𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚍𝚎𝚞𝚡

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Bonne lecture !

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Spencer s'est senti mal toute la journée.

Les poils de sa nuque dressés, des sueurs froides dans son dos, une difficulté persistante pour se concentrer. Il a essayé de relativiser, de se dire que deux heures de sommeil après une enquête pareille au Canada, ça n'a sûrement pas aidé.

Il s'est levé, s'est habillé un peu au hasard avec une chemise rose qu'il n'aime pas beaucoup (mais hors de question d'en remettre une sale, et dernièrement il n'a pas vraiment eu le temps de faire tourner une machine). Spencer a essayé de sauver le tout en rajoutant un pull sans manche qu'il apprécie bien plus, mais JJ lui a appris que les couleurs n'allaient pas du tout ensemble.

Ses cheveux commencent à devenir légèrement trop longs. Il a été obligé de faire un nouveau trou à sa ceinture, car son pantalon ne cesse de tomber.

Spencer essaye de se concentrer sur l'enquête, de se dire que ce n'est que dans sa tête. Que si les fantômes sont agités, c'est parce que lui l'est. Que si Riley est apparu une seule fois dans la matinée, au milieu de la route, pour lui faire un geste un peu paniqué, et bien c'est sûrement car il a mal vu. Ou d'autres raisons, à vrai dire : Riley n'est là que quelques heures une fois tous les deux jours en ce moment, alors qui sait ce qu'il fait entre deux ? Spencer ne peut pas lui en vouloir de vivre sa mort, en quelque sorte.

Il n'a demandé que trois fois, pour ne pas paraître désespéré.

— Vous avez des nouvelles de Hotch ?

Au matin, ce n'était pas si grave. Une grasse matinée sûrement méritée mais mal venue. Puis les heures ont passé : il a lu des dizaines et des dizaines de dossiers médicales pour trouver quel ancien patient essaye de tuer ce docteur et son fils. Il est resté là, avec Emily, à lire et à lire et à lire encore.

Il a rassuré un père paniqué, a laissé Emily partir chez Hotch pour chercher du renfort tout en se disant que ça y est, une réponse va lui être donnée.

Spencer aime les réponses. C'est d'ailleurs pour ça qu'il aime autant les livres : pas de surprises, pas d'inconnus dans l'équation, il apprend et peut se tenir prêt. Il peut imaginer une situation et être prêt pour ce qui va suivre. Être prêt, prêt, prêt.

— Reid, écoute-moi bien. Je suis chez Hotch, et quelque chose est arrivé.

Quoi ?

Son téléphone à l'oreille, il fixe un instant tous les dossiers posés sur la table basse sans vraiment savoir où poser son regard. Le nombre de fantômes dans cette maison est affolant : mourir à l'hôpital, puis se réveiller face au chirurgien qui vient d'annoncer le décès avec une mine exténuée, et enfin décider de le suivre.

Ils ont tous l'air perdu. Ils portent presque tous des blouses d'hôpital. Spencer ne doit croiser le regard d'aucun d'entre eux.

— Quand je suis arrivée la porte n'était pas verrouillée alors comme j'ai entendu son téléphone....

— Quoi ? Quoi, attends, qu'est-ce que tu dis ?

Le médecin, debout à côté de la table, se penche vers lui avec panique.

— Qu'est-ce qui se passe ?

Spencer lève son index dans sa direction pour lui dire d'attendre, mais l'homme insiste :

— C'est à propos de mon fils ?

— Non, non, ça n'a rien à voir.

Il essaye de se concentrer sur la voix d'Emily, sur son faux ton confiant et sur la manière dont sa propre main tremble un peu. Il a un élastique autour du poignet, et il ne se souvient même pas de comment il est arrivé là.

La mort entre tes bras || Spencer ReidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant