lui fasse goûter sa glace...
   Elle lui offrit une cuillerée d'une main tremblante.
   - Délicieux, susurra-t-il en lui dédiant un sourire sensuel.

  Elle se força à fixé son attention sur le magasin. Si Kids continuait sur ce ton, elle allait vite avoir besoin d'un masque à oxygène !

   La serveuse leur apporta l'addition. Son sourire n'était que pour Jonas Kids, et Olivia fut surprise de ressentir une pointe de jalousie. Pour l'amour du ciel ! Elle n'avait aucune vue sur Kids : il n'était que son  instructeur. De plus, il pouvait très bien être impliqué dans une relation. Pourtant, au fond d'elle même, elle en doutait ; car dans ce cas, l'épisode de la veille n'aurait jamais eu lieu. Elle avait remarqué qu'il plaçait très haut le sens de l'honneur.

   - C'est pour moi, dit-elle en couvrant le ticket d'une main.
   - Pas question. Vous avez peut-être pris cette habitude en Angleterre, mais ça ne ce fait pas en Côte d'Ivoire. C'est moi qui offre.
   - Il se trouve que je suis Ivoirienne. Et nous sommes au XXIème siècle, Monsieur Kids.
Pour s'assurer la victoire, Olivia pris la note et se dirigea vers le comptoir avant qu'il eu le temps de l'en empêcher.

   - Vous êtes pénible, fit-il remarquer quand elle revint vers leur table.
Elle haussa les épaules.
   - C'est vous qui m'avez baptisé «princesse».

   Kids fit la moue. Il n'allait tout de même pas l'appeler «Mademoiselle» à tout bout de champ. Mais il ne souhaitait pas non plus employer son prénom : cela ferait trop intime. Ce surnom de «princesse» l'aidait à conserver la bonne distance et, en même temps, a contrôlé ses pensées vagabondes. Il n'était pas habitué à perdre son contrôle et cela l'agaçait qu'Olivia Mensah lui fasse cet effet là.

   - Venez ici.
   - Pourquoi ? Demanda Olivia d'un air suspicieux.
Il leva les yeux au ciel.
   - Parce que vous êtes censée jouer votre rôle.
elle fit un pas vers lui.
   - Vous croyez qu'une petite amie se tiendrait le plus loin possible de moi ? Demanda-t-il ironique.
Elle fit un autre pas, hésitant, et il l'attira vers lui en posant une main légère sur sa hanche.
- Qu'avez-vous pensé du glacier ?

Une vague de chaleur envahit Olivia. Comment diable réussissait-il a garder les idées claires et à parler affaires quand il la tenait ainsi ?

- C'est peut-être ce qu'on appelle la capacité à mener plusieurs dossiers de front, princesse, déclara-t-il comme s'il avait deviné ses pensées. C'est très utile en affaires.
   - Je vous ai jamais demander de pousser les choses aussi loin.
   - Non, mais certains signes physiques me font penser que vous réclamez mon attention, dit-il en abaissant son regard vers son buste.
   - Je vous déteste ! Lança Olivia en ramenant les pans de son cardigan sur elle.
Kids se mit à rire.
   - Très bien maintenant, dites-moi ce que vous avez pensé de ce marchand de glace.
   - Les produits étaient bon, le service tout à fait correct. Les prix sont sensiblement les mêmes que ceux que nous pratiquons. En revanche, le décor était horrible.
   - Qu'y propose-t-on de plus que vous ?
   - Je...Je n'en sais rien, avoua-t-elle. Une gamme de parfum plus étendue ?
   - Des sandwich et des boissons chaudes, répondit Kids. De cette façon, ils attirent aussi des touristes pendant la saison hivernale.