Chapitre 1 : quand la tempête gronde

62 4 1
                                    

Au fond, les héros ne recherchent qu'une bulle à faire éclater...

À croire qu'ils oublient qu'à la fin de l'aventure, ils n'auront plus rien à chercher.

Mais briser le statu quo est-il un péché ?

Si jamais les Dieux en ont décidé ainsi...

Oui.


Alors que je descends les rues obscures de la Celestodori, je me sens tiraillée.

D'un côté, j'ai hâte de poursuivre mon voyage, de voir la mer, de rencontrer de nouvelles personnes, d'en apprendre plus sur l'histoire des quatre Rois et sur l'Abyssal, ainsi que de faire la connaissance du Premier serviteur en chair et en os, qui s'est avéré être le frère d'Aru, mon ancêtre !

Mais d'un autre côté... je culpabilise de m'en aller presque comme une voleuse, sans dire ni au revoir, ni où je vais. Je trahis la confiance de Katsuki en partant une fois de plus à l'aventure dans son dos ! Je renie la promesse que j'avais faite à Toshinori de rester dans le château ! Encore que, vu les deniers évènements, je ne sais pas si cette promesse est toujours d'actualité...

Bref, je ne suis pas sereine.

Heureusement, la présence de Tsuyu et de Kyoka me donne de la force.

Tel que l'avait prédit Izuku, ou plutôt par Deku comme il veut que je l'appelle, la ville est encore vide de Guetteurs.

Ceux-ci ont l'apparence d'oiseaux d'un peu toutes sortent, d'après ce que m'en ont raconté Tsuyu et Kyoka... pour ma part, je ne les ai vus que confusément dans le ciel, lors de la crise du Roi de la Nuit.

Arrivés à la porte ouest, nous passons sans encombre l'arche de pierre, chacune appréhendant... mais rien ne se produit. Aucun garde, aucun sortilège, aucun... on ne sait quoi, là pour nous arrêter !

Nous sommes juste dehors, tout simplement !

En face de nous s'étend la plaine verte du pays, paisiblement secoué par une brise douce.

Le seul détail brisant ce calme, est une carriole, dont les chevaux broutent en toute tranquillité.

Sur le siège conducteur, un homme grisonnant et moustachu boit son thé, avec ce qui semble être sa fille assise à côté de lui.

C'est cette dernière qui nous fait signe quand elle nous aperçoit.

« Hey ! C'est vous que l'on doit transporter ? Montez ! »

Les filles et moi échangeons un regard, puis nous nous approchons.

« Euh... qui vous envoie ? »

« Un petit gars brun au reflet vert... Il ne nous a pas dit son nom. Il nous a gentiment demandé de vous transporter et nous a payé un aimable dédommagement. C'est suffisant ! » me répond l'homme, haussant les épaules.

L'identité de son inconnu ne lui importe aucunement. Je souris alors que je le remercie.

Je me demande quelle serait sa réaction, s'il savait qu'il avait parlé au Premier serviteur du Roi des Abysses ?

Nous montons à l'arrière de la carriole, puis l'homme siffle, ce qui fait se redresser ses bêtes, qui commence docilement à tracter le véhicule.

Nous voilà repartis !

J'ai une énième pensée pour Katsuki.

Je prie pour qu'il ne réagisse pas trop violemment...

Parce que je ne me fais pas d'illusions : il va réagir violemment.


*

Le jeune homme grince des crocs, se tenant la tête sous les battements anarchiques qui pulsent sous son crâne.

« ...Non, pas maintenant... Maman... ? ...Reste calme... Je ne voulais pas tout ça... Respire, respire, ne lâche pas... Monsieur Toshinori, vous... ? ...J'ai mal... il... J'ai bien fait, n'est-ce pas ? ...Putain... Maman, dis-moi que j'ai bien fait... Arrête, calme-toi... Tout ce sang... Arg... Je suis fatigué... Oui, dors, vas-y dors, ce n'est pas le moment... Non... »

La queue reptilienne fouette l'air.

Les griffes crissent sur la pierre.

« Deku, j'ai besoin d'aller me promener... »

Un silence lui répond.

Le Roi se faufile à travers les couloirs de sa tanière sous-marine, jusqu'à atteindre l'un des accès vers l'océan, dans lequel il plonge, sans prendre garde aux ondulations qu'il occasionne en se mouvant dans les eaux.

« ...Pourvu qu'il ne provoque pas de vagues trop destructrices... » songe le vert.


Loin, à la surface, près des côtes, des marins et des pécheurs vérifient l'arrimage de leurs bateaux ou repoussent leur projet de départ en mer.

Depuis le temps, ils ont appris à suffisamment connaitre l'océan pour deviner quand leur souverain est de sortit...

Grand bien leur en prend, puisque dans les heures qui suivent : une tempête commence.

Grand bien leur en prend, puisque dans les heures qui suivent : une tempête commence

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
L'ère des maudits - 4 - le Roi des abyssesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant