Les Lucioles Dansent - Bungo Stray Dogs

XXIII - La nature guérit tous les maux

« Aro-san, vous êtes réveillée ! »

Dosanko plissa les yeux le temps de s'accommoder à la lumière. Elle ne s'était jamais sentie aussi bien depuis une éternité.
Mais comment cela se faisait-il ? Et où était-elle ?
La personne qui l'avait interpellée rentra dans son champ de vision, les yeux écarquillés et larmoyants. Il était reconnaissable entre mille avec sa chevelure blanche mal coupée et ses iris oscillants entre le jaune et le violet.
Atsushi.
Derrière lui, les murmures s'étaient stoppés. D'autres regards se tournèrent vers la brune, toujours allongée. Elle sentit qu'on lui prenait la main avant qu'elle n'essaie de se redresser.
Au même instant, une personne lui sauta au coup sans la moindre délicatesse.
La jeune femme eut le temps d'apercevoir des cheveux bruns coupés au carré, et ne put s'empêcher de sourire en identifiant sa meilleure amie.

« Akiko... tu me serres trop... » dit-elle alors qu'elle l'enlaçait aussi.

« Tu ne peux pas savoir à quel point ça fait du bien de t'entendre prononcer mon nom. » Se contenta-t-elle de répondre.

Leur étreinte dura bien deux minutes entières.
Dosanko eut le temps de comprendre où elle se trouvait : une chambre d'hôpital, dans un lit immaculé. La troisième personne présente dans cette pièce devait être un médecin, à en juger par sa blouse blanche.
Mais comment s'était-elle retrouvée ici, tel était la question.

« Que... qu'est-ce qu'il s'est passé, après la soirée ? Je ne me souviens plus vraiment... » Demanda-t-elle une fois libérée de l'emprise de la détective.

Ses deux collègues se regardèrent un long moment avant d'être interrompus par le médecin.
Il décréta être ravi pour eux du réveil de leur amie, mais il devait lui faire passer un petit examen pour vérifier son état de santé.
Voilà comment la docteure et le tigre garou se retrouvèrent à la porte, à attendre pendant au moins une demi-heure des nouvelles. Et lorsqu'enfin le médecin leur donna l'autorisation de rentrer, ils ne l'écoutèrent même pas et foncèrent au chevet de la brune.
Maintenant seuls, des explications s'imposaient.

« Tu... selon Dazai tu as utilisé ton pouvoir sur tout l'immeuble, pour l'empêcher de s'effondrer. Tu as réparé jusqu'à ses fondations, Dosanko. Mais, ça t'a coûté toute ton énergie. Au début, on pensait que tu te réveillerais au bout d'une bonne nuit de sommeil, voire une journée, mais... »

Yosano détourna le regard, se sentant presque coupable. Alors qu'elle n'avait rien à se reprocher. La plus petite comprit suite au silence plat qu'il y avait quelque chose qui clochait.

« On... on est quel jour, exactement ?

- ... Le 12 mai. » Répondit Atsushi.

S'ensuivit un énorme blanc dans lequel Dosanko essaya d'assimiler ce que cela signifiait.

« Ça fait deux semaines... que je suis dans le coma ? »

Ses collègues acquiescèrent en hochant la tête. Ils avaient peur de la réaction de leur amie. Que cela engendrerait un quelconque choc émotionnel trop fort à supporter pour son corps affaiblit. Mais elle ne montra pas un seul signe de fatigue.
Au contraire, elle en sursauta presque et commença à déballer des dizaines de questions sur ce qu'il s'était passé entre temps.

« Osamu, est-ce qu'il va bien ? Il était blessé ! Et vous... Genesis ne vous a pas attaqué ? Et moi je... je n'étais même pas là pour vous aider ! J'ai dû vous causer beaucoup trop de soucis...

- Ça ne m'étonne pas, mais la première chose à laquelle tu penses, c'est Dazai. » Prononça Yosano avec un sourire narquois. « Il va très bien. Il s'est remis de ses blessures. Et Genesis ne s'est pas montré depuis la soirée. Et... ce serait mentir de te dire qu'on ne s'est pas inquiété, mais... je préfère quand tu es éveillée.