𝟑𝟎 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐬'𝐨𝐮𝐛𝐥𝐢𝐞𝐫

Chapitre 3.

28 jours.

Drago regardait par la fenêtre, à l'affût : un bruit avait retentit dans la nuit noire, un bruit effroyable, non identifiable. Un bruit qui semblait les prendre par surprise, prouvant alors qu'il ne serait plus jamais tranquille et que le repos des soldats était de courte durée.

Néanmoins, il n'en fallu pas plus à Drago pour reconnaître ce qui était en train de se produire.

Ils arrivent.

La lionne et le serpent s'empressaient de récupérer leurs sacs, remplis d'affaires dont ils pensaient avoir besoin plus tard, dans un futur proche. Ils avaient vidé les armoires du couple Weasley sans même faire attention à ce qu'ils prenaient, dans l'urgence.

Hermione entraîna Drago à l'arrière de la maison, souhaitant s'éclipser le plus discrètement possible.

Elle empoigna le bras du blond et les fit transplaner à l'endroit où elle pensait trouver le prochain indice.

Lorsque Drago reouvrit les yeux, l'Aube pointait le bout de son nez alors qu'un paysage détruit par la guerre se dérobait à perte de vue devant lui.

-Où sommes-nous ?

- King's cross.

La gare. Le lieu où tout a commencé.

Hermione était brillante.

Les comparses traversèrent le mur, emprunté autrefois pour rejoindre le Poudlard express, euphorique à l'idée de retrouver ses camarades.

Cependant, il n'en restait aujourd'hui qu'un lamentable tas de pierre, de poussière et d'horreur. Une sournoise odeur de souffre, de calcination et de putréfaction venait chatouiller les sens des deux rescapés. Le ciel brumeux était envahit par la grisaille, laissant un certain gout d'amertume dans la bouche d'Hermione : même les cieux ne pouvaient plus dissimuler la forme de la marque des ténèbres.

______

Hermione avançait vers les ruines du train, revigorée par l'espoir : il fallait redoubler d'efforts pour que tout redevienne comme avant.
Elle déambulait dans les wagons du train, qui étaient restés étonnement intacts. Elle cherchait la cabine 83, celle où le trio s'était rencontré pour la toute première fois.

Elle pénétra dans celle-ci, et, prise par une fureur indomptable, elle se mit à retourner tous les sièges, les éventrer pour en fouiller chaque recoins.

Drago, quant à lui, avait remarqué une boite de chocogrenouille collée contre la vitre de la cabine, qui n'était certainement pas là par hasard.

Une anomalie dans ce décor.

une anomalie qu'il avait appris à reconnaitre.

Une anomalie ne se présente jamais à nous par pur hasard.

Il la récupéra et posa sa main sur le bras de la brune, l'empêchant de détruire un énième siège.

La colère la faisait sombrer, et, à ce rythme, il ne resterait bientôt plus rien d'Hermione.

Son regard attristé, remplit de larmes s'enfonça dans les iris métalliques de Drago, happant alors le peu de joie qui lui restait, insinuant en lui le doute et la crainte.

La guerre n'était pas une épreuve à surmonter mais une épreuve à encaisser. Il ne fallait pas la laisser prendre le dessus ou vous finirez par tomber dans vos propres démons, enterrés sous sa propre couche de culpabilité.

-Hermione, regarde à l'intérieur, lui ordonna-il avec douceur.

La brune baissa les yeux en direction de la boite colorée par une sorte de bleu envoûtant, et la prit pour en découvrir son contenu, espérant que toute cette angoisse soit enfin arrivée à terme. Elle aurait tellement aimé découvrir le petit pendentif doré, fruit de tous ses désirs. Elle aurait aimé pouvoir plonger son regard larmoyant dans celui de son blond, lui annoncer que tout était déjà fini, que le monde entier allait reprendre son cours. Ils auraient éclatés d'un rire franc à l'unisson, prit en proie par l'angoisse du moment. Et... qui sait ? Ils se seraient peut-être embrassés.