Louve [Fanfiction Twilight]

R E N E S M E E

L'odeur du sang saturait les narines de Renesmee.

Il régnait dans la pièce un silence dérangeant. Elle se tenait à l'écart, assise face au piano, comme si elle s'apprêtait à en jouer, mais elle tournait légèrement le dos aux autres occupants du salon, le regard fixé sur la fenêtre et la forêt à travers, baignée dans les premières lueurs de l'aube.
Renesmée attendait Jacob.

À l'étage, Carlisle tentait de sauver la vie de Leah.
Elle avait été retrouvée peu avant que le soleil ne se lève, et personne ne savait exactement à quand remontait l'attaque. Leah l'avait subi sous sa forme humaine, et elle avait probablement passé plusieurs heures étendue inconsciente sur le sol.
Si elle avait été humaine, elle serait morte depuis longtemps.
Renesmée percevait distinctement le bruit des machines auxquelles Carlisle avait relié Leah, et, en arrière plan, le doux murmure produit par ses propres mouvements. Les blessures de Leah continuaient à saigner, comme le témoignait L'odeur suffocante et tentatrice qui baignait la villa des Cullen, mais c'était insensé. Les loups guérissait vite. Renesmée avait déjà vu Jacob se blesser, et parfois aussi d'autres Quileutes : Ils avaient à peine le temps de jurer que la blessure se refermait déjà, et rapidement il n'en restait plus une trace.
Renesmée avait besoin de respirer. Du sang coulait dans ses propres veines. Son cœur battait. Elle ne pouvait retenir sa respiration comme son père et sa mère le faisaient, mais elles tenaient bon. Elle savait qu'ils auraient préféré qu'elle se mette à l'écart, comme le reste de la famille, surtout après le récent incident avec Jacob. Mais elle avait fermement refusé. Et d'une, elle pouvait se contrôler. Et de deux, elle n'irait nul part sans Jacob.

Ce dernier paraît au plus urgent avec la meute. Il occupait son rôle d'Alpha, que Sam, actuellement prostré sur le sofa, ne pouvait pas tenir actuellement.
C'est lui qui avait découvert Leah.

Renesmée connaissait mal Sam. Elle le respectait, connaissait son histoire et admirait son travail à la tête de la meute depuis des années, mais il se mélangeait moins que les autres Quileutes, toujours le plus sérieux, toujours un peu en retrait. Il protégeait férocement chaque membre de la réserve et avait une affection marqué pour les jeunes- et les désormais moins jeunes- qu'il encadrait. Il n'était pas le dernier pour faire valoir son autorité et essuyait fréquemment des affrontements, notamment avec Paul et encore quelques fois avec Jacob, mais son comportement et la façon dont il regardait ses protégés n'avait jamais laissé place au doute dans l'esprit de Renesmée. Alors, ce qui était arrivé à Leah... Sans même prendre en compte leur relation particulière... Sam avait nettoyé le sang de Leah de ses mains, de ses bras, avec acharnement, et il avait même brûlé sa chemise et son short, irrémédiablement tachés, mais malgré cela l'odeur du sang persistait, et Sam, comme figé, en transe, contemplait ses mains sans les voir.

Renesmée n'avait pas besoin de se retourner pour constater tout cela : La scène n'avait pas changé depuis qu'elle était entrée dans la pièce. Elle percevait les regards de ses parents qui l'effleuraient brièvement, de temps en temps. Eux non plus n'avaient guère bougés : Sa mère se tenait assise aux côtés de Sam, l'air gênée et trop figée, trop immobile, mais refusant néanmoins de quitter la pièce. Sa mère avait toujours placé l'intérêt des autres avant le sien propre. Elle détestait voir les autres personnes souffrir et disposait d'une empathie et d'un altruisme dont Renesmée était très fière. Elle aimait profondément sa mère, et elle était fière d'être sa fille.
Son père manifestait son soutien également, par sa présence, autant à Sam qu'à Bella. Edward avait une main posée sur l'épaule de sa femme, et Renesmée n'imaginait que trop bien son visage, l'expression parfaite d'inquiétude et de sollicitude qui s'y dessinait.

- Tu ne peux pas te blâmer de la sorte, Sam dit Edward à voix basse. Tu as pris toutes les bonnes décisions et tu as fais un travail remarquable pour tenter d'élucider le mystères des meurtres et des attaques. Même nous n'avons rien trouvés. Nous avons affaire à un adversaire inattendu et dangereux, mais tu as superbement mené l'affaire. Tu n'aurais rien pu faire de plus.