XXIV - Un point de pression

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Il était tard lorsque Dazai rentra.
La lune était déjà haute dans le ciel, et les étoiles étaient cachées par la pollution que dégageait la ville. Dosanko lisait un livre dans sa chambre en l'attendant, ayant déjà mangé seule auparavant. Son colocataire avait dîné avec Kunikida et Ranpo dans un restaurant et l'avait prévenue qu'il rentrerait sûrement à une heure tardive.
Aussi, quand elle entendit la porte claquer, elle posa son roman et se rendit dans la salle, le sourire aux lèvres.
Elle ne s'attendait pas vraiment à retrouver un Dazai ivre.

C'était même assez rare de le voir dans cet état. Il fit quelques pas avant de s'affaler dans le canapé, sans même saluer la jeune femme. Cette dernière l'avait déjà vu boire, mais jamais au point de finir bourré. Il tenait assez bien l'alcool - contrairement à un certain rouquin - et Dosanko ne put s'empêcher de se demander combien de verre il s'était enfilé.
Néanmoins, elle ne fit aucune remarque et lui proposa gentiment un verre d'eau.

« Tu veux de l'eau, Osamu ?

- Moui... s'il te plaît... »

Au moins, il restait poli.
La brune fila dans la cuisine et sortit un verre d'une étagère. Elle ouvrit une bouteille et versa son contenu transparent dans le récipient.
Elle espérait qu'elle n'aurait pas à le porter jusqu'à son lit, parce qu'il faisait son poids, tout simplement. Déjà que la dernière fois, elle avait eu du mal...

Elle se retourna, le verre dans la main, et s'apprêta à retourner dans le salon, mais le brun était venu jusqu'à elle. Il la fixait d'un regard brûlant, sûrement une conséquence de son ivresse. En y pensant, Kunikida et Ranpo auraient pu le ramener ici, et ne pas le laisser sur les bras de la chimiste. Enfin, s'ils avaient trop bu aussi, ça changeait tout.

« Tiens, ton verre d'eau. » Dit-elle en le lui tendant.

Mais il ne le prit pas.
Il pencha légèrement la tête sur le côté et entrouvrit les lèvres, sans rien prononcer.
Puis, il se rapprocha de Dosanko.
Il passa ses bras autour de sa taille pour la serrer dans ses bras. La brune soupira et rougit quelque peu.
Il semblait particulièrement câlin lorsqu'il était bourré, non ?
Peut-être même... un peu trop.

« Dosanko... » chuchota-t-il sur un ton las.

L'interpellée frissonna à la mention de son nom. Elle n'était pas spécialement fan des contacts physiques, mais elle n'avait jamais refusé une étreinte avec son colocataire. Alors pourquoi elle avait cette impression... que quelque chose n'allait pas ?

Puis, peu à peu, elle sentit une main se poser sur sa hanche droite. Un nouveau frisson parcouru sa nuque. Dazai avait baissé son visage et lui soufflait presque dans l'oreille.
C'était perturbant.

« Osamu ? T-tu peux me lâcher, maintenant... »

Soudain, le jeune homme la poussa en arrière pour la coincer entre le plan de travail et lui-même.
Il se pencha à nouveau et lui chuchota sur un ton... sensuel. C'était le cas de le dire.

« Comment veux-tu que je tienne si tu mets ce genre de vêtements... »

Au même instant, sa deuxième main prit place sur sa taille.
Dosanko n'avait pas cherché à mettre une tenue provocante, ce n'était pas son style. Son pyjama se composait simplement d'un t-shirt et d'un short, l'été arrivant à grand pas. Il faisait chaud dans l'appartement, mais ce n'était à cause de la température.
Mais malgré ça, la brune eut des sueurs froides.

« O-Osamu... tu-

- Chhhut... »

Elle essaya de se dégager de sa prise, mais il n'y avait rien à faire. Elle ne pouvait même pas utiliser son pouvoir pour s'en sortir. Une vague d'angoisse la traversa lorsqu'elle se rendit compte de la situation dans laquelle elle était.
Les mains baladeuses du brun continuèrent leur chemin, l'une relevant doucement le haut de Dosanko. Elle caressa son ventre avec une certaine douceur qui en était presque effrayante.
Subitement, Dazai passa un doigt entre le short et la hanche de la jeune femme.
Il semblait vouloir le tirer vers le bas.

Les Lucioles Dansent - Bungo Stray DogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant