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Le mardi suivant, Olivia travaillait dans son bureau quand elle reçut une visite inattendue.

- Grand-père !
Elle embrassa le vieil homme avec attention.
- Viens t'asseoir.

Cela faisait une impression bizarre d'être assise derrière ce bureau où il avait siégé pendant tant d'années. Mais Alex Mensah n'avait pas l'air d'y prêter attention.

- Je vois que tu as apporté des changements dans la décoration, déclara-t-il en souriant.
- C'est l'un des trois tableaux que j'ai apportés de la galerie d'Alain, dit-elle en désignant l'œuvre picturale qui ornait le mur du fond. Les deux autres sont dans l'appartement.
- C'est... très coloré, assura son grand-père, diplomate.
- Oui. Je n'aurais peut-être pas dû...
- Ma chérie, c'est ton bureau maintenant. Tu peux l'arranger comme tu l'entends.

Pourtant, elle nota une légère pointe d'inquiétude dans sa voix quand il demanda :

- C'est ce style que tu avais en tête quand tu as parlé de changer la décoration des boutiques ?
- Non, rassure-toi. En fait, comme nous sommes établis ici depuis plus de cent ans, j'ai pensé que ce serais intéressant pour notre clientèle de découvrir comment l'affaire a démarré. Avec grand-mère et toi, nous pourrions regarder les vielles photos, sélectionnées les meilleures et faire des agrandissements. On commencerait par ton arrière-grand-père. Et... papa y figurerait, bien sûr.
Alex parut content et ému de sa suggestion.
- Veux-tu du café ? Demanda-t-elle pour changer de sujet.
- Volontiers, ma chérie

Olivia s'occupa de la cafetière, puis sortir d'un tiroir du bureau une boîte de ses biscuits préférés. Ces biscuits siciliens fourrés au praliné dont elle raffolait.

- Mon péché mignon. Sers-toi.
- Merci. Alors, comment t'en sors-tu ? Demanda Alex.
- Très bien. J'aime beaucoup mes nouvelles responsabilités.
- Émile m'a dit que tu lui avais posé beaucoup de questions.
Les ton de son grand-père était empreint d'un léger reproche, ce qui mit Olivia sur le qui-vive. Mr Kouassi essayait-il de semer la zizanie ?
- C'est vrai, répondit-elle. Je cherchais à me renseigner sur l'entreprise. Si ça l'a gêné, j'en suis désolé. J'essaierai de moins le déranger à l'avenir.
- Ce n'est pas exactement ça, dit Alex. Il a l'impression que tu ne lui fait pas confiance.

Olivia se figea et déglutit péniblement. Comment allait-elle répondre à ça ? Son expression dut parler pour elle, car le vieil homme soupira.

- Émile est un homme généreux, Lia. C'est lui qui était aux commandes de l'entreprise ces dernières années, et il a été mon bras droit pendant très longtemps. Il ne mérite pas d'être traiter de cette façon.
Elle n'en était pas aussi sûr, mais elle n'avait pas de preuves. Une intuition, ce n'était pas suffisant. La voix de Kids résonna dans son esprit : « rassemble d'abord tous les éléments »
Comme s'il lisait dans ses pensées, son grand-père ajouta :

- J'ai entendu dire que tu voyais Jonas Kids.
- Oui, c'est mon coach en affaires.
- Tu sais qu'il voulais racheter l'entreprise ?
- Oui. C'est pour ça que j'ai pensé qu'il était là personne la plus indiqué pour me conseiller. Tu sais ce qu'on dit souvent : « Garde tes amis à portée de main et tes ennemis plus près encore.»

Kids n'était pas son ennemi, loin de là, mais son grand-père n'avait pas besoin de connaître la natures des relations qu'elle entretenait avec lui.

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