En allant trouver le milliardaire Jonas Kids, Olivia n'avait qu'une idée en tête: le dissuader de racheter l'entreprise que lui a léguée son grand-père. Seulement, à peine franchit-elle la porte de son immense bureau surplombant la baie d'Abidjan qu...
Kids se ressaisit. Il était complètement ridicule. Jamais il n'avait eu ces idées avec une autre femme, et elle le perturbait sérieusement.
- M'man laisse moi t'aider, dit-il en se réfugiant dans la cuisine. Mais Elisabeth le houspilla. - Non. Va t'asseoir avec Olivia. Sa mère jouait-elle les marieuses ? Pourquoi avoir invité Olivia sans lui en parler ? Et celle-ci ne lui avait rien dit non plus. Comme ce n'était pas le jour de faire des histoires, il retourna dans le salon.
- Oncle Jojooo ! Viens rapproche toi aussi, l'appela Anna en désignant la place à côté d'elle sur le sofa.
Il obéit de bonne grâce. Entrainé dans l'histoire, il se mit à lire à haute voix avec Olivia et incarna à son tour quelques personnages. Les yeux de la petite fille pétillaient de joie. Kids sentit quelque chose se serrer dans sa poitrine. Plus tard, ils auraient pu former une jolie famille, Olivia, lui-même et leur enfant. Si seulement il était différent...
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Sa mère avait préparé un excellent dîner, comme à l'accoutumée. Olivia l'aida à débarrasser entre chaque plat, comme si elle faisait déjà partie de la famille. C'était ça qui le terrifiait le plus. Puis, Elisabeth apporta le gâteau d'anniversaire et tout le monde entonna « Joyeux anniversaire ». Kids s'efforça de sourire et souffla les bougies.
- Tu dois faire un vœu, dit Olivia.
Au fond de lui, il savait déjà lequel il choisirait. Il contempla tous les visages réjouis autour de la table et, brusquement l'ombre terrible du passé surgit dans son esprit. Il revit sa mère a table, les traits horriblement tuméfiés, les bras en écharpe. Des blessures infligéespar l'homme qui avait fait le serment de l'aimer... Le vœu que Kids s'apprêtait à formuler en secret s'effrita instantanément.
- Tu es devenue bien silencieux, fit remarquer Elisabeth. Tu travailles trop, Jonas. - Mais non M'man. Tout vas très bien. C'est l'heure de coucher Anna. Laisse-moi faire la vaisselle et... - Le jour de ton anniversaire ? Tu n'y penses pas. Olivia se proposa à son tour. - Non, merci, répondit Elisabeth. - Dans ce cas, je t'accompagne, Lia, dit-il. - En moto ? Il ébaucha un sourire. - M'man m'interdit de venir ici en moto... - Parfaitement ! C'est dangereux. - Alors, pour la rassurer, je prends un taxi, reprit-il d'un air moqueur. Si tu veux en profiter ? - Oui, merci.
Ils prirent congé et Elisabeth insista pour qu'ils emportent des parts du gâteau. A peine installé dans la voiture, Olivia lui prit la main.
- Je te trouve très tendu. Qu'y a-t-il ? - Rien, répondit-il, les dents serrées. A son grand soulagement, elle n'insista pas. Quand le taxi s'arrêta devant chez elle, la jeune femme le regarda en souriant. - Il n'est pas si tard. Veux-tu monter prendre un café ? - Ce n'est pas une bonne idée, princesse. - Tu m'en veux de m'être immiscée dans ta fête familiale ? - Tu ne t'es pas imposée puisque ma mère t'a invitée. Laisse tomber, Lia. Je t'en prie. Je te verrais plus tard. - Comme tu voudras.
