Ch 50 : À la tanière des tigres

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« Quel têtu !  Est-ce qu'il est à cet âge idiot, où il veut faire l'inverse de ce que disent les adultes ?  C'est le cours naturel à son âge, mais ah... !   Qian Jingliu a toujours fait preuve d'une grande maturité, il a toujours été rationnel, même enfant, alors pourquoi prend-il des décisions aussi impulsives et irréfléchies à ce point ?  Ne vous a-t-il rien dit pendant votre visite ?
Shifu... il...
— Qu'y a-t-il ?   Parlez ! pressa la voix angoissée de Shen Shuwen.
Shifu, cette décision... je ne crois pas qu'elle soit impulsive...
— Pourquoi dites-vous cela ?  
— Le matin après la Fête des Lanternes, quand il repartait pour Yelang et qu'il me faisait ses adieux, je lui ai demandé pourquoi il devait rentrer aussi tôt et... laisser la princesse Huang au Mont Zhu, ajouta-il en rougissant. Et... Il m'a dit...
— ...Yaling !
— Il m'a dit qu'il partait d'urgence pour vérifier une hypothèse, qu'il devait vite réfléchir à résoudre sa quête de toujours qui était devenue plus compliquée et qu'il devait trouver un moyen de protéger son soleil du regard des autres..., avoua-t-il finalement au chef de secte. J'ai pensé qu'une situation grave était survenue à la Tour d'Eau, quémandant sa présence immédiate... En vérité, je ne me suis pas inquiété.  Il a toujours été..., mais ce qu'il voulut dire resta coincé derrière ses dents cette fois. ...Enfin, vers la fin de l'été, la princesse Qian m'a écrit pour me dire qu'elle s'inquiétait pour son frère et elle m'a demandé de venir.
— C'était pour cela que vous étiez parti à Yelang dans la précipitation en laissant la princesse Huang seule ici jusqu'à la fin de son séjour ?  J'ai cru que vous vous étiez disputé avec elle. Elle semblait si en colère quand je l'ai croisé à mon retour.
—  J'aurais aimé l'emmener avec moi, j'y ai pensé !  Je sais qu'elle a beaucoup d'affection pour Qian Ling et qu'elle aurait voulu passer du temps auprès de la princesse Qian... Mais elle devait bientôt rentrer au Croissant d'Oasis et l'emmener avec moi à Yelang l'aurait épuisé inutilement.  Pour rentrer chez elle, elle aurait dû traverser la moitié du pays en calèche et à cheval afin de rejoindre le désert, alors qu'ici, au moins, le trajet sera plus rapide et moins fatiguant pour elle en voyageant par la mer.  Je sais qu'elle m'en veut encore parce que je ne lui ai pas dit que je partais là-bas...
—  Yaling... Venez-en au fait. »

Une toux creuse résonna et la voix de Zhu Yaling se fit à nouveau entendre.

«La princesse Qian m'a confié que depuis son retour du Mont Zhu, Qian Jingliu agit étrangement.  Dès son arrivée, il est parti directement à son lit et il n'a pas quitté sa chambre pendant trois jours.  Elle a cru d'abord qu'il était tombé malade.  Elle lui rendait visite quotidiennement pour s'occuper de lui et elle le trouvait soit demeurant complètement plongé dans le noir à tourner en rond comme une bête en cage, ou à rester allongé toute la journée dans son lit.
—  Était-il vraiment malade ?
—  Elle n'en est pas sûre encore à ce jour.  Après ces trois jours, il a repris son visage de tous les jours et il s'est mis à s'occuper des orchidées auprès de son père et à s'enfermer dans son atelier.
— Qian Jingliu n'est jamais tombé malade une seule fois ! s'exclama le chef de secte.  Savent-ils ce qui l'a attrapé ?
— J'ai posé la même question. La princesse Qian m'a dit qu'il lui donnait le sentiment d'être consumé par quelque chose.  Il avait perdu l'appétit et ne mangeait plus, il passait son temps soit à dormir, soit à travailler en brûlant les jours après les nuits dans son atelier.  Elle a même précisé qu'il avait cessé de prendre du travail pendant un mois entier, qu'il ne répondait à aucune demande, même ceux des cours royales, et qu'il n'acceptait plus de nouvelles commandes ! Finalement, il a fini par rompre la promesse de mariage... Sa sœur l'a questionné et elle a enfin réussi à lui faire dire qu'il avait effectivement un problème qu'il disait résoudre. 
— Avez-vous appris plus ?
— Vous le connaissez.  C'est tout ce qu'elle a pu en tirer de lui et je n'ai guerre mieux réussi.  Il est resté secret... »

L'Éternité d'Une SecondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant