Louve [Fanfiction Twilight]

Chapitre 24

Mon triomphe tenait à un poil.

Littéralement.

J'avais retrouvé un poil, un unique poil sombre tombé au sol, à l'écart, dont l'odeur n'était définitivement pas celle des nôtres, ni celle d'un loup sauvage. C'était une odeur mixte, hybride, inconnue... Ou presque. J'étais quasiment certaine qu'il s'agissait de la même effluve que celle que j'avais cru percevoir lors de notre mission de reconnaissance avec Seth, mais un doute subsistait.

Devant ma trouvaille, Sam n'avait pas tenu plus longtemps : Il avait désiré, lui aussi, se rendre sur place, et renifler lui-même les quelques odeurs qui arrivaient à se détacher péniblement de la senteur suffocante des vampires et de celle du sang. Cela avait été un branle-bas de combat dans sa tête, associé à une explosion de fierté envers moi que j'avais savouré, mais c'était Sam, et il avait bien vite bridé ses émotions pour agir efficacement : Il avait rappelé quelques membres de la meute pour effectuer des rondes tandis qu'il me rejoignait – Paul avait largement exprimé son mécontentement d'être détourné de son repas, bien qu'ils étaient tous attablés chez Emily depuis des heures déjà lorsque Sam les avait rappelés -, chargé un autre de vérifier si tout allait bien pour Jacob et Seth, tout en informant les Cullens de notre avancée, puis il était passé chez lui pour embrasser Emily, tenir au courant les membres du conseil, et enfin il s'était mis en route pour me rejoindre.

Là, mon esprit grouillait de voix et de pensées. Voilà ce dont j'avais l'habitude. J'avais été soulagée de constater que Joshua ne faisait pas parti des loups affectés aux rondes, et qu'il ne s'était pas transformé pour autant. J'aurais eu droit à des louanges sans fin de la part du jeune garçon, à son admiration béate et sans limite.

Bien entendu, j'avais été chargée d'une mission d'une importance capitale : Monter la garde au niveau du poil. Voilà qui était bien moins excitant que de courir à perdre haleine à travers la forêt, ou enquêter autour d'une scène de meurtre en mettant à disposition tous mes sens, et Paul n'avait pu s'empêcher quelques moqueries, mais je les avais facilement balayées : Je le sentais impressionné, malgré lui, que j'ai pu mettre la truffe sur quelque chose qu'ils avaient tous manqué.

Lorsque Sam était enfin arrivé, il avait confirmé l'évidence : Non, l'odeur n'était pas celle d'un Quileute, et non, ce n'était pas celle d'un loup sauvage, pourtant, oui, il y avait une caractéristique lupine, on ne pouvait s'y tromper.

Peut-être que ce sont des Modificateurs, mais qui se transforment en chien, avait lancé Paul, moqueur. Imaginez, des caniches géants !

Tu as déjà senti un caniche ? Avais-je répliqué. Des chiens-loups géants, pourquoi pas, mais un caniche ?

Pour ce qu'on en sait, ça pourrait très bien être un chihuahua, avait renchéri Quil, qui s'était tenu en retrait jusque là.

Un chihuahua géant, est-ce que ce ne serait pas un oxymore ?

Un quoi ??

Oh, laissez tomber.

J'avais gémi, exaspérée. Bande d'indiens empotés et incultes. Après ça, je n'avais plus essayé de participer à la conversation, ni à l'échange de plaisanteries.

Ils étaient tous très fans de mon hypothèse, à savoir que les meurtres étaient perpétrés par un Modificateur venant d'une autre tribu que la notre, les Quileutes. Pour tout le monde, cela faisait sens. Je savais que Billy et le vieux Quil considéraient l'idée comme saugrenue : Ils étaient encore profondément attachés aux légendes, or les légendes ne mentionnaient pas l'existence d'autres tribus, aux alentours de la nôtre, qui auraient développé les mêmes aptitudes que nous.