Chapitre 2

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Il me suffirait juste de passer un bon coup de balais, accrocher quelques éclairages aux murs, et cet endroit allait devenir mon nouveau chez-moi. Je visualisais bien le résultat, et comme je n'avais pas grand-chose à faire avant que mon oncle se réveille, je me mis au travail. Avec ma musique dans les oreilles, j'allais vite. Mon cousin fut stupéfait en revenant me voir deux heures plus tard avec un matelas et des couvertures. L'endroit était presque méconnaissable. Déjà, tout était propre, je pouvais m'allonger à même le sol. Ensuite, j'avais accroché mes fameuses lumières colorés, ce qui donnait un côté cocooning et chaleureux. Pour mes vêtements je ne savais pas trop comment faire, il me faudrait allait acheter une armoire.

- Wouah, tu es motivée, me sourit-il en m'aidant à terminer.

- Hmm, oui. Est-ce qu'il serait possible de me doucher ? demandais-je après un instant. Avec l'avion et tout...

- Oui, prends tes affaires.

Je m'exécutai, et me rendis dans la maison armée de ma serviette et de vêtements propres et plus adéquats à mon nouvel environnement. Cela me fit un bien fou, mais je ne m'attardai pas trop, pour ne pas vider le réservoir d'eau. Je me séchai rapidement, enfilai mon jean (c'était bien mieux qu'une jupe plissée) et mon t-shirt. Je n'avais pas besoin de beaucoup plus. Mes longs cheveux roux et lisses tombaient sur mes épaules. Je les rattachai en un chignon maison, ce qui donnait un beau résultat. Ça ferait l'affaire pour la journée, je me trouvais belle et tant pis si mon look ne plaisait pas aux autres. Pas de maquillage non plus, trop long et sans intérêt.

Mon cousin me regarda en ouvrant la bouche. J'eus presque pitié de lui, je détruisais une par une toutes les fausses idées qu'il pouvait avoir de moi. J'enjambai le bordel non identifié sans sourciller. Ça ne me dérangeait vraiment pas, ça rendait même la maison un peu plus vivante. Je m'assis sur une chaise et me mit à mon tour à observer mon cousin. Depuis qu'il s'était levé, il avait eu le temps d'enfiler un t-shirt, mais il préférait, semblait-il, rester torse nu. Là non plus, je n'allais pas râler, il avait ses habitudes.

- Et donc, commençai-je, tu t'appelles... ?

- Jacob, me répondit-il en souriant. Et toi ?

- Anaïs, lui dis-je simplement. Je meurs de faim.

Je n'avais rien dans l'estomac depuis ce repas infect prit dans l'avion. Mon ventre se manifesta à cet instant, ce qui me fit rougir, et lui rire. Il me prit le bras et me tira dehors.

- Je connais un endroit en ville, m'éclaircit-il.

Lorsque je vis sa moto, je ne pus m'empêcher de sauter partout, comme une gamine. Je ne savais pas les conduire, mais j'adorais la sensation de vitesse qui me fouettait le visage quand je roulais avec mon père. Il me tendit un casque, que j'enfilais sans poser de questions. Je trouvais étrange qu'il n'en mette pas, mais peut-être qu'il n'en avait qu'un. Il démarra, et je m'accrochai fortement à sa taille. Je riais et criais ma joie, à ce moment là je n'en avais rien à faire de réveiller tout le quartier.

Nous nous arrêtâmes devant un café/bar, et je descendis. Par miracle, ma coiffure était intacte. Le casque sous le bras, je me pressais à l'intérieur, attirée par les bonnes odeurs. Heureusement, j'avais ma carte bleue, et je pus prendre tout ce que je voulais. Jacob m'observait en se moquant de moi, et de tout ce que je pouvais manger. Je lui dis aussi qu'il pouvait se faire plaisir, que je payais. Après avoir dévoré mon muffin, ma tarte aux pommes, mon tiramisu et ma mousse au chocolat, je fus rassasiée. Nous retournâmes à la maison, et je trouvais avec surprise un homme en fauteuil roulant qui nous attendaient.

- Tu dois être Anaïs, me sourit-il. Je suis Billy. Tu as fait bon voyage ?

- Oui, mais je suis arrivée en pleine nuit. Je ne voulais pas vous déranger, alors je suis allée dormir dans le chêne, dis-je.

- Et tu n'as pas eu peur des loups ? me demanda Billy en riant.

Je me figeai, et me tournai vers les deux hommes. Mes yeux se mirent à briller, et un énorme sourire illumina mon visage.

- Il y a des loups ici ?! m'écriai-je. C'est trop bien, j'espère que j'en verrai un et que je pourrais le dessiner après.

- Et papa, plaisanta Jacob, c'est un vrai garçon manqué ! Elle dort dans les arbres et dans les cabanons, elle veut faire ami-ami avec des loups et elle mange comme six !

- Je t'en foutrai des garçons manqués, marmonnai-je.

Jacob sourit d'une manière arrogante, comme s'il ne me pensait pas capable de le battre. Mais bon, chaque chose en son temps. Un jour j'aurais ma vengeance. Je ne les embêtai pas plus longtemps, et retournai dans ma « chambre » pour y prendre mon skate. Maintenant, je devais partir en ville pour m'inscrire dans mon nouveau lycée et être capable de repérer les bons endroits pour trainer. Et oui, plus de parents, la belle vie !

I'm the hybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant