Chapitre 42

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- En fait, a dit Seth, soudain plus sérieux, Carlisle pense que c'est une enfant de la lune... Une vraie loup-garou.

L'information a mis un temps avant d'être traitée par mon cerveau. Hein ???? me répétaient mes neurones. J'avais la sensation qu'une petite fenêtre « Attention ! Error 404 » s'était ouverte dans ma tête. Ce n'était pas logique. Il me semblait pourtant que cette hypothèse avait été écartée depuis longtemps. Nous l'aurions remarqué, si les attaques suivaient une logique, si elles suivaient les cycles de pleine lune. Ou alors, avions-nous affaire à une créature capable d'attaquer aussi sauvagement même lorsqu'elle n'était pas transformée ? L'idée était terrifiante.

Seth a remarqué mon air perdu. Je devais avoir le regard vide et hagard.

- Ouais, je sais, j'ai pas tout compris non plus, a-t-il commenté. « Mais Carlisle dit que c'est ce qui concorde le plus, pour le moment. »

J'ai réfléchis. Que savais-je des enfants de la lune ? Qu'ils étaient de « vrais » loup-garous. Nous-même, les Quileutes, ne rentrions pas vraiment dans cette catégorie, ce qui expliquait notamment que nous pouvions nous changer à loisir, sans avoir à subir les cycles lunaires. Mais nous ne l'avions appris que lors de l'affrontement entre les Volturis et les Cullens, lorsque tous ces vampires s'étaient ramenés des quatre coins du globe, lorsqu'Alice avait disparu pour mener sa petite enquête et était revenue avec d'autres bizarreries du même genre que la petite Renesmée... Cela avait été évoqué, alors. Cette histoire de vrais et de faux loup-garou. Les Volturis les avaient chassés jusqu'à l'extinction, ou presque. C'est du moins ce que j'avais entendu. Et depuis, je ne m'y étais pas intéressée davantage...

L'envie irrépressible de me lever et de me ruer dans le nid au vampire pour tirer les vers du nez de la créature que j'avais attrapée -quelle qu'elle soit-, recommençait à monter en moi, quand un détail m'est revenu en tête.

- Maman n'est pas là ?

Je savais que maman n'était pas là. Je gardais mon odorat et mon ouïe de louve : je savais qu'elle n'était pas dans la maison, et si son odeur persistait derrière elle, elle n'était pas si fraîche que cela... Cela faisait à priori plusieurs heures que notre mère n'était pas rentrée. J'ai repensé à mon sentiment de solitude, lorsque je m'étais réveillée seule, et mon cœur m'a serré. Quand même... En étais-je arrivée au stade où ma propre famille ne me veillait plus ?

Bref, c'était une question rhétorique pour demander à Seth où elle se trouvait, pourquoi elle n'était pas à mon chevet. Une question innocente, vraiment, malgré mon cœur lourd : je m'attendais à" elle est passée récupérer quelques affaires" ou encore "Elle est avec Charlie, il avait besoin d'aide pour *insérer n'importe quelle action aléatoire* (Charly était gentil et plein de bonne volonté, et il avait vécu longtemps tout seul, mais c'était à se demander comment), elle va être dans tous ses états d'avoir manqué ton réveil", mais j'ai vu Seth grimacer.
Et Seth a vu que je l'avais vu grimacer.
J'ai haussé les sourcils. Il savait qu'il était coincé et qu'il venait de se vendre.

- Elle est chez Sam et Emily, lâcha-t-il sans même se donner la peine d'essayer de me mentir ou d'éluder. « Avec Emily, parce que, heu... Ils pensent qu'Emily pourrait être en train de faire une fausse couche. »

Il avait dit ça tout bas, en baissant les yeux, et avec un ton étrange, comme s'il parlait se quelque chose de très honteux, de tabou, même, et non pas d'un évènement, certes triste, mais aussi très commun et très fréquent pour une femme. Je n'avais même pas la force de le fusiller du regard, il ne comprendrait pas pourquoi, ou interpréterait ça mal. J'avais détesté le ton sur lequel il avait dit ça. Comme s'il parlait d'une maladie très grave, contagieuse et dégoûtante. Les hommes... Tant qu'ils continueraient à se transformer, les hommes de la meute ne vieilliraient pas. Théoriquement, ils pouvaient vivre indéfiniment. Y avait il quelque chose à en tirer ? Pouvais-je leur apprendre quelque chose d'ici là, les faire maturer peu sur quelques sujets ? Probablement pas. Ils me côtoyaient depuis des années, et la plupart semblaient toujours aussi dégoûtés lorsque je pensais à mes règles (que je n'avais de toute façon plus) ou à quoi que ce soit de féminin.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 14 ⏰

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Louve [Fanfiction Twilight]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant