Chapitre 7

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Le noir. Juste le noir autour de toi. Cette nuit encore c'est le noir qui t'entoure. Tu n'arrives pas à trouver le sommeil, te tournant et te retournant dans ton lit, voyant les heures s'écouler et surtout ton temps de sommeil se raccourcir.

- Putain...

Ta tête tourne un peu alors que tu te lèves. Le manque de sommeil commence à se faire sentir. Tu prends ton téléphone pour t'éclairer et sors de ta chambre en te frottant les yeux. Tu descends à la cuisine pour prendre un verre d'eau. En haut des escaliers, ta lumière éclaire une silhouette et tu reconnais Bucky en train de manger au comptoir. Il se lève précipitamment en te voyant et tu t'avances en baillant.

- Tu dors pas ? 

Il te demande en commencer à ranger son repas.

- Bien vu Sherlock.

Il ne répond pas et tu montres les emballages sur la table.

- Tu peux continuer à manger ça me dérange pas.

- J'allais monter.

Tu plisses les yeux.

- Je te fais peur ou quoi ?

- Non.

- Alors reste. Ca me fout le cafard d'être seule et je vais pas dormir de la nuit donc bon.

- Toi non plus t'arrives pas à dormir.

- Je fais des insomnies et toi ?

- Cauchemars.

Tu hoches la tête et observes l'homme à coté de toi. Il faut dire qu'il est quand même impressionnant. Son visage aux traits anguleux, son bras en vibranium, son histoire douloureuse qui se lit sur sa peau et dans sa manière d'être, son âge: tout en lui est imposant. Etonnamment tu n'as pas peur, sa présence froide te rassure un peu. Tu as envie d'en savoir plus sur lui, de discuter avec lui, pas de l'éviter comme la plupart des gens. Tu as envie de voir ce qu'il se cache derrière ce silence et ces regards noirs. Tu veux savoir sa version de l'histoire, son ressenti. 

- Ca te rend pas triste cette solitude que tu entretiens parfois ?

- Non.

- A part répondre non tu fais quoi ?

Il hausse les épaules.

- Tu m'as demandé de rester. J'ai pas dis que j'allais parler.

- Avoue quand même que ça doit te peser d'être tout seul non ?

- Je préfère ça que des regards de peur ou de pitié.

- J'avoue. Mais parfois les gens n'ont ni pitié ni peur de toi.

- Je pense qu'il y a forcément un moment ou ils se sentent mal par rapport à moi. Même Steve. Je vois dans ses yeux que l'ancien Buck lui manque. A moi aussi.

Il passe une main sur son visage et évite ton regard avant de reprendre.

- J'essaie de faire des efforts en allant m'entrainer mais c'est tout ce que je peux faire. Les repas, les soirées tous ensemble...j'y arrive pas. Ca m'angoisse.

Tu poses une main sur son bras droit et il se crispe avant de s'écarter.

- Dans tous les cas, personne ne peut comprendre ce que j'ai vécu, personne ne peut m'aider. Et à quoi bon essayer alors qu'on ne peut rien y faire.

Il soupire, résigné. Le voir comme ça te fait mal au cœur.

- On peut peut-être pas te guérir complètement mais on peut t'aider. Je pourrais jamais comprendre t'as raison mais t'ouvrir aux autres ne peut pas te faire de mal.

- Peut-être. Mais je suis pas vraiment tenté d'essayer. Même te dire tout ça, ça me fait bizarre. J'ai peur...je sais pas...j'ai peur de m'attacher aux gens et qu'après ils disparaissent ou alors que ce soit moi. Je sais même pas pourquoi je te dis ça. 

Il passe à nouveau une main sur son visage et s'écarte.

- Je suis désolé...je...bonne nuit.

Avant que tu puisses dire un mot, il remonte dans sa chambre, te laissant seule dans la cuisine alors que tu te rappelles qu'à la base, tu étais venue pour un verre d'eau.

Everybody loves somebody somedayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant