Les Lucioles Dansent - Bungo Stray Dogs

Bonus I - Une question d'héritage

Plus d'un mois s'était écoulé depuis l'arrestation de tous les membres de Genesis.
Certains, plus chanceux que d'autres, avaient pu s'en sortir sans problème et récupérer une vie - presque - normale. D'autres avaient fini en prison, et certains n'avaient pas survécu à la bataille.
Au moins, tout était redevenu tranquille à l'Agence des détectives armés.

Seuls Yosano, Kenji et Atsushi étaient absents, les uns pour une enquête et l'autre pour sa séance shopping quotidienne.
L'ambiance était donc relativement calme, du moins pour les membres de l'ADA. Dazai faisait son fainéant sous les réprimandes de Kunikida, Ranpo mangeait des sucreries et se plaignait de ne pas avoir de travail intéressant, Tanizaki était (mal)traité par sa sœur, Kyôka était toujours aussi discrète à ranger des documents, et Dosanko aidait cette dernière dans sa tâche, n'ayant rien à faire de plus.
En bref, c'était une journée tout à fait normale.

Enfin... jusqu'au moment où la jeune femme entendit son téléphone sonner.

Elle s'empressa de saisir son portable, reconnaissable à son dessin de chat sur la coque. Elle voulait décrocher pour ne pas laisser la sonnerie déranger ses collègues. Néanmoins, elle fut surprise de lire le numéro qui s'affichait sur son écran : il n'était pas enregistré dans ses contacts.
Elle accepta l'appel quand même, saisissant une pile de papier à ranger dans un classeur, tout en articulant un "allo ?" assez discret.
La voix qui lui répondit lui était toute aussi inconnue que son numéro.

« Vous êtes bien... Dosanko Aro ? » prononça l'inconnu.

La voix avait une sonorité féminine, même si on ne pouvait jamais être sûr de rien par appel téléphonique.

« Oui... » répondit la brune, espérant que ce ne soit pas de la pub ou quelqu'un essayant de l'arnaquer. Mais elle ne s'attendait pas vraiment à ce qui allait suivre.

« Je suis Madame Miyoshi, notaire à Aomori. Je vous appelle suite à la demande de mon client, Monsieur Yoshiwara. Pour parler de votre... héritage. »

Dosanko en lâcha ses papiers.
Tout retomba sur le sol dans un bruit sec, attirant l'attention de tous les détectives présents.
Remarquant les regards oppressants qu'on lui lançait, elle s'accroupit pour ramasser les documents tout en ignorant ses collègues.

« Vous... vous avez dit Yoshiwara ? Ueda Yoshiwara ?

- Oui. C'est lui. L'héritage de votre famille est assez... spécial. Et conséquent.

- ... Je pourrais vous rappeler plus tard ? » Interrompit la brune, n'ayant aucune envie que cette discussion ne s'éternise.

« Oui, bien sûr ! Je comprends que vous soyez occupée. Vous n'aurez qu'à me rappeler via ce numéro, quand vous serez libre.

- D'accord. Merci Madame... Miyoshi. Bonne journée. »

Elle n'attendit pas une seconde de plus pour raccrocher, sans même se soucier d'une quelconque réponse de son interlocutrice.
Elle posa son téléphone sur le bureau, ne se préoccupant plus que de ses dossiers. Si quelqu'un l'avait interpellée, elle n'avait strictement rien entendu. Tout ce qu'elle voulait à cet instant, c'était fuir. Fuir loin des regards, loin de cette notaire, loin de son héritage.
Elle n'avait jamais pensé retrouver un lien avec sa famille. Elle ne savait même pas si elle en avait envie.
Aussi, elle disparut dans l'infirmerie pour ranger des documents qui concernaient son travail au département des sciences de la ville.

Mais ce moment d'absence était parfait aux yeux de certains pour tenter d'en apprendre plus sur ce mystérieux appel. Car c'était rare de la voir devenir aussi pâle en quelques secondes. Une raison de s'inquiéter, d'une certaine façon. Après tout, à l'Agence, on ne laissait jamais un collègue dans le besoin. Sauf s'il s'était mis exprès dans un pétrin.
Alors, Ranpo trouvant subitement la situation intéressante, s'éloigna de son bureau pour aller chercher le téléphone de Dosanko. Sans lui demander, il déverrouilla le portable comme s'il avait toujours su le code, et alla dans l'historique des appels.