Louve [Fanfiction Twilight]

Chapitre 33

Je me suis endormie. Du moins, je pense qu'il s'agissait de sommeil, et pas d'une perte de connaissance ou d'un malaise, sinon Sam aurait probablement eu l'air bien plus affolé lorsque je suis revenue à moi.

Mon 1er réveil n'avait été que panique, cris et confusion. Je n'avais pu poser aucune question, obtenir aucune réponse. Cette fois, j'étais plus calme. L'horreur m'a envahie de nouveau lorsque j'ai repensé à l'endroit où j'étais, mais c'était mieux qu'à mon précédent réveil. Cette fois, j'avais l'impression de ne plus sentir l'odeur des vampires. De ne plus rien sentir, en fait. Comme si leur puanteur avait saturé et insensibilisé mon nez.

J'étais allongée dans mon lit, le genre de lit à barreaux que l'on trouve dans les hôpitaux, et les couvertures étaient soigneusement remontées jusqu'à mon menton. On avait du me border. Sam? Je ne préférais pas m'attarder sur cette pensée. Le fait qu'il soit encore là, que j'ouvre les yeux sur son visage... C'était à la fois exquis et intolérable.

Il avait l'air calme. Mais si fatigué. Si las. Sa main était posée sur mes couvertures. Je n'en sentais que le poids.

- Comment tu te sens ?

Sa voix était rauque, comme s'il ne l'avait pas utilisé depuis plusieurs heures. J'étais restée endormie si longtemps ?

J'ai failli faire un commentaire cinglant. Comment pensait-il que je me sentais, sérieusement ? Alitée dans un nid de vampire après avoir évité la mort à plusieurs reprises, attaquée par je ne savais quelle créature insaisissable ?

Pour une fois, cependant, j'ai su me retenir. Sam et moi, nous n'avions pas pu parler calmement depuis si longtemps... Je ne voulais pas gâcher la drôle d'atmosphère qui s'était installée. Comme un reste d'intimité entre nous.

Ou alors, j'étais juste trop crevée. Allez savoir. Je n'avais aucun problème pour casser l'ambiance, en temps normal.

- J'ai mal, ai-je donc répondu, parce que c'était la vérité.

Mon corps entier me faisait mal. Je n'aurais pas su localiser la douleur. Mais chaque inspiration empirait la sensation. Et j'avais beau être forte, j'avais beau être dure à la douleur, j'avais beau en avoir vu d'autres, être une louve, bla-bla-bla... Bon sang que j'avais mal.

J'ai serré les dents pour ne pas pleurer. Pas encore. Mais que m'arrivait-il ? J'étais blessée, d'accord, je commençais à me faire à l'idée, et gravement, avec ça, mais ces fichues larmes qui s'invitaient quand bon leur semblait ? Par pitié. J'étais plus forte que ça.

Sam a serré les lèvres. Ses yeux étaient sombres. Lorsque je l'avais rencontré, ses yeux pétillaient. Son rôle au sein de la tribu lui avait retiré ça.

Il a déplacé sa main et a recommencé à me caresser les cheveux, comme un peu plus tôt. J'ai fermé les yeux, me laissant aller à la sensation, mais pas longtemps. Voir Sam me semblait trop important.

J'avais probablement couvert son T-shirt de morve, tout à l'heure. J'avais crié et pleuré contre lui, comme une adolescente, comme une enfant. Pour maintenant, ça ne servait plus à rien de jouer les dures ou la désinvolture.

Merde. Ça non plus, ça ne me ressemblait pas.

Je devais être vraiment, sacrément amochée.

Un coup léger frappé à la porte à retenti, puis elle s'est ouverte brièvement. Carlisle est entré dans la pièce, à vitesse humaine. Avec un grognement mental, j'ai réalisé qu'il savait certainement que j'étais réveillée depuis plusieurs minutes, et qu'il n'avait pas du rater ma petite crise de nerf précédente. Lui, et toutes les autres sangsues dans les environ. Enfin, il avait eu la décence de laisser Sam gérer et de ne pas m'humilier davantage par sa présence. Je savais qu'il savait, c'était suffisant. Et puis, il avait bien du se douter que tant que je vociférais et que je pleurais, c'était que tout allait relativement bien : Mon cœur battait, mes poumons fonctionnaient, circulez, il n'y a rien à voir.