Chapitre 7

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Le lendemain matin, alors que le soleil commençait à se lever, je me réveillai doucement, dans mon pauvre hamac où l'on m'avait déposé cette nuit. Sûrement Alby pensai-je immédiatement en ouvrant avec difficultés les yeux, m'étirant ensuite longuement dans un râle de fatigue avant de balancer mes jambes sur le côté pour poser mes pieds nus sur l'herbe froide et humide par la rosé matinal. Un frisson me parcourut tout le corps, étant assez sensible au froid avec ma peau fragile, et je décidai de remettre mes chaussettes et mes chaussures au plus vite avant de tomber malade. Après cela, je fis parcourir mon regard tout autour de moi, regardant la quasi totalité des blocards en train de dormir profondément, certains dans des positions parfois étranges. Quelques hamacs étaient vides, je reconnus sans difficulté pour avoir vécu ici très longtemps celui d'Alby, Minho, Poêle-A-Frire, Ben ainsi que Terence, ils étaient sûrement déjà tous à la cafétéria, en train de prendre leur petit déjeuné.

 Je ne mis pas bien longtemps à les rejoindre, les garçons étaient rassemblés dans une même table, chacun avec un verre de jus d'orange fraîchement pressé et avec un morceau de brioche. Je m'asseyais aux côtés de Minho et lui pris son morceau de pâtisserie des mains pour n'en faire qu'une bouchée. Celui-ci, n'ayant rien pu faire, ne fit que les gros yeux,ceux-ci toujours fixés sur sa main où avait été le morceau de nourriture maintenant au fond de mon estomac sous les rires des garçons qui n'avaient rien manqué à la scène.

-Lily, je te jure que si tu restes ici, deux secondes de plus, je t'assassine à coup de petite cuillère, lâcha enfin l'asiatique en tournant lentement sa tête vers moi, le regard noir.

Je déglutis bruyamment, quand Minho faisait ce regard, ça sentait vraiment le plonk. C'est donc rapidement que je pris un nouveau bout de brioche avant de repartir de la cantine aussi vite que j'étais venue pour ma sécurité. J'entendis, une fois dehors, les rires des tocards encore à l'intérieur, se moquant de moi et de mon faible courage. Je roulai des yeux avec un fin sourire collé au visage, amusée et heureuse d'entendre autre chose que des plaintes ou des hurlements résonner dans le bloc. Mes yeux pivotèrent vers les portes du labyrinthe, elles allaient bientôt s'ouvrir à mon plus grand malheur. 

Pas que je ne veuille pas sortir d'ici, bien au contraire, c'est mon souhait le plus cher, mais pour moi, passer cette entrée équivaut à se jeter dans la gueule du loup. Les deux vous dévore tout cru si vous n'en sortez pas à temps. Quel idée avait eu le bleu à vouloir devenir coureur aussi ! Tout en ayant cette pensée, je lâchai un soupire las et exaspéré tandis que je m'avançai vers le hamac de celui qui m'avait gâché une journée de travail pour la création d'une éventuelle maquette. Le blond dormait profondément, en position foetal dans son lit pour se tenir chaud, les tocards qui l'avaient installé ne lui avaient pas donné de couverture, et avait un visage apaisé et calme. Dommage que ça n'ai pas duré longtemps. Sans crier gare, je retournai son hamac d'un coup sec dans le but de le réveiller, pas de la meilleure manière, je suis d'accord mais très efficace car il lâcha un cri de surprise et de peur alors qu'il atterrissait le nez dans ses chaussures posées près de lui.

-Je t'attend dans dix minutes devant les portes avec les autres coureurs donc dépêches toi, tocard ! Fis-je d'une voix forte, ne lui laissant pas le temps de répliquer avant de tourner les talons pour partir.

Je passai rapidement à la réserve d'armes que nous avions conçues avant d'aller vers le lieu de rendez-vous, afin de prendre une machette pour me défendre contre un quelconque ennemi dans le labyrinthe...ou pour tuer le nouveau avec son idée stupide, on verra. Alors que j'enfilai un sac où avait été placé une gourde, des feuilles et un crayon ainsi que mon arme, je vis arriver Alby, de sa démarche droite et assurée.

-Je voulais te dire de faire attention à toi avant ton départ, dit-il en se plaçant face à moi alors que je serrais les lanières du sac pour plus de confort.

-Ce n'est pas la première fois que j'y vais, tu n'as pas à t'inquiéter, répliquai-je en gonflant les joues telle une enfant tandis que mon meilleur ami levait les yeux au ciel, blasé.

-Reviens juste en vie, d'accord ? Finit-il par lâcher avant de poser un baiser sur mon front pour ensuite repartir, allant sûrement dire deux-trois mots aux coureurs.

Je le suivais du regard, repensant à ses précédentes paroles. Bien sûr que j'allai revenir vivante, plus vite qu'il ne le pensait ! J'avais été pendant une époque coureuse, je connaissais le labyrinthe autant que Minho, alors il n'avait pas de soucis à se faire pour ça. Il devait plutôt penser au nouveau qui allait jouer avec sa vie en entrant là-dedans.

Quand je fus enfin arrivée devant les portes, je vis que j'étais la dernière qu'il attendait, même le nouveau était là, regardant avec impatience les portes du labyrinthe qui commençaient à s'ouvrir dans un grand vacarme.

-Cache ta joie Lily, me lança Ben en voyant mon visage qui ne montrait aucun enthousiasme.

Pour toute réponse, je lui décrochai mon majeur, ce qui le fit rire avant de reporter son attention sur la source de tout ce bruit. Pour ma part, je m'avançai vers le blond qui se balançait d'une jambe à l'autre, l'air nerveux et excité à l'idée de pouvoir découvrir ce que cachaient ces grands murs de béton. Je posai ma main sur son épaule, arrêtant son petit manège alors que les trois autres garçons commençaient déjà à partir chacun leur tour.

-Je vais t'imposer deux conditions Newt et tu dois me jurer de les respecter, commençai-je avant de poursuivre. La première, c'est que tu ne me quittes pas des yeux, je te veux toujours près de moi, n'essayes donc pas de faire ton héros et de partir de ton côté, à moins que tu ne veuilles mourir. Et la deuxième, tu dois obéir à tout ce que je te dis. Vraiment tout. Si je te dis de courir de toutes tes forces, même si tu es fatigué, tu dois le faire, pour notre survie à tous les deux. Compris ?

Je tournai mon visage vers le sien, avant de lui donner une tape dans le dos, le faisant sortir de ses pensées tandis que je me mettais à courir dans le long couloir qui n'avait pas bougé depuis un an.

-Dépêches toi le nouveau, on a pas de temps à perdre ! Criai-je pivotant légèrement sur le côté pour le voir enfin courir à ma poursuite.

Cette journée allait être longue, très longue.


Le Labyrinthe MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant