Chapitre 21 " Allez debout ! "

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                              Jackson
                                   
J'ai reçu une balle à mon épaule en tentant de défendre Manuela. Pour stopper le sang, je déchire un morceau de tissu dans ma chemise avant de me lever pour me diriger vers la sortie à sa recherche.

– Jackson qu'est-ce qui s'est passé ici ?

– Il faut que je la retrouve.

– De qui tu parles ?

– De Manuela...deux hommes ont débarqué chez moi pour x raison, ils l'ont emmenée avec eux.

– Ok, calme-toi s'il te plaît ! Tu dois d'abord soigner ton épaule.

– Non, je n'ai pas le temps pour cela...elle est peut-être en danger.

– Je comprends, mais tu dois te soigner d'abord.

Il se fout de moi ? Je n'ai qu'une seule envie, c'est de la retrouver. Savoir pourquoi ces hommes sont débarqués chez moi pour enlever Manuela.

– Écoute, je vais bien Ben, tu peux m'aider à la retrouver s'il te plaît ?

Pour toute réponse il acquiesce et me demande de lui expliquer ce qui vient de se passer. Le pire, c'est qu'ils avaient les visages cachés sous une cagoule. Là, je suis en plein stresse.

– Hé, hé, Jackson respire, on va la retrouver je te le promets.

– Qu'est-ce qu'on attend ?

Il s'esquive pour appeler au poste.

Pendant ce temps, je profite pour prendre le téléphone de Manuela dans son sac et appeler ses proches en le prévenant de ce qui s'est passé.

– Si il arrive quoi que ce soit à ma sœur, je te jure que tu vas-

– Je te promets que je n'ai rien avoir avec ça. Lui coupé-je.

                     Manuela

Ma respiration devient de plus en plus difficile, je suis au bord d'une crise cardiaque. Les mains attachées, je regarde cet homme au sourire satisfait scotché aux lèvres. Il ricane en s'éloignant de moi avec sifflement.

– Qui êtes-vous ? Lui questionnais-je d'une voix accablante.

Ce dernier se retourne subitement pour me faire face en se mettant à ma hauteur. Il tend son bras pour effleurer ma joue de sa main.

Au même moment un homme d'une grande taille vêtu d'un costume trois pièces rouge bordeaux, d'un chapeau en paille sur la tête, une pipe accrochée à ses lèvres. Il marche vers moi.

L'homme se baisse pour se mettre à ma hauteur en tenant fermement ma joue.

– Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ? Vous savez qui je suis ?

– Et toi petite traînée, tu sais que je suis ? Non, je ne pense pas sinon tu ne l'aurais pas ouvert ta grande bouche.

Il serre encore plus sur ma joue dans l'intention de me faire mal.

Je vais envoyer un message à ton petit papa, je veux lui faire comprendre qu'on ne se fout pas de ma gueule ! Me dit-il entre ses dents.

Je ferme les yeux empêchant à mes larmes de couler. Cet homme me fait vraiment peur, il semble être sérieux. C'est qui ces gens de personnes que fréquente mon père, putain ?

– Qu'est-ce que vous me voulez ? Je n'ai rien avoir avec tout cela ?

– Ah oui tu crois ?

Il se redresse pour se diriger vers la sortie en me laissant seule avec son homme qui me fait autant flipper que lui.

                              **

– Allez debout !

J'entends la voix de l'individu de ce matin, tenant un jerrican d'essence dans sa main droite et une boite allumette.
Doucement, je relève ma tête pour mieux comprendre ce qu'il s'apprêtait à faire.

Brusquement, la porte s'ouvre et laisse apparaître l'homme d'hier soir avec cette expression qu'il a sur le visage, je sens que je vais en prendre cher. Ce dernier se précipite vers moi sans un mot, et m'assène des coups de pied dans le ventre avec cette violence et cette rage, c'est indescriptible.

– S'il vous plaît arrêtez...je vous en prie ! Lui supplié-je.

Il arrête subitement son geste et m'empoigne la mâchoire appuyant fermement dessus.

– Ce n'est pas moi ma belle, c'est ton père...il ne respecte pas son marché. Je pensais qu'il allait tout faire pour te libérer à croire, qu'il s'en fout complètement de toi. Me dit-il en tenant fermement ma joue. Allez, occupe-toi d'elle maintenant ! Dit-il à l'homme qui était à côté de lui avant de me donner un dernier coup dans le ventre il quitte ensuite la pièce.

Le feu commence de plus en plus à se propager. Des gouttes de sueurs perlent sur mon front. J'essaie de libérer mes mains, mais rien. En voyant le toit de la maison tomber.

Je baisse la tête en pensant à Jackson. Les événements de la veille me reviennent en tête, la balle qu'il a reçu à son épaule pendant qu'il essayait de me défendre. Mes larmes commencent à couler, même la tête baisée, je n'arrive plus à respirer à travers la fumée et mes paupières deviennent lourdes mes dernières forces m'abandonnent.

La porte s'ouvre et de loin, j'aperçois une silhouette dans la fumée, j'essaie d'ouvrir les yeux, mais je n'arrive pas.

– Manu ! Crie la voix de Jackson.

Sa voix est comme un écho dans mes oreilles, il dénoue la corde qui est attachée à mes mains. Puis il m'allonge contre le sol, je sens ses lèvres contre les miennes.

– Ne m'abandonne pas ma belle, reste avec moi s'il te plaît. Continue t-il.

Jackson continue à me faire le bouche-à-bouche, j'arrive néanmoins à respirer et tousse pour recracher toute la fumée qui était dans mon poumon.

Je relève doucement ma tête et mes yeux rencontrent les siens, il a le visage fatigué et le regard transperçant le même que celui qui m'a transcendé dès le premier jour.

– Jackson, t'es venu ! Je lui lance d'une voix soulagée.

– Oui, je suis là maintenant ! Je vais te sortir de là, je te le promets.

Je ferme les yeux et me blottis contre lui, la flamme continue à se propager dans la maison.

– Viens partons d'ici !

Il m'aide à me lever en prenant ma main. J'émets un cri de douleur en tenant mon ventre.

– Oh mon Dieu qu'est-ce qu'ils t'ont fait ma belle ?

Me questionne-t-il en soulevant mon tee-shirt et remarque mes bleues.

Jackson me porte dans ses bras ma tête posée contre son torse, concentré il passe entre les flammes jusqu'à atteindre la sortie et me pose prés des voitures des policiers, de sa main droite il me caresse le visage. Les lèvres tremblantes, je saisis les siennes dans un court baiser.

– Ça va aller, je suis là mon cœur ! Hé, par ici, on est là ! Lance t-il aux ambulanciers qui s'avancent vers nous.

De mes mains faibles, je lui caresse tendrement son visage inquiet pour le rassurer. Mais mes larmes commencent à couler.

– Je t'aime Jackson ! Je lui murmure faiblement.

Il me serre dans ses bras et les yeux fermés, je me laisse aller contre son torse.

ManuelaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant