Aujourd'hui je vous propose mon avis un peu détaillé sur le roman que je viens de finir, je sais pas trop si le concept vous parle, mais faisons ça !
Score :
2/5 ●●○○○On allait partir en vacances, alors je cherchais une petite bouquinerie d'où on pourrait sortir un ou deux romans à se mettre sous la dent.
On en trouve une au Sablon, le gars est sympa, quoiqu'un peu envahissant et il ne porte pas son masque. M'enfin, malheureusement ça ne manque pas. Je cherche et trouve ce livre.
Chat bleu, chat noir. Le résumé m'indique qu'il s'agit visiblement d'un livre assez historique, où prennent place des personnages féminins. Ce que j'adore.
Le livre se découpe en deux grandes parties, Chat Bleu, et Chat Noir. En entendant parler de cabaret et de théâtre, je commence à avoir une attente : je pense que l'auteur veut me raconter l'histoire de la naissance du Chat Noir, ô combien célèbre café de Paris.
Spoiler : je suis restée sur ma faim. Et pas que en ce qui concerne le sombre félin.
L'écriture apparaît dès le début comme inutilement ampoulée. C'est grammaticalement juste, mais parfois l'auteur en fait trop ; jusqu'à provoquer des pléonasmes.
Sur le fond, la première partie est volontairement moralement ambiguë. Nous sommes au début des années 30, et l'auteur ne se gêne pas pour utiliser le n-word. Il nous présente aussi un personnage d'extrême-droite, sur lequel le seul qui critique est le personnage d'extrême-gauche. Ce sur quoi l'héroïne envoie chier le gauchiste pour rester avec son droitiste (le gauchiste étant son ex mari et le droitiste son amant).
En plus d'être moralement ambiguë, l'évolution du personnage principal est peu marquée. Elle passe de danseuse maladroite à actrice à succès en un clin d'œil, et par de multiples rebondissements romanesques. Tout le monde la soutien, tout le monde est gentil, son ancien employeur qui l'a virée accepte de la ravoir et lui donne la direction de son cabaret avec carte blanche ! On ne peut pas y croire, tout va trop vite, aucun personnage n'est noir.
Sauf le personnage d'extrême-droite. L'auteur prend quand même une position beaucoup plus claire à son sujet à la fin du Chat Bleu : il commet un attentat contre l'héroïne et son nouvel amant.
Auquel ils survivent tous les deux, on l'apprend au début du livre Chat Noir. À partir de là, j'avais en quelque sorte exclu la possibilité de mourir pour les personnages principaux. Ça allait arriver, rassurez-vous.
Si Chat Bleu fait surtout maladroit dans son développement, Chat Noir fait maladroit dans le développement, dans l'écriture, et dans la réalité historique.
Pleine Seconde Guerre Mondiale, je ne doute pas que les exemples généraux qui sont décrits au fur et à mesure de l'histoire ne sont pas cohérents avec la réalité. En revanche, les réactions des personnages sont, au mieux, ridicules, au pire, ignobles.
Exemple.
Un des personnages est un juif polonais connu, il a déjà été arrêté, il se retrouve dans un petit appart avec la femme qu'il aime, sa machine à écrire, il peut parler, faire autant de bruits qu'il veut, il reçoit la visite de plusieurs personnes par jour, les autres se plient en quatre pour qu'il ait assez à manger, et il râle parce qu'il n'a pas de cigarette de bonne qualité. Il commence à sortir, se mettre en danger, jusqu'à sauver une femme et une jeune fille et se faire arrêter à leur place. Héroïque. Mais quand on sait combien d'année Anne Frank, un exemple parmi tant d'autres, est restée coincée dans le silence le plus total, avec beaucoup de gens aussi coincés qu'elle... C'est indécent à mes yeux.
Et tous les personnages réagissent comme ça. Plutôt que de faire de petites actions à leur échelle, ils veulent sauver le monde. Et le pire, c'est qu'ils mettent la vie de leurs amis en jeu pour y parvenir. À la fin, il ne reste que les trois personnages principaux en vie ! La mort des autres devrait être émouvante, mais tout est tellement théâtrale que même celle de personnages auxquels j'étais attachée ne m'a pas touchée.
Un élément très bien vu est gâché aussi : les personnages ont des façons de parler très différentes. L'héroïne a un parlé très franc, un peu campagnard... Sauf que le vocabulaire casse ça. L'héroïne dit à un moment qu'un personnage (auquel elle ne parle jamais) "a une attache". Il y a plein de façon d'exprimer cette idée, mais le personnage en question se défend en utilisant exactement la même expression, sans que le premier personnage lui ait parlé ; et alors qu'il est supposé ne pas parler impeccablement français.
Et il y a plein d'exemples comme ça ; les personnages sont censés avoir des façons de parler bien différenciées, mais au final ils ont tous le même vocabulaire. Ce qui fait très "erreur de débutant".
Vers la fin, il y a également une faute de frappe, et deux prénoms ont été échangés (on parle du nom d'une femme morte quelques jours plus tôt échangés avec le nom d'un homme bien en vie. Le genre d'erreur qui se manque difficilement).
Et la fin n'a juste aucun sens. Ils auraient arrêté trois pages plus tôt, ça aurait pu fonctionner. Mais la finalité, la dernière phrase, renvoie à une thématique qui n'est jamais exprimée ailleurs dans le roman. De façon générale, les thématiques sont floues. Et incohérentes d'une partie à l'autre.
Bref, deux étoiles pour ce livre, ce n'est pas un fiasco total, et je l'ai d'ailleurs fini, mais on est clairement sur un livre qui fait amateur, mal organisé, incomplet, trop rapide dans sa progression et inutilement ampoulé.
***
Voilà, j'espère que ça vous a plu ! N'hésitez pas si vous appréciez ce format à me le faire savoir. Je sais que c'est pas non plus le livre le plus intéressant pour faire ça, on va s'attaquer à des éléments plus dignes d'analyse (ça se dit, ça ?) Et si vous suivez les bouillons de culture, je vous invite à me demander une critique plus complète d'un livre que j'y aurais mentionné ^^
Et puis bah à la prochaine !
Chloé 🌿🌻🍄
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