Chapitre 16

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Le réveil fut très dur, un mal atroce me prenait la tête sûrement dû aux larmes que j'avais versé la veille. Minho m'avait laissé dormir un peu plus longtemps avant de venir au final m'appeler pour que je puisse au moins avoir le temps de manger quelque chose. Mais au final, je n'avais avalé qu'un simple verre de jus d'orange, j'avais comme une boule dans la gorge qui empêchait tout aliment de passer. Je m'étais ensuite préparée avec mes vêtements de coureur et avait préparé ma collation de midi avec Poêle-A-Frire qui tentait vainement de me faire rire. Mais non, rien ne pouvait me faire rire ou sourire, j'avais toujours ce trou béant dans la poitrine qui ne voulait pas partir, ce trou béant qui s'était formé à la seconde près où Newt avait prononcé ces mots. "Je ne veux plus être ton ami". Vous pouvez penser que ce n'est rien mais quand c'est une personne à qui on tient beaucoup qui nous dit cela, c'est douloureux. Et comparé à une douleur physique, la douleur mentale ne s'en va pas.

-Peut être qu'un jour j'oublierai, quoi que, je serai sûrement déjà morte dans ce foutu labyrinthe, marmonnai-je à moi-même en réajustant mon sac à dos.

-Qu'est ce que tu dis encore ? Demanda l'asiatique en s'approchant de moi, prêt à partir.

-Rien, je me parlai toute seule.

-C'est que tu deviens folle ma vieille, il se mit à rire à sa propre "blague".

Je le regardai, blasée avant de lever les yeux au ciel et me diriger vers les portes qui n'allaient pas tarder à s'ouvrir. Je plongeai ma main dans ma poche pour en sortir ma ventoline avant d'en prendre une bouffée et la ranger en espérant que Minho n'est rien vu. Je n'étais clairement pas d'humeur à parler aujourd'hui.

-Aujourd'hui c'est la section 6 donc chacun d'un côté d'accord ?

J'hochai vaguement la tête tout en regardant le camp derrière moi, il était calme, personne encore était levé à part le cuisinier, le chef, Minho et moi. Alors que le bruit infernal des portes qui s'ouvrent se fit entendre, je crus voir au loin la silhouette de Newt qui nous observait. Je voulais un peu m'avancer pour être sûre que ce soit bien lui mais le maton des coureurs me ramena à la dure réalité. Je ne perdis donc pas plus de temps et me mis à courir dans les interminables couloirs du labyrinthe. Ils me faisaient toujours aussi froid dans le dos.

La pause de midi était vite arrivée et heureusement car mon ventre n'avait cessé de grogner tout au long de la matinée. Je n'avais pas croisé Minho depuis que l'on s'était séparé, j'étais donc totalement seule, assise à même le sol, en tailleur avec un sandwish dans les mains. Les seuls bruits que l'on pouvait entendre venait de moi, croquant à pleine dent dans ma nourriture, reprenant appétit et force. Je finis rapidement de manger et me remis doucement en route, arrivant dans un endroit assez vaste du labyrinthe. Comparé à d'habitude, je n'étais pas bloquée entre plusieurs murs, là, il y avait un grand terrain vide. Je ne faisais que marcher, histoire de digérer un peu avant de reprendre la course, quand une forme m'interpella au loin. Méfiante et armée d'une machette, je m'approchai à pas de loup vers l'immense chose noir qui semblait ronde avant de me rendre compte, qu'en fait, c'était un griffeur. Je reculai au maximum, le bras tendu devant, l'arme dans la main, prête à me défendre contre une quelconque attaque mais rien ne se produisit. La bestiole semblait comme "éteinte", peut être n'avait elle plus de batterie ? Je ne savais quoi penser de cette situation et inconsciemment, je m'en approchais. La peur, bizarrement, n'était pas présente, c'était plutôt de la curiosité. Comment cela se faisait-il qu'une de ces bêtes soit morte au beau milieu du chemin ? Une fois bien devant, je me penchai vers l'immonde chose, qui, tout d'un coup, bougea violemment, me faisait sursauter instinctivement. Sans plus attendre, je pris mes jambes à mon cou pour m'enfuir le plus loin possible. Après cinq bonnes minutes de course, je m'arrêtai enfin contre un mur en béton et soufflai de soulagement.

-Bordel c'était quoi ça ? Grognai-je en sortant ma ventoline de ma poche pour en prendre une bouffée.

Je me penchais en avant dans le but de reprendre correctement ma respiration quand une douleur me lacéra le ventre. Je serrais les dents et passai une main sous mon haut pour ensuite le relever.

-Non... non non non !

Sur ma peau devenue soudainement blanche, on pouvait distinguer un trou large d'un centimètre et quelques petites veines violettes apparaître. Je venais de me faire piquer. Je m'effondrai au sol, les yeux brouillés par les larmes qui commençaient à glisser lentement le long de mes joues. Il fallait absolument que je rentre au bloc pour utiliser le remède qu'avait prit Gally. Ma tête se mit à tourner violemment avant de se cogner contre le sol froid du labyrinthe. Je me sentais mal et fatiguée mais je ne pouvais pas m'endormir, il fallait que je me relève et que je cours jusqu'à la ferme. Je serrai les dents et tentai vainement de me relever, au moins en position assise. La douleur était insupportable, chaque mouvements que je faisais relançait le mal. Après plusieurs minutes sans bouger, je décidai, avec toute la force que je pouvais utiliser, de me relever complètement. Mes jambes tremblaient ainsi que mes mains et ma vue était toujours trouble. Je posai un pied après l'autre, tout en m'appuyant sur le mur pour marcher du mieux que je pouvais. Je devais réellement faire pitié mais il fallait à tout prix que je rejoigne le camp, et au plus vite.

-Et bien Lily, tu rentres bien tôt ! S'exclama Gally en fronçant les sourcils alors que je pénétrai, dégoulinante de sueur, dans le bloc.

-Oui, je ne me sentais pas bien... Marmonnai-je faiblement en me dirigeant sans plus attendre vers les medjacks.

Je ne pouvais pas les prévenir que je m'étais faite piquer, cela créerait une panique inutile chez les blocards. Je devais les envoyer autre part le temps que je trouve le remède et que je me soigne.

-Jeff, Clint, je crois qu'il y a un tocard qui est tombé d'une échelle, inventai-je en poussant la porte de l'infirmerie.

-Merci de nous avoir prévenu, on y va de ce pas, fit Clint en laissant ce qu'il était en train de faire, c'est-à-dire le tri dans l'armoire.

Je lui lançai un faible sourire avant de me tourner vers Jeff qui lui, n'avait pas bouger.

-Tu ne le rejoins pas ?

-Est ce que ça va ? Demanda le métisse soudainement, ce qui me surprit beaucoup.

-Oui, bien sûr pourquoi ?

-Tu es rentrée bien tôt et tu es blanche comme un cachet.

-Je me sentais pas bien ce matin et tout à l'heure non plus donc j'ai décidé de rentrer plus tôt, rien de grave.

Il m'observa quelques secondes, me scannant de haut en bas avant de lâcher un soupir en prenant l'une des boites de premier soin.

-Prends un des médicaments qui sont dans la boite jaune, c'est pour douleur et fièvre.

Je le remerciai d'un signe de tête et une fois qu'il fut partit, je me pressai de fouiller dans les placards. Je ne mis pas longtemps, pour mon plus grand soulagement, à trouver la seringue teintée en bleu, qui pourrait me soigner. Je soulevai une nouvelle fois mon haut et observai en grimaçant la piqûre s'étendre. La bestiole m'avait touché à côté du nombril, mais des veines violettes remontaient presque jusqu'à ma poitrine. Sans plus attendre, je m'enfonçai, dans un gémissement, l'aiguille et m'injectai le produit. Je lâchai un nouveau râle en retirant le bout pointu de ma peau et cachai la seringue vide derrière l'un des lits sur lequel je me couchai. La fatigue avait peur totalement possession de mon corps et je ne pouvais résister à l'envie de dormir plus longtemps. J'espérais, au plus profond de moi, que le lendemain, les marques auraient disparu.


Le Labyrinthe MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant