Ch 64 : Je me lève, enfin. Si le monde savait, il le craindrait.

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Yuan Sunjie s'accroupit sur ses talons, il toucha le sol des doigts et intima l'ordre :
« Je ressens cette terre en dessous de moi. Qu'elle les empêche de quitter cette montagne. »

La montagne trembla. Un sourd grondement s'éleva avant que le sol ne se disloquât et ne plongea en un infime instant dans un trou béant. Il commanda et le chaos obéit. Insufflant son qi dans la terre, rapidement de la fumée ne tarda pas à s'élever du gouffre, puis une lumière rougeoyante se mit à irradier du fond de la crevasse qui encerclait la montagne et la plaine. De la lave brûlante, épaisse comme une bouillasse des enfers, remonta lentement, empêchant toute fuite et assurant à Yuan Sunjie, sa vengeance complète.

Quand l'adolescent se releva, les hommes armés qui l'avait encerclé juste avant, tombèrent morts, l'un après l'autre à ses pieds, le souffle coupé et la gorge tranchée par les poignards volants. Ils s'écroulèrent comme le bourgeon d'une rose qui éclot et se fane. Autour de lui, les rires se changèrent en cris de surprise et d'effroi.

Des flèches furent décochées, or, aucune ne l'atteignit. Ses doubles anneaux de feu apparurent instinctivement pour le protéger, tournant autour de lui en formant des X. Yuan Sunjie sortit Hundun de son fourreau et se mit à trancher dans tout ce qui bougeait. Il s'élança léger tel un souffle de vent sur les cultivateurs armés et les attaqua avec une série de coups précis devant lui, sauta une fois à gauche, puis à droite, maîtrisant parfaitement la technique du 'Fil de la Déesse' que lui avait appris Shi Chang. Sans pitié.

Dans la vaste plaine et le ventre de la montagne, des cris déchirants à glacer le sang et les os entachèrent l'étreinte calme de la nuit. Des corps enflammés couraient partout dans tous les sens en semant le chaos et la panique. Des cris étouffés, se noyant dans le sang, tentaient de s'échapper des gorges tranchées que les bandits tenaient avec des mains maculées de leur sang.

Yuan Sunjie était agile, vif et aussi rapide que la femme dragonne. Ses yeux brillaient dans la nuit comme deux brasiers. Chaque coup était porté sans pitié.

« Un monstre ! C'est un monstre ! » criaient les voix autour de lui.

Il grimpa sur Hundun, quand un poignard enflammé s'approcha de son visage et vola un instant près de lui. La petite chose avait trouvé leur chef et guida Yuan Sunjie. Sous ses pieds, des corps calcinés gisaient dans les flammes se délectant de leurs chairs et les incinéraient en même temps. Ni l'eau, ni le sable que quelques-uns encore en vie tentaient d'utiliser, n'eurent un quelconque effet. En peu de temps, leurs cadavres tombaient en poussières.

Les autres poignards filaient à l'affût de ceux qui tentaient de fuir ou de se tapir. Les poignards virevoltaient comme des oiseaux de proie en plein exercice de chasse, allant jusque dans les cavernes pour aller débusquer ceux qui tentaient d'y trouver refuge avec les rats. Aucune fuite ne fut permise. Ces couteaux étaient ses yeux et ses faucons de traque.

Lorsqu'il aperçut un groupe d'hommes qui tentaient de décocher des flèches vers lui, Yuan Sunjie poussa un souffle de dragon dans leur direction. Piégés, ces hommes hurlèrent d'agonie en se transformant en torches humaines. Certains, plus malins, se roulèrent par terre pour tenter d'éteindre le feu, hélas, la morsure de ces flammes éternelles dévorait la chair et calcinait les os. Sans pitié.

En peu de temps, Yuan Sunjie arriva devant le chef qui se trouvait dans sa grotte et se morfondait de terreur, tombé au sol sur ses arrières, au fond d'un trou de montagne aménagé pour en faire une pièce à vivre. Le voilà, il était là.

'Lame Volante', Lo Bu.

Contrairement à Pan Jingcao ou à Sui Da, Lame Volante était un artiste martial assez doué et on pouvait le qualifier de fort. Dans sa jeunesse, Lo Bu était même classé parmi les dix meilleurs experts en arts martiaux, avant qu'il ne devienne trop imbu de sa personne et n'utilise sa force pour faire plier les autres à ses moindres désirs. Quand, à vingt ans, lors d'un rassemblement d'experts, ce paysan d'un petit village perdu fit une entrée fracassante en frappant le champion de l'époque, d'un côté du ring à l'autre jusqu'à l'envoyer dans le coma, peu de personnes osèrent le regarder de haut après ça.

L'Éternité d'Une SecondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant