𝟑𝟎 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐬'𝐨𝐮𝐛𝐥𝐢𝐞𝐫

-Chapitre 18-

2 heures.

Dans ma tête bourdonnait tout un tas de sons, de souvenirs, d'images qui m'assaillaient. Une douleur sourde parcourut mon être. J'avais enfin trouvé la clé, celle qui nous permettrait de retourner en arrière. Celle qui pourrait modifier le cours de notre existence, le cours de notre passé. Je possédais toutes ces informations entre mes petites mains.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Hermione se suréleva en montant sur le banc en pierre du beffroi, déterminée à clamer la vérité.

- Je connais l'identité de ceux qui nous ont tenus en laisse. Ils gravitaient inlassablement autour de nous, Drago, depuis le départ.

Nous aurions pu entendre une mouche voler, tant les trois acolytes demeuraient silencieux face aux déclarations de la brune.

- En un premier temps, nous avons l'organisatrice de cet espèce de jeu malsain. Pansy Parkinson. Cette dernière mourrait d'amour pour toi, Drago. Elle le décrit parfaitement dans cette lettre, dit-elle tout en brandissant le bout de papier.

Elle prononça subitement " inciendo" et fit apparaître de larges flammes au centre de la tour, flammes dans lesquelles elle jeta la lettre de Pansy. Son regard balaya un instant la pièce, s'immobilisant sur la meurtrière qui laissait entrevoir le ciel. Noir. Comme leur cœur.

- Ensuite, nous avons le suiveur, un grand pacifiste qui, par jalousie et par besoin de reconnaissance, s'est laissé embrigader dans un cercle vicieux de torture psychologique. Ronald Weasley. Lui, happé par une haine dévorante, une haine qui l'aveugla, crut que son entourage entier lui souhaitait malheur. Il s'est engagé dans une lutte sans merci contre moi. Il s'est aperçu trop tard que ses croyances étaient complétement biaisées.

Et elle lança la missive de Ron dans les flammes qui l'engloutirent d'une traite.

- Enfin, il en reste un. Le cerveau du groupe, aussi étonnant que cela puisse paraître. Il perdit pied quand il réalisa que son amour n'était pas réciproque. Viktor Krum. Son obsession grandissait de jour en jour, à tel point que cela ne lui parut pas excessif de déposer des énigmes aux quatre coins du Royaume-Uni, alors que je venais de perdre mes proches, alors que le monde s'effondrait.

Puis elle déchira sa lettre en petits morceaux, que le feu fut ravi de faire disparaître.

- Toute cette aventure était seulement le fruit d'adolescent en mal d'amour. Alors qu'un véritable diable qui n'eut jamais connu ce sentiment sévissait sur nos pauvres sorciers, une confrérie secrète formée par trois pauvres jeunes gens préparait un plan d'attaque. Un plan effroyable, qui avait, pour seul but de me détruire, moi. Oui. Nous aurions pu remonter le temps du premier coup. Au lieu de cela, nous avons risqué nos vies, pour une futile histoire d'amour.

Drago déglutit péniblement. Il éteint le feu d'un coup de baguette et reposa son dos contre le mur de pierre, circonspect. Il réfléchit un long instant, ne sachant comment réagir face à cette version de la vérité.

- Je crois que tu vises juste, Hermione. Si c'est le cas, alors, notre dernière destination est...

- Poudlard, clama Flitwick.

°°°°°°°°°°°°°°°°°

Les quatre sorciers retournaient pour la toute première fois sur leurs pas, là où la guerre avait terriblement sévit, là où ils eurent perdu une partie d'eux. Le silence glacial qui entourait les ruines de l'ancienne école semblait rendre hommage à tous ceux qui ont trouvé la mort, à tous ceux que le ciel à refusé d'épargner. Cette simple vision de Poudlard, réduit à feux et à sangs suffisait à leur couper le souffle. une partie de l'histoire demeurait ici. Une partie que seuls Drago et Hermione pourraient ressasser.