Chapitre 11

706 44 15
                                    

Je restai plusieurs minutes sans réagir, mon cerveau s'était totalement arrêté de fonctionner dû au choc de voir Gally réveillé et non pas allongé, en sueur en train de crier à la mort. Ce ne fut que lorsqu'il prononça mon prénom d'une voix tremblante que je revenais à moi, et sans plus attendre, j'accourais vers lui pour le prendre dans mes bras, mon menton se posant sur le haut de sa tête, son front contre le haut de ma poitrine tandis que mes mains caressaient ses cheveux et que ses bras enroulaient ma taille pour me serrer un peu plus contre lui. Ma blessure saignait toujours, tâchant un peu ses cheveux châtains légèrement sales par le manque de soin, alors qu'une atmosphère calme et sereine planait autour de nous. Le soulagement qui s'était propagé dans mon corps m'avait fait un bien fou, tout ce que j'avais sur les épaules depuis plus d'une semaine était redescendu d'un coup. Nous restâmes dans cette position pendant plusieurs minutes, j'avais les yeux fermés, profitant un maximum de ce moment quand je sentis quelque chose glissé le long de ma poitrine, quelque chose d'humide et de chaud. Il pleurait. Gally pleurait dans mes bras. Mais je ne disais rien, je continuais de lui caresser les cheveux d'un geste tendre, n'ayant aucune envie de lui lancer une remarque comme à mon habitude. Il semblait si fragile, si mal en point qu'une boule se forma dans ma gorge. Puis enfin, il me relâcha doucement, passant ses mains sur ses yeux pour les essuyer du mieux qu'il pouvait mais ça ne faisait qu'aggraver la rougeur causée par les larmes. Je n'osai pas parler, ou plutôt, je ne savais pas quoi dire.

_Euh..hum...ça va ? Demandai-je d'une voix hésitante après mettre raclé la gorge.

_Oui, enfin je crois, commença-t-il avant de lever son visage vers moi, son regard terne me donna un pincement en coeur alors qu'il serrait ses deux mains l'un contre elles en prenant une inspiration. C'était affreux. Horrible. Insoutenable.

Je posai ma main intacte sur sa joue, caressant sa peau avec mon pouce, tentant le rassurer, lui faisant comprendre que tout était fini, qu'il était de nouveau au bloc avec sa famille avant de finalement passer ma main dans ses cheveux en lui souriant du mieux que je pouvais.

_Ne dis rien. Je vais appeler Alby et tu lui en parleras si tu le souhaites.

Puis je me reculai et me retournai pour prendre la serviette que j'avais fais tombé sur le sol pour enrouler ma main blessée autour de celle-ci, le sang coulant encore un peu de ma plaie. Je me dirigeai ensuite vers la porte de la ferme dans le but de sortir dehors quand le châtain m'interpella.

_Ne me laisse pas seul, s'il te plaît. Sa voix était suppliante et quand mon regard se posa sur lui, je pus voir de la peur dans son regard. Je... Je ne veux pas revivre ça.

_Tout est fini Gally, ça ne t'arrivera plus. Je me dépêche, ne t'inquiète pas. Je te ramène aussi à boire et à manger si Poêle-à-Frire a fini.

Sans attendre sa réponse, je descendis les escaliers lentement pour ne pas me faire mal à mon pied déjà bien abîmé et partis le plus vite possible en sautillant de temps en temps jusqu'à l'endroit où tous les blocards s'étaient réunis en attendant de manger. Je criai le prénom de mon meilleur ami, aussi fort que possible, faisant tourner tous les regards dans ma direction, des visages tantôt amusés ou surpris avant de finalement voir le chef. Je faisais des grands gestes avec les bras pour lui dire de venir, me donnant un air plutôt ridicule mais le message avait eu l'air d'être passé car il accourut vers moi, les sourcils froncés.

_T'as finis de gesticuler comme une idiote ? Et qu'est ce qui est arrivé à ta main ?! Me questionna le grand noir en observant ma main toujours bandée de la serviette.

_On s'en fiche de ma main, Gally s'est réveillé ! Déballai-je le plus vite possible tout continuant de bouger, impatiente. Mais dépêches toi d'aller le voir tocard ! Criai-je pour le faire devenir sur terre avant de lui tirer le bras pour le faire bouger, ce qu'il fit car il se mit à courir vers la ferme. Minho, tu peux aller chercher un verre d'eau dans les cuisines s'il te plaît ?

Le Labyrinthe MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant