XXI - Le projet Fintan

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Dazai se protégea les yeux de la lumière avec son bras. Néanmoins, il ne se reçut aucun éclat de verre, et aucun souffle ne vint le projeter en arrière.
Lorsqu'il rouvrit les yeux en constatant que plus personne ne parlait, il vit sa colocataire, le bras tendu vers là où était le lustre. À la place se trouvait des milliers d'éclats transparents figés dans l'air, et contenus dans une sphère délimitée par une importante concentration de lucioles. Une ribambelle de points lumineux volait autour des invités.
Dosanko avait utilisé son pouvoir pour contenir l'explosion, comme elle l'avait déjà fait par le passé.
Alors que tout le monde s'était écarté, elle relâcha sa concentration et tous les débris du lustre s'écrasèrent au sol dans une mélodie métallique. Elle se mit à prendre de grandes inspirations, comme après une utilisation excessive de sa faculté - ou l'altération de l'air qui la privait d'oxygène.

Du côté de l'orchestre, un rire guttural résonna à travers toute la salle. Toutes les paires d'yeux se fixèrent sur l'organisateur de la soirée, qui avait failli tuer tous ses invités. Lorsqu'il se calma, il lança un regard amusé à la brune, que tout le monde fixait aussi avec effroi.

« Une détentrice de pouvoir ? Ah, ah, j'aurais dû m'en douter... Madame Kobayashi. Enfin, est-ce seulement votre vrai nom ? Laissez-moi deviner... vous faites partie de cette foutue Agence des détectives Armés ?

- Tu crois sincèrement qu'on allait laisser Genesis détruire la ville sans réagir ?

- Que vous ne soyez là où pas, qu'est-ce que cela changera ? Savez-vous seulement ce que j'ai prévu de faire ? Ça m'étonnerait, sinon vous ne seriez pas là à l'heure qu'il est.

- Votre plan correspondrait-il par hasard au "projet Fintan" ? » Questionna soudain Dazai, qui s'était approché de la jeune femme.

Pearson ne fut pas plus surpris que ça de voir qu'ils étaient au courant.
Mais seulement du nom. Pas du reste.

« Je vois qu'on s'est renseigné, détectives. Mais savez-vous au moins en quoi il consiste ? Je vais être gentil et vous le dire, tiens. Je vais faire exploser le bâtiment. Son effondrement affectera tous les autres aux alentours et plongera la ville dans un chaos total. »

Des cris de terreur se répercutèrent sur les murs de la pièce. Les civils prenaient peur, et la panique s'installait dans leurs esprits. Ce n'était pas bon signe, loin de là. S'ils commençaient à partir dans tous les sens pour s'en sortir, ils risqueraient de mettre la pagaille.
Pearson posa délicatement le micro sur le fauteuil, et tourna le dos au public. Il daigna tout de même donner un regard à sa cavalière, et lui lança :

« Je monte au dernier étage. Tu me retrouveras là-bas tout à l'heure, d'accord, Marine ? »

La blonde hocha de la tête en signe d'acquiescement. Son partenaire s'avança de quelques pas et disparut dans une sortie cachée derrière l'estrade. Dosanko aurait voulu s'élancer à sa poursuite, mais son cavalier l'en empêcha d'un geste de la main.
Il fallait protéger les invités en premier lieu.
Mais apparemment, la dénommée Marine comptait leur mettre des bâtons dans les roues.
Alors qu'elle toisait la foule de son regard bleu ciel, elle poussa un long soupir en faisant apparaître des sortes de filaments dans son dos. Comme des bras supplémentaires. Dix longs filaments lumineux.
En suivant son regard, on pouvait clairement comprendre qu'elle en avait après les détectives. Elle n'allait pas les laisser interférer dans leurs plans comme ça.

« Dosanko. Je m'occupe d'elle. Fais descendre les invités et essai de contacter Kunikida. » Marmonna Dazai en tendant son téléphone à la brune.

Elle allait protester, mais se souvint qu'aucun pouvoir ne pouvait l'affecter. Déjà un peu plus rassurée, elle lui tourna les talons et alla aider quelqu'un à se relever. Dans un dernier regard derrière elle, elle prit la direction de la sortie.
Avec le mouvement de panique, un grand nombre de personnes avaient déjà fui la salle de réception. Les quelques-uns qui restaient ne tardèrent pas à suivre la détective, lui accordant un minimum de confiance en raison de sa faculté qui les avait déjà tous sauvés.
Et puis, de toute façon, Marine ne s'intéressait pas à ces pauvres petits arrogants. Elle n'avait d'yeux que pour le brun qui décidait de lui tenir tête.

Les Lucioles Dansent - Bungo Stray DogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant