𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚎𝚝-𝚞𝚗

90 7 2
                                    

Bonne lecture !

____________________________

Spencer ne sait pas pourquoi Riley est là. Pourquoi, dans les moments comme ça, il ne se contente pas de le laisser seul.

Le garçon tremble de tous ses membres : ses joues sont pleines de larmes, ses cheveux se relèvent en épis, et il se tient debout dans un coin humide. Ses chaussettes, ses pieds sans chaussures, prennent l'eau et ça le fait trembler encore plus.

Ça n'a pas de sens. Ça n'a pas de sens car Riley est mort, Riley est un fantôme, Riley est le seul qui soit toujours resté avec lui. Et là, maintenant, alors que ça fait des jours qu'il ne l'a pas vu, il refuse de partir. Il accepte de trembler, de pleurer, simplement pour ne pas laisser Spencer seul.

Exactement comme avec Charles et Tobias Hankel. Exactement comme quand Spencer s'est placé entre des armes et un adolescent tueur en série. Exactement comme maintenant.

Le matin, avant de partir de son appartement, Spencer s'est regardé dans la glace. Il a mis du gel dans ses cheveux pour les ramener en arrière (sa maman lui a dit que ça lui allait bien lors de sa dernière visite), et a sorti une jolie cravate bleue avec sa chemise grise. Il s'est senti bien. Il s'est senti en contrôle : son salon était propre et rangé, il a nettoyé ses coussins, changé ses draps, nettoyé sa vaisselle.

Spencer est monté avec Emily dans une voiture, a discuté avec une femme de la police, et s'est rendu dans un ranch loin de la ville. Ils se sont fait passer pour des délégués de l'enfance maltraitée, ont pénétré dans cette secte sans éveiller de soupçon, et Spencer a honnêtement avoué à leur chef Cyrus que les panneaux installés devant les maisons pour l'énergie solaire l'ont impressionné.

Puis tout a dégénéré. Un conflit, un manque d'information : Emily et lui se sont tout simplement retrouvés bloqués à l'intérieur d'une secte, coincés entre un raid militaire apparemment déjà prévu et des hommes et des femmes prêts à en découdre et à les garder en otages. La chaleur étouffante, les coups de feu.

Riley est apparu à ce moment-là.

Après le premier raid, pendant la prise d'otage : tous bloqués dans l'église, assis sur des chaises en bois. Les civils ont pleuré, reniflé, prié leur Dieu que Cyrus invoquait pour tout et pour rien. Puis, tout à coup, la chaise vide à côté de Spencer n'a plus été si vide que ça et Riley lui a offert un sourire fragile.

Quelques heures plus tard, ils se sont retrouvés isolés.

— Lequel d'entre vous est un agent du FBI ?

Cyrus les regarde tour à tour, ouvre sa chemise pour dévoiler son arme, coincée entre son pantalon et son débardeur blanc, puis (bien évidemment) la pointe sur Spencer.

— Dieu me pardonnera pour ce que je m'apprête à faire.

Ils essayent de nier. Pendant de longues secondes. Puis, au moment où Cyrus a l'air prêt à lui tirer une balle dans la tête, Emily se désigne. Elle inspire, croise le regard de Spencer, puis s'exclame :

— Moi. C'est moi.

Le reste est tellement plus rapide : elle se fait attraper par les cheveux, laisse échapper un cri étranglé, puis son corps se fait traîner au sol. Une autre arme pointe Spencer, un homme s'écarte en lui conseillant de ne pas bouger, puis la porte se referme.

Il se retrouve seul, son souffle se bloque dans sa poitrine, et Riley commence à pleurer.

— Riley...

La mort entre tes bras || Spencer ReidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant