Le Labyrinthe Mortel

Chapitre 3

Alors que je pénétrai dans la cabane pour finir mes croquis du labyrinthe que nous venions de commencer, je fus interpellée une nouvelle fois, agacée mais gardant un masque impassible, je pivotai sur ma droite pour me retrouver face à la carrure imposante d'Alby. 

J'ai toujours eu grand respect pour lui, il a été le premier et a passé un mois tout seul, chose que je n'aurais jamais pu endurer. De plus, c'est grâce à lui que nous avons une communauté si soudée et active, sans lui, je n'imagine même pas le chaos qu'il y aurait eu dans le bloc. Il a toujours été là pour moi, depuis le début, et j'espère qu'un jour je pourrai rembourser cette dette immense que j'ai envers lui.

-Oui, qui a-t-il ? Demandai-je en croisant les bras, comme à mon habitude.

-Que s'est-il passé avec Gally et le bleu ? Sa voix était grave et son ton me montrait attentivement que je ne devais pas lui mentir.

-Le nouveau, un peu trop curieux, comme nous tous au début, s'est un peu trop approché des portes et Gally, avec toute la délicatesse du monde, lui a montré que c'était pas possible, soupirai-je en tournant mon regard vers le grand châtain qui était en train d'attacher plusieurs grands morceaux de bois dans le but de faire une cabane.

-Je vois. C'est bien que tu ais calmé les choses avant que ça dégénère, fit-il en passant sa main dans mes cheveux bruns et lisses pour me les ébouriffer.

Je lâchai un râle de mécontentement avant de repousser sa main d'un coup de bras de me reculer en gonflant les joues, telle une enfant capricieuse. Alby lâcha un petit rire avant de repartir pour aller voir les différents travaux que faisaient les blocards, nous n'étions pas si nombreux que ça, mais le travail avait toujours été très excellent, tout le monde s'y mettait d'arrache-pied bien que les torcheurs râlaient jours après jours sur leurs tâches.

J'avais passé beaucoup de temps sur mon travail, les plans du labyrinthe évoluaient de plus en plus, ce qui me redonnait espoir sur le fait de pouvoir, un jour, trouver une sortie à cet enfer fait de pierre. Je m'étirai longuement, faisant craquer ma colonne vertébrale dans un râle de soulagement avant de me lever de mon pauvre siège pour sortir de la cabane en bois dans le but de manger. L'air frais de la fin d'après-midi me fit un bien fou, j'humai dans une grande inspiration, l'odeur du plat que nous avait concocté Frypan, appelé Poêle-à-Frire par les blocards. Je me dirigeai donc vers la cantine, où déjà plusieurs garçons étaient installés à parler de manière animée, plongeant la salle dans un grand vacarme. Mon regard parcourut la pièce avant de s'attarder sur une personne, assise à un table du fond, seule. Sans attendre, je m'avançai à grands pas vers l'emplacement avant de m'asseoir en face du blond qui regardait, d'un air vague et perdu, ses grandes mains salies de terre, suite à sa chute de toute à l'heure.

-Ca va le bleu ? Demandai-je en tentant de le faire revenir sur terre.

-Newt, répondit-il simplement, de sa voix légèrement rocailleuse.

Je n'avais pas bien compris le sens de ses paroles et lui demandai gentiment de répéter, ce qu'il fit, en levant ses yeux bruns vers moi.

-Je m'appelle Newt, c'est mon nom, je m'en souviens.

Suite à ces mots, un sourire se dessina sur mon visage, j'allais répondre quelque chose quand je sentis quelqu'un s'asseoir à côté de moi, sans grande délicatesse en posant son bras sur mes épaules. La douce odeur naturelle de l'inconnu mélangée à celle de la sueur vint titiller mes narines avant que je ne fronce le nez, légèrement dégoûtée. Je tournai ma tête sur la gauche pour tomber sur un visage aux traits asiatiques, sali par la terre et la transpiration, il n'en restait tout de même pas moins charmant avec son grand sourire et ses yeux noirs, étincellement de malice.

-Minho, tu aurais pu te laver avant de venir, tu sens mauvais, marmonnai-je en fronçant les sourcils d'un air désapprobateur.

-Mais quel accueil ! Alors que je viens de courir des kilomètres dans le labyrinthe pour t'apporter des plans que j'ai dessiné avec amour, la seule chose que tu me dis, c'est que je pues, ça me brise le coeur Lily, s'exclama le brun de façon théâtrale, le visage reflètent une fausse tristesse sans pour autant retirer son bras de mes épaules.

Je roulai des yeux avant de me retirer de son étreinte, reposant sa main à plat sur la table, lui montrant de ne plus refaire ça. Minho lâcha un fin rire avant de poser, enfin, ses yeux sur le nouveau qui regardait la scène sans rien dire, mais sur son visage, je vis de la surprise.

-Tu dois être le nouveau, je suis Minho, bienvenu au bloc, dit l'asiatique en tendant sa main vers Newt qui la prit en se présentant à son tour avant de froncer les sourcils, légèrement pertubé.

-Excuse moi mais, tu as bien dis que tu avais été dans le labyrinthe ? Le brun hocha la tête avant que le bleu tourne son visage vers moi, toujours aussi perdu. Tu ne m'as pas dis que nous n'avions pas le droit ?

Je lâchai un petit soupir, si il posait cette question, cela voulait dire que personne ne s'était occupé de lui pendant que je travaillais. Faut vraiment tout faire soit même ici, pensai-je.

-Si, je l'ai dis et c'est bien que tu l'ais retenu mais Minho est coureur, c'est son travail d'arpenter le labyrinthe pour ensuite me ramener des plans, expliquai-je calmement en passant une main dans mes cheveux bruns alors que les sourcils de Newt se fronçaient un peu plus, mais dans son regard, je vis autre chose à apparaître, comme de la détermination avant qu'il ne me réponde.

-Je veux être coureur.