3 jours.
- Bordel de merde.
Des bruits de pas s'intensifiaient à une vitesse ahurissante dans les abysses de la forêt. Drago et Hermione n'eurent pas d'autres choix que d'abandonner l'entièreté de leurs maigres affaires, à l'exception des parchemins. Ils s'élancèrent comme des dératés en direction de la ville la plus proche.
Un éclair jaillit d'entre les cieux, suivi en un coup de vent par la brumeuse marque des ténèbres. Ils couraient à en perdre haleine, rattrapés par le temps. Les mangemorts demeuraient plus rapides.
Alors que la brume s'assombrissait et que la menace des membres des Ténèbres s'alourdissait, le pied de Drago rencontra une large racine qui le fit vaciller. Ses genoux heurtèrent le sol avec violence, en réduisant ainsi l'impact de sa chute. Hermione fit volte-face et rejoignit le jeune homme, étalé dans la boue. Les pas se rapprochaient dangereusement.
Elle tendit sa main à Drago et tenta vainement de le relever. Il se recroquevilla, se tordant de douleur. Sa cheville s'était certainement fracturée, mais les fugitifs n'avaient plus droit d'attendre sa rémission. Ils devaient fuir.
- Pars sans moi, Granger, cracha Drago dans un élan de souffrance.
- Tu oublies que tu possèdes une arme fatale : une sorcière hors pair, ironisa-t-elle en essayant de réduire un temps soit peu le supplice du jeune homme.
Baguette en main, elle prononça en un premier temps " protego totalum " , puis elle pointa le bout de sa baguette vers Drago pour enchainer avec " Wingardium Leviosa".
Protégés par la bulle qu'elle venait de créer, elle se permettait d'avancer tout en usant de sa force pour transporter Drago, le temps qu'il reprenne du poil de la bête. Cependant, les ressources énergétiques d'Hermione s'épuisaient grandement, et elle pouvait s'évanouir à tout instant.
- Hermione, souffla-t-il, lâche-moi. Je vais marcher. Tu vas t'écrouler.
- Jamais. On ne t'a jamais soutenu comme il se doit. Prends ça comme mon pardon, pour toutes ses années. Nous arrivons bientôt à Glenfinnam.
Hermione parvint à tenir jusqu'à ce que la grande tour du monument ne soit visible. Ils avaient vraisemblablement réussi à semer les détenteurs du Mal.
La brune déposa avec lenteur le blond contre les pierres glacées du monument. Sa main passa calmement sur la cheville endolorie, avant de resserrer son emprise pour mesurer l'ampleur de sa blessure. Il gémit de désolation. Son teint rendu comateux inspirait nullement confiance à Hermione.
- Tu peux t'appuyer contre moi. On va entrer dans la tour. Elle leva son nez retroussé vers le ciel et elle huma un instant, avant de reporter son attention sur Drago. L'orage ne va pas tarder à éclater.
L'humidité et l'insalubrité du lieu faisait frémir les épaules de la fugitive. Néanmoins, Drago et Hermione considérait cette tour comme un luxe : ils étaient protégés par un toit.
- J'ai eu une intuition. Cette nuit. J'ai bien peur qu'ils ne soient pas deux, mais trois, déclara Hermione, dont la voix raisonnaient jusqu'au sommet du beffroi.
Drago hocha la tête docilement en signe d'approbation. Hermione lui tendit alors une lettre qui semblait plus ancienne. Il la parcourut d'une traite, puis son regard se perdit sur l'infinité de pierres qui formaient le bâtiment.
- Weasley. Pansy. Et un brun inconnu au bataillon.
- Pansy ? Interrogea la brune, stupéfaite.
Inversement de rôles. Drago fit lire à Hermione la missive de Pansy. L'énigme s'élaguait peu à peu.
- Tu penses que, leur motivation n'est due qu'à un enchainement de défaites amoureuses ?
- Causé par nos propres choix.
Soudain, deux voix, une rocailleuse et malicieuse, et une autre plus stricte, plus aigue, retentirent.
- Filius, je crois que nous avons de la visite.
Les fugitifs tombèrent nez à nez avec nuls autres que la professeure McGonagall, et le professeur Flitwick, tous deux munis de leur baguette.
- Granger ! Et...Malefoy ? s'étonna la grande femme.
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Drago fut porté jusqu'au sommet du beffroi. Les professeurs eurent la sympathie de partager leur modeste repas avec leurs anciens élèves, tout en écoutant leur récit. McGonagall s'adoucit lorsqu'elle comprit que Drago était à l'origine de la fuite de ces derniers. Sans lui, Hermione ne serait plus, et elle n'aurait certainement pas pensé à s'engager dans une course contre la montre.
Alors que la lune débutait son ascension vers les étoiles, les quatre comparses se mirent à se remémorer de vieux souvenirs de ces dernières années à Poudlard. En particulier, les frasques des uns et le courage des autres.
- Si je puis me permettre, Filius, tu n'es guère le seul à avoir eu du fil à retordre avec ces Weasley ! s'offusqua-t-elle. Je me souviens d'un cours en particulier. Tous les Gryffondors avaient été réunis pour que je vous apprenne à danser, en vu du bal en l'honneur des trois sorciers, ou plutôt des quatre sorciers en compétition. Ronald s'est mis à se moquer de la grâce d'une de ses camarades. Je l'ai alors entrainé vers le centre et l'ai contraint à danser avec moi ! Il est en est sorti rouge de honte ! Elle ricana.
Un petit cliquetis résonna soudain dans l'esprit d'Hermione : elle venait de résoudre l'énigme.
" Noël 1994.
Journal d'Hermione.
Je n'en revenais pas, quand Viktor Krum, le grand Viktor Krum, m'invita à être sa cavalière pour le bal. Ce fut sans hésitation que j'acceptai sa proposition. Bien sûr, cette décision m'attira les foudres de Ron, mais je n'en eu que faire : si il s'était déclaré en avance, certainement que la tournure des choses aurait été différente. Soit.
Vêtue de ma plus belle robe bleue, je rejoignis Viktor ce soir là, plongée dans une euphorie anxieuse. Il souriait. Je souriais. Il était beau. J'étais belle.
Nous avons ouvert le bal. Il ne m'a pas quittée des yeux, ne serait-ce qu'un instant. Il semblait tout autant ravi que moi. Même Malefoy ne paraissait pas en revenir. Viktor m'a fait danser durant des heures. Nous riions de ma maladresse. Je l'admirais pour son habileté.
Il s'éloigna un temps de moi, pour s'adresser à son professeur. Quant à moi, je rejoignis Harry et Ron, affalés sur deux chaises, tenues bien à l'écart de la piste de danse.
- Alors, tu t'amuses bien ? cracha Ron, passablement en colère.
Je déchantai.
- On t'a marché sur les pieds, Ronald, ai-je répondu calmement.
- Tu aurais pu choisir avec plus de flair. Krum ne vaut rien.
- Pardon ?
- Tu m'as très bien compris.
J'explosai.
- Si tu avais eu ne serait ce qu'un pourcent de courage pour m'inviter, j'aurais dit oui, Ronald Weasley ! Maintenant, tu n'as rien à me reprocher.
Les larmes aux yeux, je me réfugiai sur les marches d'un escalier. Quel sombre idiot !
Viktor me retrouva. Il s'inquiéta. Seulement, je lui ai dit la stricte vérité. Je ne reviendrais pas danser avec lui. Parce que je suis amoureuse de Ron, même si il me sort par les yeux. Amoureuse de Ron, pas de Viktor.
Je crois que je lui ai brisé le cœur, mais il s'en remettra. Le grand et célèbre Viktor Krum trouvera mieux qu'un vulgaire rat de bibliothèque. "
Hermione empoigna fermement le bras de Drago, et lui souffla, l'air sérieux : "je sais à présent qui est ce garçon brun. Si tes suppositions s'avèrent réelles."

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𝟑𝟎 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐬'𝐨𝐮𝐛𝐥𝐢𝐞𝐫
Fanfictiondramione : Harry est mort. voldemort a gagné. Tous les traîtres sont traqués, emprisonnés, torturés et exécutés. Malgré sa fuite, Hermione Granger tendra la main à Drago Malefoy. Ils se lanceront dans une bataille sans merci contre les forces du mal...