Chapitre Quarante

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Sebastian

Sebastian releva les yeux de son écran en soupirant. Isia semblait avoir reçu son SMS mais ne lui avait toujours pas répondu. Sa mère, Georgeta, lui lança un regard en coin, tout en restant concentrée sur sa conduite. Grande et blonde, elle avait les mêmes yeux que lui, ainsi que sa joie de vivre inconditionnelle.

Georgeta : Dis donc, tu n'es pas censé être de bonne humeur pour ton anniversaire ? Quelque chose te contrarie on dirait.

Il se tourna vers elle, ne pouvant retenir un rire.

Sebastian : Non, tout va bien. Dis moi plutôt, tu m'emmènes où comme ça ?

Georgeta évita la question en lui tapotant gentiment le dos de la main et désigna son portable ; montrant qu'il n'allait pas s'en tirer comme ça.

Georgeta : Qu'est-ce qui te préoccupe ?

Sebastian : Rien de bien méchant. Isi ne m'a pas encore répondu, et ça ne lui ressemble pas d'autant plus qu'elle ne travaillait pas aujourd'hui.

Sa mère eut un sourire malicieux, que Sebastian ne savait pas comment traduire. Elle observa la route sans rien dire pendant quelques minutes, semblant réfléchir à quoi lui répondre. Puis, elle reprit la parole.

Georgeta : Elle est certainement occupée ailleurs ; elle te répondra quand elle aura un peu de temps. Ne t'inquiète pas.

Sebastian : Je ne m'inquiète pas. Même si elle est parfois capable de choses qui semble improbable et en sortir avec des bleus et des entorses.

Sa remarque fit éclater de rire sa mère.

Georgeta (toujours en riant) : J'ai hâte de la rencontrer, cette petite !

Sebastian : J'ai hâte aussi ! Je suis sûr que vous allez bien vous entendre.

Georgeta : Si tu l'aimes autant, je ne peux que bien m'entendre avec elle.

Il sourit à sa phrase et prit la main libre de sa mère.

Sebastian : Tu es géniale, merci beaucoup Mom.

Elle lui renvoya un sourire plein d'amour, et profita de s'arrêter à un stop pour embrasser son fils sur la joue.

Georgeta : J'ai cru que je t'avais perdu pour de bon, cette nuit-là. Je suis tellement heureuse que tu sois là, avec nous aujourd'hui.

Elle faisait référence à son week-end à Paris, lors de l'attentat. Puisqu'il avait été inconscient dès la première bombe, il n'avait eu presqu'aucune séquelle psychologique ; contrairement à Isi qui faisait encore des cauchemars. Dès qu'il avait pu récupérer un téléphone, il avait appelé sa mère pour la rassurer, même s'il savait qu'elle avait déjà été mise au courant par les médias qu'il était en vie.

Sebastian : J'ai eu beaucoup de chance, ce qui n'a pas été le cas de tout le monde, malheureusement...

Georgeta : C'est vrai... D'ailleurs, Isi va mieux ? Tu m'avais dit que l'attentat l'avait beaucoup affecté.

Sebastian : Eh bien, quand je suis reparti pour NY, elle faisait encore des cauchemars. Depuis, elle n'en parle pas trop, mais je pense qu'elle en fait encore de temps en temps. Je n'ose pas trop remuer le couteau dans la plaie en lui posant des tonnes de questions.

Georgeta : Le temps la guérira. Tu ne peux qu'être à côté d'elle et la soutenir autant que tu le peux.

Sebastian hocha la tête en silence. Sa mère lui tenait toujours la main, et ils restèrent ainsi quelques minutes, profitant du soleil qui réchauffait l'intérieur de la voiture. Si c'était agréable ce matin, l'après-midi allait s'annoncer beaucoup plus chaud et étouffant.

Love & Fashion [TOME 1] {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant