L'Éternité d'Une Seconde

Ch 47: Les lanternes du Printemps

Le signal fut donné et la course commença. Les finalistes filèrent aussi vite que l'éclair et disparurent d'un point à l'autre, donnant du mal aux spectateurs à les suivre des yeux. Heureusement, les commentateurs ne rataient rien des événements.

« Prenant la tête de la course, le jeune Wang Xiao, sur une magnifique épée qu'il vient aujourd'hui même de remporter au Sanctuaire des Âmes ! Le plus jeune disciple est fougueux et impétueux, il ne lâche rien ! Il est suivi de près par le favori qui peine un peu à le suivre. Est-ce la fin de son parcours sans faute jusqu'ici ? Une série de six victoires d'affilées, remportés haut la main ! Est-ce que Qian Jingliu, le Tigre Ailé, va remporter sa septième victoire ou est-ce la fin de son règne ? En troisième position, Fang Gu l'intrépide disciple qui participe pour la troisième fois... »

Dans les gradins, Xing Xiaomin s'écria admirative.

« Il est extraordinaire Wang Xiao ! Qui aurait cru qu'il avait cela en lui !?
— J'ai toujours dit qu'il est meilleur que moi ! Il aura la victoire, Xing Xiaomin ! C'est lui qui va gagner ! » répliqua Yuan Sunjie en entonnant le chant pour encourager Wang Xiao.

Wang Xiao passa le premier tour en tête, puis le deuxième tour et soudain la dernière ligne droite arriva plus vite qu'ils ne l'espérèrent. Les trois premiers participants volaient côte à côte à présent. Les cœurs dans les gradins étaient au bord du gouffre, s'accrochant aux falaises. Qian Jingliu se rapprochait dangereusement de Wang Xiao, de plus en plus vite et de plus en plus près, quand soudain :

« VICTOIRE !!!!!!!!!!! » s'éleva, partout sur le volcan !

Les fleurs et les gradins braillèrent d'une même voix :

« VICTOIRE DE WANG XIAO !!! »

Yuan Sunjie et les supporters bondirent en sautant dans les tribunes, criant son nom en héros. Wang Xiao avait gagné !

Ce jeune prodige avait remporté la course, contre toute attente, alors que presque personne n'y avait cru et ne le connaissait pas. Ceux qui avaient parié sur lui sautèrent encore plus fort de joie que les autres, car les gains étaient monstrueux ! Très peu avaient parié sur le jeune challenger et les profits se révélèrent faramineux, faisant même Ren Jin pleurer de joie ou peut-être de choc.

Wang Xiao, de son côté, alla récolter les honneurs. On le couronna de fleurs et il reçut une belle médaille des mains de la ravissante princesse Qian Xiuying, sous les applaudissements de la foule. Il en bégayait de joie, tant son bonheur était intense, qu'il en perdit la parole devant la princesse.

« Xing Xiaomin, on se voit plus tard au banquet ! » Yuan Sunjie profita de l'instant où il partit récupérer ses gains pour s'éclipser loin de sa grappe, puis, fila retrouver ses amis.

Il était déjà l'heure du singe* et un énorme banquet avait été installé pour les membres de la secte, les invités et les habitants. Tous étaient conviés. Ying Luo étant de service pour superviser les apprentis qui aidaient les serviteurs, et qui n'avait rien raté de la victoire de son ami, courait partout en souriant en permanence. Yuan Sunjie le salua de loin et ils se firent des gestes de bras pour célébrer la victoire d'un des leurs. Devant le laisser travailler, Yuan Sunjie se dirigea vers la table réservée aux nouveaux disciples où il espérait retrouver Wang Xiao plus tard.

On l'installa près de Wan Meigui et aussitôt, une autre fille du nom de Ling Chunling vint s'asseoir à sa gauche, au grand dam de Xing Xiaomin, qui pourtant cette fois, haussa simplement les épaules au lieu de se mettre en colère. Quand les convives furent attablés, les deux dirigeants, Zhu Yazhu et Shen Shuwen, firent un beau discours de bienvenue, acclamèrent la victoire de Wang Xiao, saluèrent la bravoure des coureurs et déclarèrent le banquet annuel ouvert pour célébrer la Fête des Lanternes. Au grand regret de Yuan Sunjie, le vainqueur fut attablé à la table d'honneur, et lui, passa le reste du repas auprès des autres condisciples. Yuan Sunjie était si affamé qu'il se jeta sur la nourriture et mangea jusqu'à deux fois plus que d'habitude. L'atmosphère était joviale, c'était le temps de la fête, en ce jour, le silence pendant le repas était brisé et toléré.