Le Club des Handsome Guys

7. Trèfle à quatre feuilles

Je crois au destin. Je crois que le vie nous envoie des signes, parfois, pour nous remettre sur la bonne voie. Et je crois que ceci est un signe.

Je ne sais pas avec quelle logique les spectateurs ont formé les chambres, mais cette logique me plaît beaucoup. Pour la première fois, j'ai vu un sourire éclairer le visage de Cole et ses yeux saisir les miens sans ciller. Nous sommes dans le même groupe.

Avec nous, Peter et Lysandre, que je serais bien incapable de reconnaître. Nous sommes le Trèfle. Un trèfle à quatre feuilles, qui devrait nous porter chance.

Néo est Pique, avec Friedrich, Aurélien et Max.

Emery se retrouve Cœur, avec Alexandre, Félix et Liam.

Le dernier groupe, Carreau, est constitué de Jasper, Thomas, Lucas et Zhao.

Cole a l'air soulagé de ne pas être avec Jasper, moi aussi d'ailleurs. J'ai hâte de découvrir notre part du couloir, mais Timothy s'est lancé dans un grand discours pour nous rappeler les règles principales de l'émission :

— Pas de téléphone en dehors du Salon.

— Les caméras sont dirigées par les spectateurs et nous sommes surveillés en permanence.

— La moindre erreur peut nous coûter notre place ici.

— Si nous avons besoin de quoi que ce soit, il suffit de sonner la cloche.

— Nous sommes là pour gagner et faire gagner de l'argent. Ce n'est pas un séjour à l'hôtel tous frais payés.

— L'émission est tournée tous les soirs à dix-huit heures. Aucun retard n'est accepté. Nous n'avons pas le droit de venir dans la salle en dehors des heures de tournage.

Quand Snakelace nous libère enfin, Cole et moi nous précipitons au deuxième étage et tournons à gauche. Nos noms figurent déjà sur les portes. On doit ressembler à deux gamins au milieu d'un magasin de jouets, mais rien ne nous empêchera de courir au milieu des couloirs pour découvrir nos nouvelles chambres.

Je pousse la porte qui porte mon nom, la plus au fond du couloir, à gauche. En face, Cole me lance un sourire avant d'entrer dans sa propre chambre.

Je cesse de l'observer et me tourne vers la pièce qui s'ouvre devant moi. Elle est assez grande, avec un lit double au centre de la pièce, une immense armoire et un bureau à droite, ainsi qu'une commode et une bibliothèque à gauche. C'est assez sobre. Mes valises et mon skate ont été déposés au pied du lit.

J'hésite entre défaire mes bagages et me jeter sur le lit pour tester le matelas. La seconde option me paraît préférable. Je m'élance et atterris en étoile de mer sur l'édredon. Il s'enfonce peu à peu sous mon poids, comme un nuage de coton se délestant de la pluie. Le matelas est d'un confort rare. J'ai envie de m'endormir tout de suite et de ne plus bouger du lit jusqu'à la fin de l'émission. Malheureusement, c'est impossible.

Je me relève d'un bond et tire ma valise près de l'armoire. Si j'avais su, j'aurais pris trois bagages de plus. L'armoire est remplie seulement à moitié alors que j'ai rangé toutes mes affaires, valise comprise. Les bombes de peinture que j'ai amenées me font de l'œil et me donnent envie de rajouter un trèfle à mon skate, dont la planche est pourtant déjà envahie par mes dessins.

Par chance, des coups à la porte dévient mon attention. Je tourne la tête et aperçois trois silhouettes qui m'observent depuis le seuil de ma chambre. La première, un garçon avec des cheveux blonds mi-longs, Lysandre peut-être, s'avance et m'interpelle :

— Elias ? On pensait aller visiter le salon des Trèfles tous ensemble. Tu te joins à nous ?

Je me redresse et hoche la tête.