Chapitre 5

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Jacob ne me posa pas de questions sur ma blessure. D'ailleurs, dès que j'étais rentrée, j'avais enlevé cette stupide attelle. Je n'eus le droit qu'à quatre heures de sommeil, ce qui était peu. Je me levai la tête dans le cul, clairement, et mon aimable cousin ne manqua pas de me le faire remarquer. Je lui fis mon plus beau doigt et me rendit sous la douche. C'était vraiment journée « me faites pas chier, je mords ». Mes vêtements étaient constitués d'un jean et d'un gros pull. Avec mon bonnet, qui cachait le haut de mon visage. Je n'avais pas coiffé mes cheveux, qui ondulaient légèrement à cause de ma tresse de la veille. Je pris mon sac de cours et courus vers Jacob, qui discutait avec son pote.

J'attendis patiemment qu'ils terminent, en baillant plusieurs fois. Par contre, il faisait froid, et je tremblais un peu, ajouté à la fatigue, c'était pas génial. Mon cousin le remarqua et me prit dans ses bras. Mais il était bouillant ! Je posais une main sur son front, mais avec mes doigts congelés, impossible de dire s'il avait de la fièvre.

- Je ne suis pas malade, rit-il. Par contre, toi tu vas attraper la crève. Monte dans la voiture, on arrive.

- La voiture ?

- Oui, Sam va nous emmener aujourd'hui, expliqua Jacob.

Je hochai la tête et montai dans le véhicule. Je me sentis de suite mieux. Sam était quelqu'un de très gentil, et d'étonnamment prévenant. Il me posa quelques questions et s'assura que mon bras ne me faisait pas trop mal. C'était peut-être l'habitude de grandir à la Push : tout le monde se connaissait et faisait presque partie de la même famille. Il me déposa devant le lycée en me souhaitant bonne chance.

- Je te récupère ce soir princesses, me sourit Jacob.

- Yep.

Je le trouvais adorablement attentionné aujourd'hui, mais je n'étais pas sûre. Il devait être inquiet que je me sois blessée. Ou alors il était juste dans ses beaux jours. Je baillai encore une fois en me dirigeant vers mon casier. Je rangeai mes affaires et pris mes cachets dans ma poche. Ceux qui m'empêchaient de disjoncter. Je fermai la porte de mon casier, et sursautai très fort. Cullen numéro 1 se tenait devant moi. Et si j'en croyais les murmures autour de nous, ce n'était pas habituel. Il restait toujours avec les autres « hommes-pâles ».

- Qu'est-ce que tu me veux ? m'agaçai-je. Me présenter des excuses peut-être, tu sais, ces trucs que font les gens polis !

- Pourquoi tu as enlevé ton attelle ? me reprocha-t-il.

- Je rêve, crachai-je durement. TU as failli m'écraser, TU m'as fait perdre cinq heures de ma nuit, et TU viens me faire des reproches ?! Mais pour qui tu te prends ?!

Vivement le repas que je prenne mon médicament. Il allait suffisamment me shooter pour que je ne déclenche aucun incident.

- En fait, c'était Edward qui conduisait, corrigea le blond.

- Tu te crois drôle en plus ? Que ça soit toi ou ton taré de frère, je vous interdis de vous approcher de moi.

Je partis les poings serrés, mon humeur encore plus massacrante qu'à mon arrivée. Evidemment, en classe, je n'écoutais rien, et me fis plusieurs fois réprimander. Lors de la pause déjeuner, j'étais encore une fois toute seule, et je dessinais dans mon cahier. C'était le début d'un portrait de Jacob. Je voulais le lui offrir pour son anniversaire, et pour le remercier de m'avoir accepté dans sa vie si facilement. J'avais dans l'optique de faire la tête du jeune homme avec en fond la tête d'un loup. Je savais mon cousin proche de la nature, et j'affectionnais beaucoup cet animal.

J'étais en train de terminer le croquis, quand on me prit mon carnet des mains. Surprise, je levai la tête et tombai sur Mr.Muscle. Il sourit, et s'installa en face de moi. Suivi de toute sa fratrie, évidemment. Une veine à mon cou se mit à palpiter, j'étais en colère. Personne ne touchait à mon calepin, sûrement pas un petit couillon qui roulait trop vite. En plus, toute l'attention était portée sur nous. Deux fois dans la même journée qu'un Cullen m'abordait, ça devenait louche. Je serrai le poing, et sortit mon médicament. C'était le moment de se calmer, pour ne pas faire de remous. Je l'avalai et me tournai vers lui, le regard noir.

- Rends-le moi, prévins-je.

- C'est ton journal intime ? me provoqua-t-il.

- Putain mais rends-le moi ! m'écriai-je en me levant pour l'attraper.

Il rit simplement, et leva le bras. De loin, on aurait pu croire à une chamaillerie entre potes, puisque les filles souriaient doucement. Je sautais pour le récupérer, il y avait des dessins précieux dedans. A un moment, je percutai l'un des frères, le mince, Cullen numéro 2. Je faillis tomber, et me rattrapai de mon bras blessé à l'épaule de ce dernier. Je grimaçai, j'étais sensée ne pas trop l'agiter.

- Allez, donne-lui, intervint la blonde.

- Seulement si Miss nous laisse l'aider, négocia MR.Muscle.

- M'aider à faire quoi ? M'emmener à l'hôpital ?

Je ne me sentais étrangement pas en sécurité avec eux. Ils étaient bizarres. Le blond posa une main sur mon épaule, dans le but de calmer le jeu, et l'espace d'un instant, je me sentis plus calme. Mais ça ne dura pas, et je le repoussais hargneusement. Mr.Muscle ne voulait toujours pas me rendre mon calepin, et j'étais arrivée au bout de ma limite de patience. Je laissai mon corps agir, et pris l'assiette pleine de purée du costaud. Sans états d'âmes, je l'écrasai sur sa figure, avec tellement de force que l'assiette explosa. Je fus déstabilisée quelques secondes quand je vis qu'il n'était absolument pas blessé, ce qui n'était pas normal. Mais je m'en fichais. Je montais sur une chaise pour atteindre mon calepin, et une fois fait, je sortis du self.

Ma prestation avait impressionné tous les élèves, qui se mirent à vouloir me parler, et devenir amis avec moi. Maintenant que le médoc faisait effet, j'étais toute disposée à engager la conversation calmement. Mon après-midi ne fut pas si horrible, en fin de compte. J'avais encore dix minutes avant que Jacob n'arrive, alors je m'assis dans un coin pour pouvoir passer un appel. Mes parents me manquaient un peu, et je voulais avoir de leurs nouvelles. Par chance, ma mère répondit dès la troisième sonnerie. Ça faisait du bien de lui parler, et d'avoir quelqu'un qui m'écoute attentivement. Je lui expliquai que je me sentais bien dans cette petite ville, et que le côté plage/forêt me faisait rêver. Je dus la quitter parce que chez elle, il était tard. 

I'm the hybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant