Chapitre 1

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Je m'appelle Anaïs, j'ai dix-sept ans et j'emménage à Forks. Pas d'histoires tristes ou dramatiques derrière ce changement. J'avais juste envie de renouveau. Et surtout, mes parents voulaient partir pendant un an en France. Ils m'ont donné le choix : soit je partais avec eux, soit je pouvais rester, mais en allant habiter chez mon oncle. J'avais beaucoup réfléchi, mais je ne me voyais pas quitter mon pays, pour recommencer ma vie ailleurs. Voilà où j'en étais, à observer une dernière fois ma chambre. Nous ne partions pas pour toute la vie, juste douze mois.

- Anaïs ?! Tu es prête ma chérie ? appela son père.

- J'arrive ! répondis-je.

Je me levais et prit ma valise avec moi. Sur le pas de la porte, je me retournai pour vérifier que je n'oubliais rien, et mon regard tomba sur Tidy, qui était tombé sous mon lit. C'était un petit lapin violet décoloré et usé, que j'avais depuis mes quatre ans. Impossible de dormir sans. Je le récupérai avec un sourire et descendit ma valise en bas. Nous nous dirigions tous vers l'aéroport, mais pour des destinations différentes. Dans la voiture, j'avais mes écouteurs et j'entendais à peine les recommandations de ma mère. J'étais une grande fille qui savait prendre soin d'elle.

Il y avait du monde, et nous étions un peu pressés. Je m'évertuais à suivre mes parents, mais c'était un peu compliqué. Juste avant d'embarquer, car je n'avais vraiment plus le temps, je fis un dernier câlin à ma mère, et je tchequai mon père. C'était notre super tchèque à nous deux, qui faisait bien rire ma mère.

- Anaïs, tu fais attention à toi d'accord ? me répéta ma mère. Tu ne cherches pas la bagarre, et surtout, tu prends tes médicaments.

- Je sais, lui répondis-je simplement.

Je ne pouvais pas faire de promesse, alors que nous savions très bien que je ne pourrais pas m'en empêcher. C'était comme ça, j'étais diagnostiquée depuis toute petite. Je faisais des crises de colère parfois, ou devenais violente. Les médicaments qu'on me prescrivait me permettaient de garder un minimum mon sang froid. Mais bon, comme ils m'assommaient aussi, ce n'était pas génial. Je leur fis un dernier au revoir et montais précipitamment dans l'avion. Ils allaient me manquer, mais ça ne me dérangeait pas de rester un an loin d'eux.

Le voyage fut long, et je passais mon temps à dessiner sur mon calepin. J'étais plutôt douée, et ça m'occupait l'esprit. Je me demandais comment était mon oncle. Je ne l'avais jamais rencontré, et mes parents ne m'avaient presque pas parlé de lui. Apparemment, j'avais aussi un cousin, de mon âge. J'espérais de tout cœur qu'il n'était pas un petit con arrogant, parce que je ne supportais pas ce genre de personnes. Son comportement avec moi à notre rencontre sellera à jamais mon comportement à moi envers lui. S'il m'ignorait, pas de souci, je vivais très bien sans lui. Mes parents n'avaient pas vraiment pensé à organiser tout ça, et je n'avais aucun numéro de portable. Si c'était pas génial ça.

Evidemment, une fois à l'aéroport, avec ma valise et mon sac, je me retrouvai seule. Je ne savais pas quelle tête il avait moi cet oncle, et de ce que je pouvais voir, aucune pancarte de bienvenu à mon intention. Je soufflais en me rendant compte que je devrais m'y rendre en taxi. Certes, mes parents étaient riches à souhait, et j'avais énormément d'argent sur mon compte, mais bon, ça m'embêtait un peu d'arriver en plein milieu de la nuit. La ville état comme endormie, ce qui me changeait de ma grande ville. Pas que cela soit déplaisant, au contraire, j'aimais bien le calme.

Je vérifiais trois fois l'adresse, avant de frapper à la porte en bois. Il faisait nuit noire, et je ne voyais pas grand-chose, mais j'entendais les vagues de la mer près de là, et l'odeur de l'embrun salé me chatouillait agréablement les narines. Au coucher de soleil, ce devait être magnifique. Je frissonnai quand le vent souleva mes cheveux, et se glissa sous mes vêtements. Personne ne venait, et j'hésitai à frapper de nouveau. Ce serait terriblement impoli, surtout s'ils n'étaient pas au courant de ma visite à long terme. J'allumai mon téléphone et fut aveuglé par la forte luminosité. Il me restait environ trois heures avant le lever du soleil, et peut-être même cinq avant que mon oncle ou mon cousin daigne se réveiller.

I'm the hybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant