Chapitre 9

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Mon mal de crâne s'intensifiait, et j'avais du mal à réfléchir. Il devait y avoir une explication logique et rationnelle à tout ça. J'étais sûrement à l'hôpital en ce moment même, dans un coma profond, ce qui me faisait avoir des hallucinations. Ma blessure à la jambe était si grave qu'ils devaient m'opérer. Oui, c'était ça. Parce que comment expliquer que je ne sois pas du tout blessée, et que les loups soient gentils ? J'inspirai à fond, et toute la pression retomba. Si c'était juste une illusion, un rêve d'une presque morte, je ne risquais rien. Et si les Cullen étaient présents, c'étaient parce qu'ils étaient vraiment insupportables et me mettaient en rogne.

- Ce n'est qu'un mauvais rêve, répétai-je comme un mantra. Tu vas te réveiller d'une minute à l'autre, dans une salle d'hôpital. Ce n'est rien d'autre qu'un mauvais rêve.

- Anaïs, et si tu t'asseyais, proposa le docteur avec un petit sourire, mais restant prudent, pour ne pas faire remonter ma panique.

- Je suis peut-être dans un rêve, voire même dans le coma, mais je ne vous fais toujours pas confiance, crachai-je à la figure des Cullen. Je suis dans une maison au milieu des bois avec des loups sauvages et des gens bizarres. Ça va aller...

Cullen numéro 1 s'approcha tout doucement de moi, les bras levés en signe de paix. Je le laissai faire, jusqu'à un certain point. Je reculai alors d'un pas, le prévenant qu'il ne devait pas avancer plus. Mais il ne m'écouta pas, et fit un pas de plus. Le loup argenté, et le reste des bêtes, se mirent à grogner. Je croisais le regard du blond, qui se voulait tranquillisant. Mais une chose étrange se produisit, encore. Ses iris devinrent argentés, juste l'espace de quelques secondes, mais je l'avais vu, j'en étais certaine. Je ne sais pas ce que ça voulait dire, ni si c'était important, mais il se figea, et ne bougea plus.

- Je dois... murmurai-je. Je crois que je vais vomir.

Je courus à l'extérieur et me penchai sur les buissons. Puis je régurgitai tout mon estomac, encore et encore. Ça n'en finissait plus ? C'était répugnant, mais ça me soulageait. Je m'essuyai la bouche avec mon bras, et me tournai vers les... êtres vivants présents. Je voulais une explication, et maintenant, sinon j'allais péter les plombs. Sous mes yeux ébahis, les loups se changèrent en humains. Les garçons de la Push ! J'étais trop choquée pour remarquer qu'ils étaient nus, et que la blonde Cullen leur apportait de quoi couvrir leur pudeur. Paul s'approcha de moi, doucement pour ne pas m'effrayer. Mais c'était lui, j'avais confiance en lui. Je le laissai faire, et il s'arrêta de lui-même à trois pas de moi. Je me rendis compte qu'il boitait. Oh non, je n'avais quand même pas... un dégoût de moi et une culpabilité m'étreignirent le cœur. Je lui avais fait du mal.

- Ce n'est rien, me chuchota-t-il quand il comprit. C'est presque guéri d'accord ? Regarde, ça ne fait même plus mal.

Je me jetai dans ses bras, et il me réceptionna avec douceur. Il me serra fort contre lui, en me murmurant que tout irait bien, que je n'avais pas à m'en faire. Et je le crus. Il respira mes cheveux, et se détendit. On était bien, jusqu'à ce qu'un blond vienne nous séparer. Visiblement, il était assez énervé, mais je ne savais pas pourquoi. Quand les loups... les garçons lui grognèrent dessus, je me plaçai instinctivement devant lui. Je devais le protéger, c'était comme un besoin. Et je ne comprenais toujours rien.

- Anaïs, viens t'asseoir, on va tout t'expliquer, lui proposa le docteur. Du moins, ce que l'on sait déjà.

Je suis avec le blond, et Paul. Il ne m'arrivera rien, je le sais, alors j'accepte. A l'intérieur néanmoins, je reste debout, contre le mur. Tant que je ne me suis pas faite mon opinion, je ne baisse pas ma garde. Les Cullen commencent par se présenter. Ils commencent à me raconter leur histoire, dans les grandes lignes.

- Nous sommes des vampires, sauf Bella, qui est humaine. Comme nous sommes végétariens, c'est-à-dire qu'on ne boit que du sang animal, nos yeux ne sont pas rouges mais dorés. Nous sommes plus rapides, plus forts. On ne dort jamais aussi, et on n'a pas besoin de respirer, résuma Carlisle.

- Et lui, demandai-je en montrant Jasper du doigt. Pourquoi mon instinct me dit de le protéger ?

- Hmm, chez les vampires, nous avons un compagnon, qui est un peu comme une âme-sœur. Tu lui fais confiance parce que vous êtes liés, et que tu sais qu'il te protègera de tous les dangers, continua Carlisle.

Je me tus, et hochai la tête. C'était invraisemblable, mais ça avait du sens. Il me fallait du temps pour digérer tout ça. Personne ne parla, et quand je me sentis prête, je relevais la tête vers Paul. J'attendais ses explications à lui.

- Nous sommes des modificateurs, des humains qui peuvent prendre la forme animale qu'ils veulent, dans le clan Quileute, c'est en loup qu'on se transforme. Sam est l'alpha, le chef si tu préfères. Quand on est des loups, on peut communiquer par la pensée, comme si nos cerveaux étaient reliés, expliqua Paul. Et pour répondre à ta question, tu es mon imprégnée, c'est la même chose que ce truc de compagnon, sauf que c'est pour les loups.

Bon, je suivais toujours ce qu'on me disait. J'avais du mal à tout assimiler, mais je faisais de mon mieux.

- Ce n'est pas exactement la même chose en fait, se contredit Paul. En devenant mon imprégnée, tu es devenue tout mon monde, mon centre de gravité.

Je hochai la tête, et un long bâillement s'échappa de ma bouche. J'étais vraiment crevée. Peut-être qu'on pourra reprendre cette conversation le lendemain. Bella me fit un petit sourire d'encouragement, me montrant que pour elle aussi, au début, ça n'avait pas été facile. Esmée se décida à faire à manger pour tout le monde, car les loups avaient été très clairs : ils ne partent pas sans moi. Je ne mangeai presque rien, et suit Bella jusqu'à une chambre.

- C'est celle de Jasper, m'expliqua-t-elle. Comme les vampires ne dorment jamais, il ne viendra pas t'embêter.

- Hmm, Bella ? appelai-je. Tu veux bien rester avec moi ? Je ne suis pas très à l'aise avec...

- Bien sûr, sourit-elle.

Je l'appréciai de plus en plus. Je m'endormis rapidement.

I'm the hybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant