Je poussai le portillon noir de la demeure des Kalter et je pénétrai dans le jardin humidifié par la pluie matinale. Le talon de mes bottes claquaient contre l'allée de pierres grises au fur et à mesure que j'approchais du perron. Je gravis les quatre marches et je m'avançais vers la porte blanche portant le numéro 108 peint en doré.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre de cette journée, et j'étais angoissée à l'idée de passer une après-midi chez Regina. J'avais peur de dire une bêtise, de ruiner ma dernière chance de devenir son amie, de lui refaire du mal comme j'en avais tant fait. Mais l'idée de pouvoir accuser Gold de meurtre était bien trop jouissif pour que je laisse passer une telle opportunité.
Alors je toquai à la porte.
Regina m'ouvrit quelques secondes après, son charmant sourire pendu à ses lèvres que je voyais pour la première fois sans artifices. Elle était très peu maquillée, juste de quoi unifier son teint et agrandir ses cils pour accentuer son regard ensorceleur. Elle portait un chemisier couleur champagne dont le décolleté me dévoilait une bonne partie de son poitrail. Son haut était rentré dans son pantalon noir en coupe droite qui se finissait sur ses pieds chaussés d'escarpins.
Même le dimanche, il fallait qu'elle soit bien habillée.— Entrez, je vous en prie.
Je m'exécutai sans rien ajouter. La maison était fraîche et une agréable odeur d'huiles essentielles flottait dans l'air. Je frottai mes chaussures contre le paillasson de l'entrée, regardant autour de moi les quelques cadres photos affichés çà et là, représentant sa famille.
Kalter me débarrassa de ma veste rouge, qu'elle rangea dans un placard à côté de la porte d'entrée.— Vous voulez un café ?
— Je veux bien, s'il vous plaît.Elle gravit les quelques marches qui menaient aux pièces de vie. Elle tourna à droite, moi sur ses pas. Si la maison paraissait belle de l'extérieur, elle l'était d'autant plus à l'intérieur. Les tons neutres et clairs parfaitement assortis, avec une décoration ni trop chargée, ni trop minimaliste donnaient à cette grande demeure tout son charme. Je me dirigeai vers la cuisine, sur les traces de la maîtresse de maison.
La cuisine était tout aussi bien aménagée et haut de gamme que le reste des pièces que j'avais vu. Kalter attrapa les capsules de café d'un portoir métallique et les inséra dans sa machine dernier cri qui pouvaient produire deux cafés en même temps. Je m'appuyai contre l'îlot central parfaitement rangé, sur lequel trônait une corbeille de fruits remplie de pommes rouges, dont la texture lisse et brillante donnait l'eau à la bouche.— Vous avez une obsession pour les pommes rouges, relevai-je.
Kalter laissa échapper un petit rire que je trouvais bien charmant pendant qu'elle pianotait sur sa cafetière.
— Si vous saviez à quel point elles sont excellentes. Celles-ci proviennent d'Espagne, mais mon pommier ne va pas tarder à m'en faire. Je vous en donnerais, j'en ai bien trop pour Henry et moi. Et non, elles ne sont pas empoisonnées.
Je souris suite à sa dernière phrase, étonnée qu'elle se souvienne de cette phrase que j'avais prononcé le premier jour où nous nous étions rencontrées. Kalter appuya sur un énième bouton et la machine se mit à siffler, signe qu'elle commençait la préparation des boissons.
— J'ai compris depuis le temps que vous n'étiez pas la Méchante Reine, soufflai-je, à demi-voix.
La brune se recula et vint s'appuyer sur le plan de travail en face de moi. Elle croisa ses bras sur sa poitrine, compressant ses seins dont le haut ressortit de son décolleté.
— Vous êtes jolie, coiffée comme ça.
J'avais rassemblé mes longs cheveux blonds en une demi-queue sur le haut de mon crâne. J'aimais déjà beaucoup cette coiffure sur moi, mais le fait que Kalter l'approuve me fit l'apprécier encore plus. Ses yeux boisés me souriaient avec sincérité et passion, et la mystérieuse chaleur que j'avais déjà ressentie auparavant revint se loger dans le creux de mon ventre.
VOUS LISEZ
KALTER || 𝐬𝐰𝐚𝐧𝐪𝐮𝐞𝐞𝐧
FanfictionEmma Rey se voit devenir professeure pendant un mois pour remplacer un de ses vieux amis gravement malade. Ce dernier l'a prévenu que l'ambiance n'était plus la même qu'à l'époque où elle y était élève, à cause d'une certaine Regina Kalter, femme de...