Les jours qui suivirent étaient flous. Je ne dis pas un mot, et restai inerte, dans mon coin. Je ne mangeais plus, ne buvais plus. J'avais une pierre dans mon cœur, qui pesait lourd. Je repassai en boucle sa mort. Des images qui donnaient des sueurs froides, qui donnaient envie de vomir. Il me manquait. C'était une partie de moi, ma moitié. Je dormais peu, et je savais que tout le monde était inquiet pour moi. Il m'arriva, une fois ou deux, de faire une crise de panique, et de me précipiter sur le lieu de la bataille.
Jasper ne me quittait pas. Il prenait soin de moi, me lavait, me coiffait, me parlait sans cesse. Il n'abandonnait pas, malgré mon inertie. Lors de l'enterrement, il y eut un déclic en moi. Comme si je me rendais compte seulement maintenant qu'il était réellement parti. Je m'écroulai dans les bras de Jasper, et pleurai, et pleurai, encore et toujours. Je n'avais pas le courage, j'avais trop mal. Dès que ce fut terminé, Jasper m'emmena dans notre chambre, et je m'endormis. Je ne rêvai pas, mais je pus enfin me reposer. Quand je me réveillai, trois jours s'étaient écoulés, et la plupart de mes amis étaient rentrés chez eux. Les Cullen m'aidèrent à aller mieux.
Cela me prit bien des mois, mais petit à petit, je sortis de ma torpeur, et recommençai à vivre. C'était douloureux, mais j'avançai. La première fois, je quittai ma chambre, dans laquelle j'étais enfermée, pour rejoindre Emmett et Edward devant leur match à la télé. En me voyant, ils se sourirent, et me firent une petite place. Je ne parlai pas, mais j'avais fait l'effort. La deuxième fois, ce fut quand je proposai à Rosalie et Alice d'aller en ville. La troisième fois, je passai la journée avec la meute, sans dire un mot. Et tout s'enchaina. Je repartis chasser, je sautai depuis la falaise, je mangeai avec plus d'entrain. Je me remis à dessiner. Tidy ne me quittait pas, et le trimballer partout me donnait l'air enfantin, mais il m'aidait à traverser cette passe. D'ailleurs, même Emmett ne s'était pas moqué de lui.
Je passai énormément de temps avec Jasper aussi. Il me faisait me sentir bien, il comblait le vide. Et je l'aimais, tellement. Aujourd'hui, je décidai de tourner définitivement la page. Je cherchai Jasper dans toute la maison, et je le trouvai en pleine discussion avec Carlisle. Ces derniers me sourirent avec bienveillance.
- Jasper, je t'aime, lui dis-je pour la première fois. Plus que tout au monde. Si tu devais partir toi aussi... je ne le supporterai pas. J'ai besoin de toi dans ma vie. Je ne veux pas te perdre. Alors s'il te plait, ne me quitte jamais.
Il se dirigea vers moi et me serra contre lui. Je gardai Tidy dans ma main gauche et cramponnai son t-shirt de l'autre.
- Je serais toujours là, me promit-il.
- Tu veux m'épouser ? lui demandai-je en levant la tête.
Il parut surpris, puis une émotion que je n'avais guère connue se dessina sur son visage : le bonheur. Il me fit tourner en l'air, en riant, et son rire était contagieux. Pour la première fois, je sentis un peu de chaleur dans mon corps, et je me sentais enfin bien. Carlisle aussi semblait ravi, et il vint nous embrasser tous les deux. Puis, il nous laissa pour rejoindre le reste de la famille, qui avait sûrement tout entendu. J'embrassai passionnément Jasper, comme si ma vie en dépendait, parce que c'était le cas. S'il disparaissait, ce serait trop dur. Des larmes dévalèrent mes joues, et il les essuya de son pouce.
- Pourquoi tu pleures ? me demanda-t-il.
- Parce que je suis heureuse, répondis-je.
Lorsque nous sortîmes du bureau de Carlisle, Alice me sauta dans les bras, bien trop heureuse, et commença à me parler de toute l'organisation. Je ne l'écoutai pas, et regardai Jasper, et nos mains liées. Quoi qu'il arrive, tout irait bien, parce que j'avais une famille, des amis, et Jasper. Je m'appelle Anaïs Black, je suis une hybride, et voici mon histoire.
VOUS LISEZ
I'm the hybride
FanfictionJe m'appelle Anaïs Black, j'ai dix-sept ans. Mes parents décidèrent de partir un an en France, en me laissant le choix de les suivre ou pas. Ce fut comme ça que je me retrouvai dans ma nouvelle ville, Forks. Dans une si petite ville, il ne pouvait r...