𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚘𝚗𝚣𝚎

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Bonne lecture !

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Spencer est en retard, et il déteste ça.

Ce n'est pas de son fait, mais il a toujours du mal à expliquer ça à Gideon quand ça arrive : la semaine dernière il a renversé le café de quelqu'un et s'est fait gronder pendant dix minutes par le patron du service dans lequel il passait simplement. Ce matin il venait simplement faire une photocopie et s'est retrouvé à devoir transporter un plateau de café d'une salle à une autre sans pouvoir expliquer qu'il n'est 1. Pas du tout venu pour ça 2. Pas un stagiaire 3. Pas un élève en formation.

Ses mains s'agitent tandis que les étages de l'ascenseur défilent sur l'écran juste au-dessus de la porte. Un homme à côté de lui, qui tient des documents entre son torse et son coude, lui lance un regard curieux. Spencer remue encore, se racle la gorge, jette un coup d'œil à la montre attachée par-dessus la manche de son pull.

Il est en retard.

Soudain, les portes s'ouvrent enfin à son étage et il se faufile à l'extérieur d'un pas rapide. Son téléphone, éteint dans son sac, l'a lâché un peu plus tôt dans la matinée : Spencer déteste les téléphones portables et en général il oublie le sien dans un coin de la pièce jusqu'à ce qu'il se mette à sonner. Il ne l'a pas chargé depuis des lustres. L'écran est devenu noir au moment où il tapait la réponse « Je vais être.... ». C'est vraiment pas de chance.

Spencer est obligé d'éviter un nombre indécent de personnes dans les couloirs pour un lundi matin. Il se tord en essayant de ne toucher personne tout en marchant rapidement pour ne pas perdre plus de temps, mais finit tout de même par bousculer une femme. Ses papiers tombent au sol et Spencer se sent obligé de les ramasser tout en pensant au nombre de bactéries qui se trouvent sur la moquette du bâtiment : il y a des taches, des miettes de chips, et finalement il lui fourre ses documents dans les bras sans même s'excuser avant de repartir.

Spencer arrive dans le bureau que Gideon occupe lorsqu'il vient enseigner à l'académie avec 32 minutes et 19 secondes de retard.

Il se casse un ongle en tournant la poignée avec panique, puis arrive dans la pièce en repérant immédiatement l'homme qui lit un dossier près de la fenêtre. Debout, derrière son bureau surchargé, ses lunettes sur le nez et une mine concentrée sur le front. Il relève la tête en le voyant, et avant même qu'un mot ne puisse s'échapper de sa bouche, Spencer s'excuse déjà :

— La batterie de mon téléphone portable est considérée comme presque neuve étant donné que je l'ai faite changer il y a deux mois et douze jours après l'avoir oublié dans le placard sous le lavabo de ma salle de bain qui a eu une fuite et bien heureusement je n'ai pas eu à dépenser plus d'argent pour un objet que je déteste car la seule partie qui ne fonctionnait plus était cette batterie, qui devrait tenir environ 31 jours en veille complète et presque 24 heures complètes si je l'utilise pour téléphoner en continu : je ne téléphone pas en continu alors d'après mes calculs la batterie faite de lithium-ion aurait dû me tenir presque 22 jours complets sauf qu'elle n'a tenu que 17 jours en s'éteignant dans mes mains ce matin et je devrais me rendre directement au siège de l'entreprise pour leur expliquer que la diminution des capacités de leur produit au cours des deux premiers mois d'utilisation est absolument....

Il inspire profondément, les yeux écarquillés, et sa bouche se ferme enfin. Gideon le regarde droit dans les yeux avec à la fois un sourire amusé et des sourcils haussés, et soudain Riley est assis sur le coin du bureau en remuant les jambes.

Spencer déglutit bruyamment.

— Je suppose que ça veut dire que tu es désolé d'être en retard ?

La mort entre tes bras || Spencer ReidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant