Chapitre 14

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Juvia

Je sors de ma chambre avec un sac à dos suspendu à l'épaule et manque de buter sur le torse de Gray, avant de me reculer en m'excusant.

-Tu vas où comme ça?

Sa voix rauque me fait frissonner, et je me décale encore un peu plus loin, essayant de m'éloigner du nuage d'odeurs familières qui l'enveloppe. Son parfum, la lessive, le gel douche et un petit arôme caractéristique chez Gray. Des émanations chaudes, épicées, sauvages..

Putain. Même sa transpiration sent bon.

Je me mords les lèvres pendant qu'il m'examine de la tête aux pieds, tiquant sur le sac que je tiens contre moi d'une main ferme.

-Je ne dors pas ici ce soir.

Il fronce les sourcils, croisant ses bras contre son torse. Ses veines ressortent et je marque un temps d'arrêt sur le renflement que cela provoque sur ses avant bras.

-Ton frère est au courant?

-Dans la mesure ou c'est lui qui a instauré la règle sur l'interdiction des mecs à l'appart, je pense qu'il devrait s'en douter!

Je contourne Gray d'un pas décidé, agacée de voir qu'il se comporte comme s'il était mon père. Personne ne lui fait de remarque à lui, quand il découche pendant trois jours pour aller chez Ultia.

-Et puis, je pensais qu'on en avait déjà discuté, ajouté-je en me dirigeant vers le salon. Je fais ce que je veux.

Je sais qu'il me suit, j'entends ses pas sur le parquet et sa respiration qui se rapproche.

-Je n'ai jamais dit le contraire.

Je me retourne pour lui faire face et fait un pas en arrière, d'instinct. Mon nez manque de buter une seconde fois sur son torse et je déglutis. Quand je plonge mes yeux dans les siens, relevant le menton pour me mettre à sa hauteur, je remarque son petit sourire narquois .

-Tu as besoin que je t'amène?

Mon front se plisse.

Est ce que j'ai envie que mon béguin de toujours me dépose chez le mec dont je ne suis toujours pas amoureuse ? Merci, mais non merci.

-Sting m'attend déjà en bas.

Il me retient par le bras au moment où je m'apprête à ouvrir la porte d'entrée.

-Alors, c'est vraiment sérieux entre vous?

Je baisse la tête une fraction de seconde vers les doigts qu'il a enroulés autour de mon poignet et lorsque je la relève pour planter mes yeux dans les siens, je jurerai voir une lueur d'agacement traverser ses iris.

C'est beau de rêver..

Je tire sur mon poignet pour me libérer de sa prise. Je suis tellement obnubilée par ce mec qu'un simple geste anodin est sujet à me faire espérer. Sa main se pose à peine sur moi et ça y est, je crois qu'il me touche parce qu'il ne supporte pas la distance entre nous.. comme quand j'avais 12 ans. A l'époque, il suffisait d'un geste tendre de sa part pour me faire fantasmer pendant des jours entier, un petit câlin, un bisous de sa part et j'étais dans un autre monde..

Qu'est-ce que je pouvais être stupide!

Mon ventre se tord, me remémorant le moment passé dans sa chambre l'autre soir. Ses lèvres douces sur mon front. La chaleur de son souffle contre mes cheveux. Les effluves enivrantes du gel douche aux fruits exotiques que j'ai acheté la semaine dernière.

-Oui. Très sérieux, mens-je.

Il n'a pas l'air de remarquer le ton empressé de ma voix.

A vrai dire, sérieux n'est pas le mot que j'aurais j'aurais employé avec Sting.

D'Amour ou D'amitié Où les histoires vivent. Découvrez maintenant