Chapitre 2 " Une croix sur toute relation amoureuse "

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- Manu ? Manuela, ouvre-moi s'il te plaît ! J'entends Sophie toquer à la porte pour que je l'ouvre.

Je n'ai vraiment pas envie de parler, je veux être seule.

- Tu sais quoi ? Je vais continuer à frapper jusqu'à ce que tu m'ouvres.

Lorsque j'ouvre la porte quelque temps après, je la vois assise sur les marches escaliers devant ma chambre elle se lève subitement pour me faire face rien qu'un voyant mon regard de chien battu Sophie se précipite dans mes bras me serrer fort de son étreinte.

- Ça va aller ma puce. Me chuchote t-elle en me caressant tendrement le dos.

Je me défais brusquement d'elle pour reprendre mes esprits en essuyant rageusement mes larmes d'un revers de la main. C'est bon, j'ai assez pleuré comme cela. Il ne mérite pas mes larmes.

- Il faut qu'on aille ! Je lui reprends d'une façon de cacher mes émotions.

- T'es sûr ?

Pour toute réponse, je lui hoche la tête en expirant profondément avant d'attraper mon sac pour me diriger vers la sortie.

                           **
Je suis responsable d'une agence de mannequins spécialisée dans la publicité et nous proposons à nos partenaires un large choix de mannequins. " Agency's M&S " Sophie est la directrice de ressources humaines.

Ce matin sur mon bureau, je vois une pochette de deux mannequins sur la table prés de mon ordinateur.

J'accroche mon sac sur le dossier de ma chaise et ma tasse de café sur la table avant de jeter un coup d'œil au dossier. On est à la recherche de deux modèles pour notre cliente, une boutique en ligne qui cherche deux mannequins pour sa marque de vêtements.

Je relève ma tête en entendant toquer à la porte et vois Sophie débout à l'embrasure de la porte.

- Nancy m'a dit qu'elle a laissé une candidature sur ton bureau, tu l'as vue ?

- Oui, j'ai déjà jeté un coup d'œil. Il faut que tu les appelles. C'est ton travail ça.

Je lui tends la pochette contenant les photos.

Sophie avance vers moi pour se mettre sur le siège devant moi. Au lieu de regarder le document, elle n'arrête pas de me fixer.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Sophie ferme la chemise pour me regarder droit dans les yeux.

- Est-ce que tu veux en parler ?

- De quoi ? Je lui questionne en attrapant un chocolat dans la boîte de à côté de moi.

- De ce matin.

- Il y a rien à dire Sophie ! Occupe-toi de faire passer l'entretien à nos deux nouveaux candidats, tu veux ?

- Ha, ha ! Depuis quand tu manges du chocolat ?

- Depuis toujours.

- Non pas vrai ! Sauf quand tu vas mal. Et là -

- Je vais bien merci de t'inquiéter. J'essaie d'annuler les commandes de mon mariage, tu vois le genre ?

- Ça va être compliqué Manu, on est à une semaine.

- Justement, je dois faire vite. Alors sors ! Je lui crie.

Sophie me fixe en croisant ses bras.

- Bon d'accord, qu'est-ce que tu me proposes dans ce cas ?

- Je pense qu'on devrait organiser un dîner de bienfaisance et on inviterait le chanteur le plus populaire du pays. " Rock Dogue " alors tu es partante ?

- Ouais pas mal comme idée ! La question est comment organiser un dîner en une semaine seulement hein ?

- En distribuant des affiches et on pourrait user de notre notoriété pour faire passer une annonce sur nos réseaux sociaux.

- Comme c'est ton idée, je te laisse t'en charger ça te va ? Je peux m'occuper de notre chanteur.

- Ça marche ! Me lance-t-elle avant de quitter le bureau. Je t'aime Manu.

- Je t'aime aussi sœurette.

Je me retourne sur ma chaise pour me mettre face à la fenêtre. Je repense tout à coup à notre histoire en caressant ma bague de fiançailles.

Les larmes submergent, le long de mon visage, mes deux histoires d'amour sont toutes les deux terminée de la même façon. Tromperie et trahison alors que j'avais confiance en eux.

- Manuela ?

Je me presse d'essuyer mes larmes avant de me retourner pour faire face à mon meilleur ami d'enfance Carlos.

- Tu vois, je t'avais promis que je serais là à ton mariage ?

Je lui souris faussement en baissant la tête pour n'est pas croiser son regard.

- Hé, tout va bien ma puce ?

Pour toute réponse, je lui secoue la tête dans tous le sens.

Je me force pour ne pas pleurer face à lui. Ne pouvant plus me retenir, je me plonge littéralement dans ses bras en pleure. Carlos me demande de lui expliquer ce qui se passe.

- Le mariage est annulé...je ne me marie plus voilà ! Je lui lance nerveusement.

- Attends, mais pourquoi ?

- Parce que monsieur ne m'aime plus.

- Oh ma belle, vient par là ! Je suis désolé.

Il ouvre ses bras en tentant de me calmer et masse tendrement le dos m'assurant que ça va aller.

Je me souviens de notre rencontre. Lorsque je venais d'arriver au collège, je faisais ma première rentrée scolaire. Ce matin-là, un groupe d'élèves m'ont encerclé dans la cour pour s'en prendre à moi parce que je venais d'arriver. Et lui, Il est sortie de nulle part empêchant à cette bande de cons de me faire du mal. Depuis, on ne s'est jamais quittés. Parfois, il se prend pour mon héros.

Je me défais de lui pour le regarder. Carlos passe son pouce pour essuyer mes larmes.

- Tu veux que j'aille lui casser la gueule ?

- Non, il en vaut pas la peine, tu sais. Je suis contente de te voir Chérichou.

- Moi aussi ma Yummy.

Il décide de rentrer chez lui se reposer.

                         **
Je respire un gros coup avant de me diriger vers sa porte d'entrée.

J'appuie sur la sonnette pour sonner et quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre sur Elliot en boxeur et cette fille à l'arrière en peignoir.

- Manuela, qu'est-ce que tu fais ici ? Me chuchote-t-il.

- Qui est-ce mon cœur ?

Il demande à la fille d'aller l'attendre dans sa chambre.

- Mon cœur ? Eh ben dis donc ! C'est vraiment sérieux cette histoire Elliott à ce que je vois ! Non, je ne veux rien savoir.

J'enlève ma bague au doigt pour la lui balançant en plein visage avant de me précipiter vers ma voiture.

Je voulais avoir un peu plus d'explication sur cette situation qui me dépasse. Ce n'est pas marrant d'être la cocue d'un homme.

J'allume mon téléphone pour regarder l'heure, mais je suis surprise de nombre des notifications que j'ai reçue sur mon téléphone. Des gens qui m'écrivent pour m'exprimer leur sympathie.

Me faire larguer par un autre homme encore une fois. Monsieur Cupidon ne semble pas m'apprécie.

Mais c'est fini tout cela, à partir d'aujourd'hui, je fais une croix sur toute relation amoureuse. Désormais, je ne me consacre qu'à mon travail.

J'envoie mon smartphone valser sur la banquette à côté de moi en essuyant mes larmes avant de démarrer la voiture.

ManuelaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant