Chapitre 8

765 43 6
                                    

Nous courions depuis déjà quelques heures dans les très nombreux couloirs du labyrinthe, et à ce que je pouvais voir, Newt suivait plutôt bien le rythme, même si son visage était légèrement humide de sueur par l'effort. Pour ma part, je sentais une brûlure au niveau de la poitrine à chaque inspiration, comme si l'on m'enfonçait une barre sortant tout droit du feu dans les poumons. Mais je ne disais rien, non, je ne faisais que grimacer quelques fois sous la douleur, je ne pouvais pas me montrer faible devant le nouveau. Qu'allait-il penser de moi après ? Et Alby ? Et Minho ? Je ne voulais pas parraître fragile aux yeux des blocards, être une fille était déjà suffisant, alors si on rajoutait ce problème là ! Seul Jeff connaissait mon secret, et si ça n'avait tenu qu'à moi, il ne l'aurait jamais su. Mais je n'avais pas eu le choix, ce jour-là et comme tous les autres jours, j'étais partie courir dans le labyrinthe, même si le matin, j'avais ressentis une douleur dans la poitrine dont je ne m'étais pas préoccupée. J'avais rapidement regretté ma décision, car après plusieurs minutes, je m'effondrais sur le sol, la respiration sifflante, la tête qui tournait et un blocard paniqué et inquiet à mes côtés. Celui-ci, qui s'appelait Isaac, il m'avait porté jusqu'à la ferme où Jeff m'avait prit en charge, calmant ma crise du mieux qu'il pouvait. Plus tard, il m'avait expliqué que j'avais des problèmes respiratoires, qu'il n'y avait aucun traitement et que le métier de coureuse était terminée pour moi, tout cela suite à un mauvais coup de froid mal guéri.

Nous nous arrêtâmes enfin pour boire un peu d'eau et manger un bout pendant une petite pause de dix minutes pour reprendre de l'énergie avant de recommencer notre exploration. Je décidai, pour calmer mes jambes douloureuses par le manque d'effort quotidien et le feu de mes poumons, de m'asseoir par terre, sur le sol froid et sale du labyrinthe tandis que Newt buvait dans sa bouteille à grandes gorgées.

-Lily, ça va ? Fit le bleu en refermant soigneusement sa gourde, les sourcils légèrement froncés en me dévisageant.

-Bien sûr, pourquoi cette question ? Répondis-je toujours autant essoufflée.

-Tu es toute rouge et tu respires très fort pour ne pas dire comme un ours.

Je détournai les yeux de son visage soucieux, pestant que je n'avais rien avant de me relever difficilement en m'étirant comme si je venais de me réveiller d'un long sommeil. Je jetai un coup d'oeil à la montre accrochée à mon poignet, nous venions de dépasser midi, encore sept heures à tenir dans cet enfer avant d'enfin revenir au bloc où m'attendait mon petit hamac. Je fis signe que nous repartions à Newt d'un mouvement de tête avant de me mettre à courir de nouveau, ravalant ma douleur pulmonaire qui revenait à la charge. Mais alors que je ne fermais que quelques secondes les yeux, toujours en courant, je sentis mes pieds se prendre dans quelque chose, quelque chose de long et emmêlé, du lierre. C'est au ralentis que je tombais à terre, dans un craquement sonore, venant de ma cheville droite, suivit de près par mon cri de douleur. J'atterrissais lourdement à plat ventre sur le sol que je venais de quitter il y a peu avant de me retourner sur le dos en prenant mon pied dans les mains, les larmes menaçant de rouler le long de mes joues.

-Oh non d'un tocard de plonk de... ! M'exclamai-je en serrant les dents, me balançant d'avant en arrière comme si cela allait arrêter la douleur.

-Lily, est ce que ça va ? Tu es blessée ? Demanda le blond en se précipitant à mes côtés.

-A ton avis espèce de tocard ? Je me suis cassée la cheville je crois ! Oh mon dieu j'ai tellement mal, je peux pas me lever ! Je commençai à vraiment paniquer et décidai de me coller le dos contre un des murs en reculant sur les fesses.

-Calme toi, je vais te porter jusqu'au bloc et..

-Non, non tu es trop fatigué pour réussir à me porter. Il faut..il faut que tu ailles chercher Gally, il faut que tu cours le plus vite possible jusqu'au bloc et que tu reviennes avec Gally. J'ai confiance en toi Newt, tu retrouveras la sortie facilement mais ne préviens pas Alby si tu le vois.

Il me regarda longuement, les sourcils un peu plus froncés que tout à l'heure, il commençait à ouvrir la bouche pour protester mais je le coupai rapidement.

-Tu m'as fais une promesse, rappelles toi, je lui lançais un regard dur avant de reprendre, une dernière chose, si jamais vous voyez que c'est trop tard et que vous ne m'avez toujours pas trouvé, rentrez. C'est un ordre, pas une supposition. Va s'y, ne perd pas de temps.

Il hésitait, ça se voyait dans ses yeux mais il se releva finalement, me lança un dernier regard et partit en courant rapidement en empruntant le chemin inverse. J'espérais au plus profond de mon coeur qu'ils réussissent tous les deux à me retrouver le plus vite. Je ne voulais pas rester seule ici, je ne voulais pas mourir, j'avais trop peur, tellement peur. Le silence et le froid du labyrinthe me donnaient des frissons, je sentais les sueurs coulées le long de mes tempes tandis que mon coeur s'accélérait. Je remontai ma jambe valide jusqu'à ma poitrine et enroulai mes bras autour pour me rassurer du mieux que je pouvais. Ma respiration me faisait de plus en plus souffrir, ma gorge me brûlait, mes poumons se serraient à chaque inspiration, je voulais tout simplement pleurer. S'il te plaît Newt, dépêches toi..


Le Labyrinthe MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant