Chapitre 11

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- Anaïs, est-ce que tu m'entends ? Serre moi la main si tu comprends ce que je dis.

Je reconnus la voix de Carlisle, calme, mais légèrement inquiète. J'avais mal partout, et un goût amer dans la bouche. Je ne pouvais pas bouger, et je commençai à m'inquiéter.

- Du calme, je t'ai assommé de tranquillisants, il faut que ton corps guérisse. Nous ne sommes que tous les deux, rassure-toi.

Je voulais hocher la tête, mais c'était impossible. Je compris que je devrais prendre mon mal en patience. Carlisle était super, il me parlait et tenait ma main comme un père. Enfin, je pus ouvrir les yeux et me redresser. Le médecin me tendit un verre d'eau, que j'acceptai avec joie. Il m'expliqua que j'étais inconsciente depuis presque deux jours, et que j'avais failli mourir. Sympa. Je ne voulais pas redescendre en bas si les deux clans étaient toujours là. Ça allait encore dégénérer, et cette fois, je n'étais pas sûre de tenir le choc. Le médecin m'expliqua que j'avais réagi comme ça à cause de ma condition de liée.

- Les garçons s'en veulent énormément, ils aimeraient te voir.

- Un part un alors, acceptai-je à contrecœur. Et d'abord Paul.

Le vampire hocha la tête et sortit de la pièce. Quelques secondes plus tard, Paul entra et ferma la porte. Il me serra contre lui, me murmura qu'il était désolé, et me fit des baisers sur le front. Il se sentait coupable, et je n'allais pas lui dire « ce n'est rien, on oublie ». Ce n'était pas que j'étais rancunière, mais cette fois-ci, c'était de sa faute. On resta comme ça un long moment, lui jouant avec mes cheveux et moi profitant de la quiétude de la pièce.

- Tu sais, je ne reste pas ici parce que je veux m'éloigner de toi, l'informai-je, au contraire, tu me calmes et tu es tellement... chaud, comme un doudou.

Il rit à ma phrase, et m'embrassa encore une fois le front.

- Mais j'ai tellement... soif, j'ai peur de vous faire du mal, à toi ou aux autres. Tu comprends n'est-ce pas ?

- Je comprends, mais je n'arrive pas à l'accepter, répondit Paul. Tu es à moi, à personne d'autre.

Je me redressai et le regardai sévèrement. J'étais dépassée par la situation, mais j'étais la plus responsable. J'avais la tête sur les épaules, et je réfléchissais avant d'agir. Je mentirais si je disais que je n'avais pas envie de rentrer chez moi, aux Etats-Unis et oublier toute cette histoire.

- Je suis à toi, affirmai-je, mais je suis aussi à Jasper.

Son sourire disparut aussi vite qu'il tait apparu, et il fit la moue. Comment lui faire comprendre ?

- Paul, si je te dis qu'en me séparant de Jasper, tu me feras beaucoup de mal, est-ce que tu pourrais envisager de ne pas me garder auprès de toi tout le temps ?

Il allait répondre, mais il se tut et prit le temps de réfléchir. Forcément, s'il faisait ça, il allait me faire du mal, et alors, lui aussi aurait mal après. Il soupira, et s'avoua vaincu. Je pouvais rester chez les Cullen. Je lui assurai que ce n'était que temporaire, le temps de trouver une solution. Il me fit un dernier baiser sur le front et quitta la pièce, laissant la place à Jasper. Je n'avais pas envie d'avoir deux fois la même discussion. Il ne me prit pas dans ses bras, voyant très bien que j'étais gênée. Certes, j'étais sa compagne, mais j'avais surtout peur de la réaction de Paul. De ce que j'avais vu jusque là, c'était lui le plus impulsif. Finalement, je tendis les bras pour que Jasper me prenne sur ses genoux.

- Je dois te dire la même chose qu'à Paul, ou est-ce qu'on va juste profiter d'être ensembles ? demandai-je, incertaine.

- J'ai parfaitement entendu ce que tu lui as dit, et je répondrai la même chose que lui : tu es à moi.

Je fronçai les sourcils.

- Ce n'était pas entièrement la faute de Paul, dis-je d'une voix dure. Tu aurais dû le repousser, ou l'immobiliser, pas envenimer la situation en le frappant.

- Il a déjà guéri, râla le vampire blond.

- Tu n'as pas ressenti cette brûlure, lui reprochai-je, les larmes aux yeux. J'avais l'impression que mon âme se déchirait en deux. J'ai vomi du sang, et il a fallu que je me charcute les bras pour que ça s'arrête. J'ai eu l'impression de mourir.

Il me serra contre lui, en me murmurant des excuses. Je me calai contre son torse et respirai lentement, pendant qu'il me berçait doucement. Nous finîmes par descendre, et tout le monde semblait calmé. Je m'assis sur le canapé, entre Paul et Jasper, pour ne pas les faire redémarrer. Ce dernier me prit dans ses bras et m'embrassa le front, pour me dire au revoir, et partit avec la meute. La tension que j'avais accumulée redescendit d'un coup, et je m'affalai presque sur Jasper. J'avais encore très mal partout. Visiblement, ils n'avaient pas encore achetés une nouvelle table. J'étais désolée pour ça.

Mon malaise revint au galop. Les Cullen me regardaient tous, sans dire un mot. Et le départ de Paul me rendait presque malade. Jasper me serra dans ses bras, et me caressa le bras pour me détendre. A ma grande surprise, ça fonctionnait. Je restai encore quelques minutes dans cet état de stupeur, puis je me dis qu'il fallait que je bouge, que je continue à vivre. Si j'avais de la chance, peut-être que tout ça ne serait qu'un terrible malentendu, et qu'il y avait un mauvais sort là-dessous. Il me fallait une bonne douche, des vêtements propres. Puis, comme je l'avais dit, j'allais faire mes devoirs.

Alice me prit doucement la main en me souriant, et m'aida à aller jusqu'à la salle de bain. Elle avait peur que je ne m'évanouisse de nouveau, donc elle resta avec moi. Je me lavai en faisant des gestes mécaniques, et cela me fit du bien. Je me séchai et enfilai les habits qu'Alice m'apporta. C'était un jean bleu et un haut assez chic. Après cela, je me coiffai. Je me fis une couronne de tresses africaines, ce qui allait vraiment bien. Puis, je retrouvai tout le monde en bas. Carlisle me sourit et vint voir si j'avais de la température. Apparemment, c'était encore le cas, et ça ne risquait pas de s'améliorer tant que Paul serait loin de moi. Maintenant que j'étais une hybride, l'imprégnation était accrue.

- Est-ce que je peux... travailler ici ? demandai-je.

- Bien sûr, me sourit Esmée. Tu n'as qu'à t'installer dans le cuisine, je vais te faire un bon repas.

Bella vint avec ses affaires, et je pris les miennes, qu'Edward avait récupérées la veille. Je n'étais pas assidue en cours, ce n'était pas un secret, mais là, j'étais complètement paumée. Bella avait beau essayer de m'expliquer, je ne comprenais pas.

- J'abandonne, grommelai-je.

- Où est-ce que tu vas ? me demanda Bella.

- Voir Jasper, j'ai trop mal aux dents et ma gorge me brûle.

Je n'avais pas fini ma phrase qu'il était devant moi. Je sursautai, trébuchai et me rattrapai au garçon. Il fallait vraiment qu'ils arrêtent de faire ça, j'allais faire une crise cardiaque. Il me sourit doucement et me traina à sa suite dans la forêt. C'était l'heure de chasser, si je comprenais bien. Emmett se joignit à nous, pour le plaisir de se moquer de moi. 

I'm the hybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant