-Chapitre 15-

152 19 1
                                    

Cher Fred,

J'ai lutté contre toi. 

J'ai lutté contre tes blagues. 

J'ai lutté contre ton humour destructeur.

J'ai lutté contre ma propre haine à ton égard.

J'ai lutté contre ma jalousie.

J'ai lutté, pour me différencier de toi. Pour devenir Ronald Weasley.

J'avais enfin réussi, Fred. J'étais parfaitement heureux. Entouré de mes meilleurs amis, je vivais un rêve éveillé : j'existais, mais plus à travers toi.

Je suis tombé amoureux, Freddie. Eperdument amoureux. Elle me rend meilleur, ça tu peux le croire. Elle était insupportablement autoritaire, désagréable, studieuse. Mais j'aimais tout cela chez elle. Je l'aimais, elle. Des années durant. George avait eu la décence de le comprendre. Toi, tu n'avais rien remarqué, rien senti. Rien.

Et, alors que tu ne lui avais jamais accordé la moindre seconde d'attention, voilà que la jeune femme que je convoitais s'est retrouvée à se blottir dans tes bras. Tes bras. Pas les miens.

J'ai hurlé, pleuré, j'ai combattu contre mes sentiments, j'ai tenté de les atténuer, de les faire disparaître. En vain. J'étais amoureux.

Tu m'avais tout pris. Tout. Sans le moindre remord. Sans jamais demander pardon.

J'étais parvenu à gagner ma lutte, et voilà que tu m'attaques par surprise.

Fred, on ne devrait pas ce battre pour tout cela. Nous ne devrions pas être en constant désaccord. 

Mais c'est bien plus fort que moi.

Mais tu finis toujours vainqueur.

Mais tu ne me laisses plus le choix.

J'étais amoureux.

Au delà de l'attirance,

je songeai à respirer l'odeur douceâtre de ses cheveux,

j'espérai goûter à la tendre saveur de miel qui se dégageait de ses lèvres,

je croyais que nous deux, ce serait pour toujours.

Je pensais que notre lien ne pouvait être rompu.

Fred, tu as emporté les fragments meurtris de mon cœur, le jour où tu as conquis celui d'Hermione.

Tu ne me laisses pas le choix.

Parce que, malgré tout, tu es mon frère et je ne pourrais te provoquer en duel. Les liens du sang sont fort, Freddie, tu en as tout autant conscience que moi.

Cependant, si cette affaire n'arrive jamais à terme, elle recevra la vengeance que j'aurais apprécié t'accorder.

Pour l'amour de Merlin,

fais le bon choix,

si tu l'aimes, 

comprends cela.

Ton petit frère,

Ronald Weasley.

𝟑𝟎 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐬'𝐨𝐮𝐛𝐥𝐢𝐞𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant