30. Et si je t'embrassais ?

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Cole recule vivement et me fixe comme s'il venait de voir un fantôme. Merde. Je détourne les yeux. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je me repasse la scène en boucle, en version accélérée. Je ne comprends pas ce qui m'a pris. Disons qu'au moins, Thomas sera content que je l'ai écouté.

Cette pensée me fait revenir à la réalité. J'entends encore les pas de Thomas qui s'éloignent, mais il est toujours dans la bibliothèque. Lorsque je relève les yeux, Cole me fixe toujours. Je parviens à peine à soutenir son regard avant de me frotter le front et de rougir.

— Pardon. Je suis désolé. Je ne sais pas ce que...

Je n'ai pas le temps de terminer que Cole m'embrasse à son tour. Je retiens un hoquet de surprise et ferme les yeux. Des dizaines de questions m'effleurent mais la chaleur des lèvres de Cole contre les miennes les chasse. Il pose ses mains sur mon cou et je lui rends son baiser.

Je n'avais jamais embrassé personne avant lui, je serai donc bien incapable de dire s'il embrasse bien ou pas. En tout cas, c'est agréable. J'entrouvre lentement les lèvres. Qu'est-ce que je suis censé faire de mes mains ?

Avant que j'aie le temps de trouver une réponse à cette question, Cole se recule et reprends son souffle. J'ouvre les paupières. Il sourit. Moi aussi.

— Tu me plais.

J'ai l'impression d'avoir dit ça par automatisme, comme si quelqu'un d'autre que moi avait guidé mes sentiments pour les transformer en mots. Quelqu'un de bien moins timide que moi. Il faudra que je pense à remercier Thomas.

Cole sourit un peu plus, comme s'il se retenait de rire. Lorsque la bibliothèque sous nos jambes tremble et que la porte claque, nous indiquant que Thomas est parti, Cole éclate franchement de rire.

— J'avais cru comprendre, oui.

Je rougis à nouveau et laisse ma main se porter machinalement à mon front. Est-ce je lui plais, moi aussi ? S'il m'a embrassé, je suppose que oui, mais...

— Tu me plais aussi.

Je redresse la tête. Cole s'est penché vers moi pour me souffler ces mots presque au creux de l'oreille. J'ai envie de l'embrasser à nouveau, de vérifier le goût de ses lèvres et de sentir encore la chaleur de ses paumes contre ma peau. Je me retiens. À la place, je dis la chose la plus stupide qui me vienne à l'esprit :

— Ah bon ?

Cole éclate de rire. J'adore le voir rire. Les plis aux coins de ses yeux ressortent encore plus et ses lèvres... Je secoue la tête. Il faut que j'arrête de penser à ses lèvres. Cole se rassoit, éloignant en même temps mes pensées de sa bouche.

— Bien-sûr. À ton avis, pourquoi c'est toi que je suis venu chercher en premier pour la lettre d'Elias ? Et pourquoi je te laisse monter ici et me couper dans ma lecture ?

Je souris.

— Il ne faut jamais couper un lecteur au milieu d'un chapitre.

Son sourire s'agrandit.

— Jamais.

J'ai l'impression que l'embrasser m'a doté d'une terrible malédiction : celle de mourir d'envie de l'embrasser à nouveau, encore et encore, jusqu'à ce que je n'aie plus de souffle. Je dois me forcer à penser à autre chose et à détourner les yeux de son visage pour parvenir à retrouver un minimum de pensées logiques.

— Alors, demande Cole, on fait quoi maintenant ?

Sa question me prend par surprise. On fait quoi de quoi ? De ce baiser ? De cette attirance réciproque ? Si c'était moi, on en ferait un nouveau baiser mais je ne suis pas certain que ce soit la réponse qu'il attend. À la place, je lui demande :

Le Club des Handsome GuysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant