Chapitre 13

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Sammaël

J'avais finalement trouvé le sommeil malgré les interrogations qui tournaient dans mon esprit. Les rayons de soleil ne perçaient pas à travers le tissu épais des rideaux. La douce pénombre semblait calmer mes nerfs et je parvins à rester serein, oubliant le bourdonnement des voix au fond de mon esprit.

Gorgi vint peu après mon réveil pour m'annoncer que le petit déjeuner était prêt. Je souris à la créature en lui assurant que j'arrivais. Mon corps semblait engourdi par le sommeil et je mis du temps à me lever. Peut-être redoutais-je l'instant où je devrais interroger Astrel.

Pourtant, mon hôte ne m'en laissa pas l'occasion. Il n'était pas encore là quand je vins déjeuner. Je repoussai la déception qui menaçait de me submerger et m'assis au bout de la table en bois. Le velours de la chaise accueillit mon poids et soulagea les tensions de mes épaules. La salle à manger, tout comme le reste du manoir, était dépourvue de décorations, seuls un chandelier et des coupelles de fruits ornaient la table. Les murs étaient dépouillés de tableaux et donnaient une impression de froideur à la pièce.

Je soupirai et m'appuyai davantage contre le velours du dossier. Mon hôte semblait se faire désirer. Ma vision se troublait alors que je regardais l'assiette devant moi. À nouveau, je sentis que ce manoir était étrange. Il contenait des secrets que personne ne voulait déterrer. Une magie étrange les recouvrait et s'insinuait dans le sang de ceux qui demeuraient ici.

Je ne vivais ici que depuis à peine quarante-huit heures, mais je sentais cette puissance millénaire et j'eus le sentiment que mon rêve de la clepsydre n'était pas anodin. Depuis que j'étais ici, les voix s'étaient intensifiées. Quelque chose se tramait, mais je ne parvenais pas à assembler ces éléments entre eux.

La venue de Gorgi me tira de mes pensées. Le petit monstre semblait nerveux.

— Où est Astrel ?

— Mon maître se repose.

Je fronçai les sourcils avant de hausser les épaules. Mon hôte avait probablement besoin de se reposer après une nuit compliquée. Son attitude hier soir m'en convainquit. Je ne me posai pas plus de questions.

Après avoir récupéré le carnet dans ma chambre, je m'installai confortablement dans la bibliothèque

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Après avoir récupéré le carnet dans ma chambre, je m'installai confortablement dans la bibliothèque. Le soleil projetait une douce clarté. L'atmosphère chaleureuse me permit de me concentrer sur le récit de ce carnet.

« Il se présenta aux portes du château lorsqu'une épidémie de peste, amenée par les rongeurs, terrassait les survivants. Il avait d'étranges cheveux gris et des prunelles comme le thé. Il se présenta comme un devin. Grâce à ses prédictions et à ses décoctions, il parvint à sauvegarder une partie de la population. Le soleil revint peu à peu dans la région et les survivants portèrent tous leurs espoirs sur ce devin. L'animosité des habitants envers les seigneurs s'atténua, mais à quel prix ? ».

The Blood HourglassOù les histoires vivent. Découvrez maintenant