𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈

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  Je fus réveillée brutalement par un bruit strident provenant de la chambre. Encore à moitié endormie, je ne réalisai pas tout de suite que ce bruit était le réveil d'Emma, qui s'était alors empressée de le couper. Je me retournai pour saluer la jolie blonde qui se frottait les yeux, la nuit ayant été courte pour nous deux. Elle posa ses iris clairs sur moi et j'esquissai un sourire avant de rapprocher mon corps toujours dénudé du sien. Emma m'entoura de ses bras chauds et m'embrassa le front.

— Désolée de t'avoir réveillée, fit-elle, à demi-voix.

J'avais déjà refermé mes paupières, prête à me rendormir.

— Il est quelle heure ? demandai-je, bien que la réponse ne me motiverait pas pour autant à sortir du lit.
— Il est sept heures trente. Je vais repasser chez moi pour prendre une douche et des vêtements propres. Attention à toi, je me lève.

Elle me poussa gentiment. Je me reculai pour la laisser partir.
Elle parcourut la chambre, nue, à la recherche de ses vêtements éparpillés un peu partout. Elle eut la sympathie de rassembler les miens en même temps, qu'elle me déposa sur le lit.

— Avec un peu de chance, on aura le fin mot de l'histoire pour Henry aujourd'hui. Je ne pense pas qu'il s'agisse de quelque chose de bien grave, il n'avait lui-même pas l'air très paniqué, mais c'est surtout la présence de ce trou qui nous inquiète. Il était creusé avec une pelle, et était assez profond pour enterrer bien des choses...

Je me redressai, tenant la couette pudiquement contre mon corps. Emma se retourna tandis qu'elle reboutonnait sa chemise bleu clair.

— J'espère que Henry a retrouvé la mémoire sur cet incident. Je vais passer le voir avant d'aller au commissariat.
— On se retrouvera sûrement là-bas.

Emma m'offrit un léger sourire avant de se lever pour enfiler son jean. Je la regardai faire, la tête encore endormie bien que je ne rêvais pas, que la blonde était véritablement face à moi.

— Tu penses qu'on devrait lui dire, pour nous deux ? s'enquit Emma, à juste titre.
— On lui dira si l'occasion se présente. Mais, connaissant Henry, il le devinera bien avant qu'on ne lui dise de vive voix.
— Cool. Quant à moi, je ne pense pas le dire à ma mère. Je sais qu'elle va le répéter à tout le village ensuite et je n'en ai pas spécialement l'envie.

Je hochai la tête. Cette décision me semblait tout aussi préférable.
Emma enfilait ses hautes bottes marrons. Je m'activai pour mettre un teeshirt et un sous-vêtement, et je la rejoignis près de la porte de la chambre. J'ouvris la penderie et lui rendis sa veste rouge.

— Tu veux un parapluie ? Il a l'air de pleuvoir, dehors.
— Non, ne t'en fais pas. Je ne suis qu'à deux petites minutes à pied de chez moi. Et, si j'ai froid, je repenserai à notre nuit ensemble...

Je ricanai, m'emparant de la main de la jolie blonde. Je posai la deuxième sur sa joue et nous nous embrassâmes en guise d'au revoir pour la journée.

— Bonne journée, Shérif, fis-je, avec un grand sourire.
— Shérif ou chérie ? releva Emma.
— Oui, chérie aussi.

Emma ouvrit la porte de la chambre.

— Attention à vous, Madame la Maire. Je connais les lois de ce comté.
— Super, me voilà rassurée, Shérif !
— Je vous attends au chevet de Sir Henry, dans un tour de montre.
— Comptez sur moi, j'y serai !

La blonde détala dans les escaliers et je fonçai dans la salle de bain.
Une heure plus tard, nous nous retrouvâmes au chevet d'Henry qui avait une mine bien fatiguée. Je fus d'ailleurs inquiète de le voir ainsi. Quand je questionnai le médecin, ce dernier m'affirma que les résultats d'analyses étaient pourtant corrects, que mon fils pourrait quitter l'hôpital ce jour même. Emma perçut mon angoisse. Elle aussi trouvait que quelque chose clochait.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 07 ⏰

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