X - Tel une lame aiguisée

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Dosanko émergea doucement d'un sommeil peu reposant. Elle avait l'impression de sortir tout juste d'un four ou d'avoir été cuite sur un barbecue. Elle avait du mal à mettre de l'ordre dans ses pensées. La dernière chose dont elle se souvenait, c'était d'avoir été propulsée en arrière par un souffle et d'avoir ressenti une vive douleur à la tête. Pour la suite, c'était le noir complet.
La jeune femme jeta alors un œil à l'endroit où elle se trouvait : des murs blancs et bleus, des étagères brunes remplies à ras bord de médicaments et des lits immaculés entourés de rideaux jaune pâle pour préserver une certaine intimité.
L'infirmerie de l'Agence.

Elle se redressa lentement, laissant ses longs cheveux bruns glisser sur sa peau, et se frotta les yeux. Sur un tabouret à sa droite s'entassaient les vêtements qu'elle portait un peu plus tôt, tâchés de sang. C'était la deuxième fois en moins d'une semaine qu'elle se retrouvait clouée au lit suite à un affrontement. Foutus espagnols.

« Dosanko ? » Prononça une voix calme, sur un ton peu rassuré.

L'interpellée leva les yeux sur l'individue en face d'elle. Sa meilleure amie, debout, la fixant avec les yeux larmoyants. Cette dernière sauta sur la plus jeune et la serra aussi fort qu'elle le pouvait.

« Tu m'étouffes, Akiko... »

La médecin desserra son étreinte et s'assit sur le lit, sans lâcher des yeux la petite brune. Elle fronça les sourcils, l'air accusateur, et déclara :

« Tu as failli mourir deux fois aujourd'hui ! Du coup, je t'ai décapitée trois fois, par précautions. Mais arrête de nous faire peur comme ça ! »

Dosanko détourna le regard en prononçant un "ne t'inquiète pas" à l'intention de son amie. Ses yeux bleus se posèrent évidemment sur les tissus baignés de sang. Elle n'osait pas demander à la docteure dans quel état ses collègues l'avaient retrouvée. Elle n'en avait tout simplement pas envie. Mais au vu de l'expression de son amie, à son réveil, elle avait dû être gravement blessée. Les courbatures qui se manifestèrent lorsqu'elle se leva mit fin à tous ses doutes.

Une fois changée et après avoir avalé un immense verre d'eau fraîche, les deux détectives allèrent rejoindre leurs collègues dans les bureaux.
C'était prévisible, mais tous se retournèrent avec un air à la fois inquiet et rassuré. À part Naomi, qui ressemblait à un fantôme avec son teint plus pâle que d'habitude et son frisson en voyant Yosano - combien de fois avait-elle été décapitée ? Ça, personne n'avait envie de le savoir.
Dazai, toujours fidèle à lui-même, écarta ses bras en signe d'invitation, des paillettes brillant dans ses yeux. Kunikida lui donna un coup en plein sur le front en prononça un "laisse la tranquille" en soupirant. Au final, ce fut Atsushi qui demanda en premier :

« Vous allez bien, Aro-san ?

- Pourquoi ça n'irait pas après avoir subi les soins d'Akiko ? Merci Atsushi. » Répondit-elle en fermant les yeux et esquissant son plus beau sourire. « Il n'y avait pas trop de blessés graves ?

- Il n'y a pas de blessé "grave" quand je suis dans les parages. » commença Yosano. « À part toi, bien sûr. »

Dosanko leva les yeux au ciel, quand même légèrement gênée. Elle préférait changer de sujet plutôt que de parler de son état de tout à l'heure. Aussi, la discussion se reporta sur les fameux braqueurs - ce n'était pas non plus son sujet favori, mais elle devait faire avec.

« Ils ont tous été arrêtés, et certains se montrent même coopératifs. » Déclara Tanizaki. « On ne sait toujours pas pourquoi ils ont attaqué la banque, si c'était pour ne rien voler, mais on a au moins pu apprendre le nom complet de leur boss. »

Les Lucioles Dansent - Bungo Stray DogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant