Henry avait passé la nuit à l'hôpital de Storybrooke, un endroit modeste où seul un médecin y exerçait. Il était surveillé de près par de multiples personnes en blouse blanches qui allaient et venaient dans la pièce où il reposait. On m'avait formellement interdit d'y entrer et je devais, malgré l'angoisse terrible qui me rongeait, me plier à cet ordre. J'étais donc retournée à l'hôtel peu après minuit, le cœur lourd, car je ne pouvais rien faire d'autre que patienter.
Emma était restée avec moi une petite partie de la nuit. Elle avait gardé le silence longtemps - tellement longtemps que je pensais qu'elle s'était mutilée la langue - jusqu'à ce qu'elle se tourne vers moi et m'informe :— Je vais au poste. Je suis inutile ici, à attendre. Je te tiendrais au courant si on trouve quelque chose, d'accord ?
J'avais hoché la tête, incapable de formuler le moindre mot. Nous avions échangé un sourire crispé, puis elle était partie.
Il était désormais neuf heures et Emma ne m'avait donné aucune nouvelle depuis qu'elle m'avait quittée, onze heures plus tôt. Mon petit déjeuner, que je m'étais forcée à avaler, pesait lourd dans mon estomac. La météo annoncée pour la journée était des plus ensoleillées de notre séjour. J'en étais presque agacée.
En premier lieu, je voulais me rendre au commissariat afin de découvrir les avancées de l'enquête. Cependant, sur le trajet, je passai devant le grand bâtiment rectangulaire, à la façade peu attirante que les résidants de ce village appelaient "mairie". Depuis que nous avions retrouvé Henry, une question me taraudait : comment se faisait-il que l'accès à une telle forêt, aussi dense et aussi escarpée, n'avait pas été contrôlé ? Il en était du ressort de la mairie de veiller à la sécurité de ces concitoyens et, si l'actuel maire était incapable de s'en souvenir, j'allais me faire une joie de lui fournir un rappel qu'il - ou elle - n'était pas prêt d'oublier.
Je poussai la porte principale du bâtiment qui avait définitivement besoin d'un rafraîchissement. Je fus surprise de découvrir les esquisses de travaux entamés, des bâches transparentes recouvrant l'encadrement menant à une pièce annexe où je pouvais deviner l'ombre d'un escabeau abandonné. Il y avait un ascenseur mais, voyant l'état de l'endroit, j'optai pour les escaliers, bien qu'ils n'étaient pas plus rassurants.
Je débarquai dans un couloir froid et sombre aux multiples portes blanches fermées. Je décidai de continuer ma route, à l'affût du moindre bruit pouvant provenir de ses pièces mystérieuses et susceptible de me guider jusqu'au maire. Je finis par apercevoir, après avoir tourné à gauche, deux portes qui différaient des autres. Mes talons claquant contre le sol gelé avaient dû avertir la personne qui se trouvait dans ce bureau car, à peine eus-je levé la main pour toucher la poignée que la porte s'ouvrit. Je tombai nez à nez avec un homme à l'allure négligée. Sa chemise bleue était déboutonnée au niveau de son col, laissant à ses poils torseaux le loisir d'apparaître sous mes yeux examinateurs. Ses manches étaient retroussées jusqu'à ses coudes et je pus sentir une chaleur étouffante provenir de la pièce derrière lui.
Mon premier réflexe fut de m'excuser, par politesse. Ses yeux d'un bleu foncé traduisait à la fois sa surprise et son incompréhension.— Puis-je vous aider ? s'enquit-il.
— Sûrement. Je cherche le maire de cette ville.
— Vous l'avez face à vous. À qui ai-je l'honneur de m'adresser ?Je tendis ma main.
— Regina Mills. Je suis la mère d'Henry Mills, l'enfant qui a été retrouvé inconscient hier soir.
C'était une terrible façon de se présenter à quelqu'un.
Néanmoins, je détenais désormais un certain pouvoir sur lui car, de par son empathie, et l'idée que j'endurais déjà bien assez avec l'état de santé de mon enfant, il ferait tout pour éviter un quelconque conflit. J'étais alors tout à fait gagnante.
Je ne savais pas à quel type de personnalité j'avais affaire et, bien qu'il n'ait pas l'air très offensif, je préférais tout de suite instaurer un respect convenable. Il pouvait très bien être un parfait connard, peu importe la définition que l'on collait à ce mot, et, croyez-le, il était bien difficile de se faire entendre d'un homme qui était convaincu d'être celui qui détenait la raison.
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KALTER || 𝐬𝐰𝐚𝐧𝐪𝐮𝐞𝐞𝐧
FanficEmma Rey se voit devenir professeure pendant un mois pour remplacer un de ses vieux amis gravement malade. Ce dernier l'a prévenu que l'ambiance n'était plus la même qu'à l'époque où elle y était élève, à cause d'une certaine Regina Kalter, femme de...