Chapitre 1 " On savait que ça risquait de finir comme ça. "

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                          Manuela

Allongée sur le dos tout en fixant le plafond je m'efforce de ne pas penser à ces photos de lui et cette femme que je viens de voir sur le profil d'Instagram de cette voleuse de fiancé. Dont son visage m'est inconnu. Je ne veux rien ressentir, je veux juste me dire que ce n'est rien.

Mais mon cerveau refuse d'y penser, je ne peux m'empêcher d'imaginer qu'il s'est passé des choses entre eux. J'ai toutes mes raisons, ils ont l'air tellement proches.

Je suis parfois surprise par la vitesse à laquelle notre cerveau tourne. Oui, beaucoup des questions me taraudent la tête. Pourquoi mon fiancé se retrouve dans un bar avec une femme en pleine nuit ? Pourquoi elle a sa salle patte posée sur sa cuisse ? Cette proximité me met hors de moi.

Je me lève d'un bond pour arracher la pendule qui était accrochée dans le mur et l'écrase au sol, en hurlant de toutes mes forces, ce qui alerte ma mère et ma cousine Sophie. Une autre qualité chez moi, j'ai tendance à alerter tout le monde lorsque je suis contrariée.

La porte de ma chambre s'ouvre brusquement, ma mère se précipite vers moi pour me prendre dans ses bras.

- Ma chérie ça va ?

- Est-ce que j'ai l'air d'aller bien là, à ton avis ?

Je me défais d'elle en attrapant mon smartphone posé sur le lit pour leur montrer ce pourquoi, j'ai piqué cette crise. Ma cousine m'attrape l'objet des mains par peur que je l'expose en deux parce que là, je suis à deux doigts de le faire subir le même sort que cette pauvre pendule.

- Écoute ma belle, tu ne peux pas te mettre dans cet état-là à cause d'une photo voyons ! Ce n'est peut-être pas ce que tu crois.

- Ah oui, tu crois ? Je dois te faire un dessin alors ? Je vois mon fiancé assis côte à côte avec une femme dans un bar, et toi, tu me dis que ce n'est peut-être pas ce que je crois ? Sophie, tu te fous de moi là ?

Je me lève en marchant d'une façon erratique dans la pièce.

- Est-ce que tu l'as appelée au moins, pour lui demander une explication ? Me questionne ma mère.

- Ah oui, puisque je suis la femme désespérée ! Jamais de la vie ! J'attends ses explications.

Ma mère décide nous laisser seules Sophie et moi. Elle avance vers moi tout en se mettant à mes côtés, elle prend mes mains dans les siennes essayer de me calmer.

Les larmes me submergent et tout mon corps est secoué de sanglots. Je hurle, je déteste de me voir dans un tel état de faiblesse. Pleurer pour un homme, franchement, je m'étais pourtant juré de ne plus me laisser faire. Après ma rupture précédente, Elliot était l'épaule sur qui je pouvais pleurer. Il a su faire ses preuves et très vite nous avons décidé de sortir ensemble. Oui, mes relations amoureuses se font rapidement.

- Pourquoi il m'a fait cela hein ? On va se marier bordel de merde !

- Allez Manu, tu ne peux pas te mettre dans un tel état. C'est peut-être une amie à lui.

- Je connais tous ses amis et cette fille est une inconnue pour moi.

Elliot m'aurait caché cette fille, j'aimerais bien savoir pourquoi ? Peut-être que j'en fais toute une histoire. Mais j'ai toutes mes raisons. J'ai été naïve à une époque, je me suis promis de ne plus me laisser faire par un autre homme et ça, il le savait pourtant.

Je m'avance vers la fenêtre en ayant les yeux rivés sur un point en dehors.

- Tu te souviens de Nathan mon ex ? Il m'a fait à peu près la même chose, j'ai été tellement naïve que j'ai refusé de voir la vérité en face. Oui, il s'est foutu de moi, tu comprends cela ?

- Voyons ma belle ! Elliot est fou amoureux de toi. Je t'ai dit que cette photo ne veut rien dire, j'en suis presque sûr.

Je m'agrippe au rebord de la fenêtre.

- Oui, t'as peut-être raison. J'essaierai de voir avec lui.

- Oui, c'est une très bonne idée.

Je me retourne pour être face à elle. Je cours me jeter dans ses bras.

Sophie est la fille de la petite sœur de mon père, sa mère est morte vingt-quatre heures après lui avoir donné naissance suite à des problèmes de santé. Mon père s'est battu pour avoir sa garde exclusive étant donné que son père ne s'est jamais pointé pour déclarer qu'il avait une fille.

J'avais un an lorsque mon père est devenu son père officiel.

- Allez, viens par ici ma sœur. Ça va aller. Me dit-il en ouvrant grandement mes bras.

                          **
Je sors de la douche ma serviette de bain nouée jusqu'à ma poitrine et me dirige vers ma garde de robe pour passer en revue mes vêtements. Debout devant mon lit. Je regarde Sophie allongée sous la couverture de mon lit, elle a dormi dans ma chambre. J'aime bien quand on dort ensemble parce que je fais de beaux rêves.

Je porte un ensemble tailleur noir. Je finis par étaler mon super rouge à lèvres avant de ranger le tube dans le bac à maquillage sur ma coiffeuse.

- Wouah, t'es magnifique putain ! J'entends la voix de Sophie derrière moi.

Je me retourne pour me mettre face à elle. Je m'avance vers le lit.

- Comme toujours ! Allez, maintenant sors de ma chambre s'il te plaît.

- Sympa ! Râle t-elle.

- Et que ça saute !

Lorsqu'elle ouvre la porte pour sortir, je vois debout Elliott en smoking noir dans le pas de la porte.

- T'as un intérêt à t'expliquer pour la photo...non, les photos.

Suite à la phrase de Sophie, nos regards se croisent. Son visage se crispe et il devient subitement étrange. Je m'avance vers lui et l'interroge du regard.

- Manuela, je suis désolé, j'ai beaucoup réfléchi, tu sais -

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Non, t'es pas sérieux là? Qu'est-ce que cela veut dire ? Notre mariage, c'est dans une semaine Elliot, tu ne peux pas me faire cela.

- Je sais. Mais nous devons arrêter de nous voiler la face...on savait tous les deux que ça risquait de finir comme ça.

Il se fout de moi là ? Non, mais parce que si je me souviens, c'est lui qui m'a demandé en mariage. Si c'était le cas, il ne m'aurait pas demandé de l'épouser.

- C'est qui cette pétasse ? C'est la nouvelle avec qui tu baisses, c'est ça hein ?

- S'il te plaît Manu.

- Tu sais quoi ? Va te faire foutre !

Je lui crie en le poussant dehors en fermant ma porte à clé pour être bien certaine qu'il ne rentrera pas. La maison reste silencieusement un long moment avant de me plonger en larmes en m'accroupissant contre le mur froid.

ManuelaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant