MILO | Saison 1

18. Murmures du matin

Une semaine s'est écoulée depuis mon arrivée au camp. Bien que je ne sois pas encore totalement à l'aise avec le reste des campeurs, je suis parvenu à me rapprocher de plusieurs personnes. C'est en soit une grande victoire. Les activités du camp s'enchaînent rapidement et pour le moment notre équipe est quatrième, ce qui n'est pas si mal.

Alex dort encore profondément tandis que je rassemble mes affaires pour me rendre dans les douches. Ce matin, nous avons une activité manuelle et cette après-midi randonnée en équipe. Mon colocataire et moi n'avons pas reparlé de ce baiser. Je n'ai pas tenté de comprendre la raison pour laquelle il avait décidé de m'embrasser. Notre relation amicale est suffisante et nous convient.

J'ouvre la porte de la caravane puis la referme dans mon dos. Le camp est plongé dans un profond silence et il semblerait que le temps ne soit pas aussi radieux que les jours précédents. Le vent fouette mes joues tandis que je prends la direction des douches. Je suis sûrement le premier à être réveiller, mais cela me donnera l'occasion de faire le tour du camping en solitaire et ne croiser personne.

— Je t'ai dit de me laisser tranquille !

Je reconnais la voix d'Astrée. Que fait-elle debout à cette heure ? Je m'approche des douches tout en veillant à ne pas y entrer. Le bruit de mes tongs sur le sol mouillé risque d'attirer l'attention.

— Tu es incapable de rester loin de moi, babe.

— En quelle langue faut-il te dire de me laisser tranquille ? Je ne suis plus amoureuse de toi et je ne veux pas que tu t'approches de moi, c'est clair ?

Elle semble particulièrement en colère et je ne serais pas surpris de voir que le responsable est ce cher Donovan. Je tiens mes affaires contre moi puis patiente en silence.

— On formait un beau couple toi et moi. Tu sais très bien que je t'aime toujours, Astrée. Qu'est-ce que tu vas devenir si je ne suis plus là ?

— Une femme libre et indépendante, connard !

Astrée sort en trombe des douches en lançant un regard au blond. Ma cachette n'est pas idéale et je suis presque certain qu'on me découvrira. Pourquoi suis-je toujours au mauvais endroit au mauvais moment ? Ma coéquipière s'éloigne, les bras croisés tandis que Donovan sort à son tour des douches, les sourcils froncés. Je prie silencieusement pour qu'il ne me remarque pas et par chance mon vœu est exaucé.

Je pénètre dans l'espace douches puis soupire de soulagement en réalisant que personne ne traîne dans les parages. Toutes les cabines sont à ma disposition et je suis certain d'avoir de l'eau chaude. C'est l'inconvénient de vivre dans un camp de vacances au milieu d'adolescents. Je pousse la porte d'une cabine vide puis bloque l'accès et dépose mes affaires propres sur le banc et accroche ma serviette. Je m'empresse de retirer ma tenue de nuit que je roule en boule et la range dans un sac de linge sales. Bien que la pluie soit au rendez-vous aujourd'hui, la chaleur est aussi étouffante que les jours précédents. Je dépose mes produits dans un coin de la douche puis tourne le robinet afin que l'eau chauffe un peu.

Mes muscles se réveillent après cette bonne nuit de sommeil. Alex et moi avons convenu de dormir avec la porte ouverte pour faire entrer le vent frais et ne pas étouffer dans notre caravane. Le ventilateur ne suffit pas à rafraîchir notre espace privé donc on fait de notre mieux pour survivre à la chaleur. J'attrape mon gel douche ainsi que mon gant de toilette afin de me laver. Sept jours se sont écoulés depuis mon arrivée, c'est incroyable comme le temps passe vite. Ma console continue de me manquer, mais je n'ai pas le temps de m'ennuyer. Les moniteurs prévoient chaque jour des activités différentes. Je passe ma tête sous l'eau et secoue mes boucles brunes. Je me demande ce que nous allons faire aujourd'hui, chaque jour est une nouvelle aventure.